Si manger, s'alimenter, est naturel, il y a des personnes pour lesquelles c'est un problème au point que cela constitue un refus de manger certains aliments.

Au-delà des dispositions communément prises pour manger sain et équilibré, ces personnes exercent un contrôle pathologique dans le choix de la composition de leurs repas, comme dans leur mode d’alimentation.

Certains signes ou symptômes indiquent une phobie de certains aliments.

Imaginons que notre objectif de perdre du poids, ou de manger équilibré, s’est transformé en une peur irrationnelle d’attraper une infection alimentaire ou de prendre des graisses à cause du contenu de notre assiette.

Il convient alors de nous interroger sur nos comportements alimentaires, sur la relation que nous avons à la nourriture.

Afin de nous poser les bonnes questions et d'y répondre le mieux possible, voici 4 signes qui devraient nous mettre la puce à l’oreille.

Signe N°1 : Culpabiliser au sujet de nos choix alimentaires

Il arrive à tout le monde de se sentir coupable après avoir mangé une barre de chocolat au dessert ou après avoir pris un peu trop de viande. Cette culpabilité, ponctuelle, est bien compréhensible. Surtout si l'on se réfère aux normes diététiques dont on nous rebat les oreilles (j'avais pas envie de m'en empêcher...).

Mais, si nous en arrivons à culpabiliser au point de nous flageller pour le moindre écart, la moindre bouchée de trop, ou le moindre ingrédient supplémentaire, nous souffrons d’une peur irrationnelle à propos de la nourriture. Peut-être est-ce de la phobie alimentaire ?

C’est très bien de surveiller son alimentation pour avoir une santé équilibrée mais cela nous fait également du bien de nous en écarter quelques fois pour, justement, pour revenir à votre point d'équilibre.

En effet, un équilibre, précaire par définition, ne peut s'envisager qu'à compter du moment où il est rompu, en plus ou en moins.

Il faut savoir sortir de ses propres limites et instaurer un seuil de tolérance en plus ou en moins, pour retrouver son équilibre.

C'est comme le stress : trop ou pas assez, les risques sont les mêmes. Être trop à cheval sur son équilibre, alimentaire ou pas, confine, parfois, à un comportement psychorigide.

Phobie alimentaire - Courbe de tolérance

Signe N°2 : être contrôlé(e) par la nourriture

Quand l’heure du déjeuner ou du dîner approche, il est tout à fait normal de penser à ce qu’on va manger. Mais quand cela devient une obsession au point que 24H à l’avance, nous nous demandons ce que nous allons manger au déjeuner ou au dîner, c’est le signe - éventuel - que nous sommes obsédé(e) par le contenu de notre assiette.

Si nous en arrivons à un point où nous ne pouvons plus sortir avec nos ami(e)s parce que nous ne pouvons pas manger ce qu’ils mangent, c’est également le signe que nous avons développé une phobie alimentaire.

L'idéal est donc de consulter un spécialiste au plus vite parce-que l'on a identifié des signes spécifiques à la peur phobique de manger certains aliments.

Signe N°3 - Critiquer l’alimentation des autres

Cela semble anodin, mais critiquer l'alimentation des autres est un signe qui révèle un mal-être profond.

Chaque personne a sa forme d’alimentation et tout le monde ne peut pas - ou ne veut pas - veiller à manger sain et équilibré comme certains d'entre nous. Si nous nous surprenons à critiquer ce que nos amis mangent au cours d’un repas, cela signifie que nous nous sentons supérieur(e) ou différent(e) du fait de nos choix.

Dès lors, nous pouvons sérieusement envisager que nous sommes devenu(e) phobique par rapport à la nourriture.

Signe N° 4 : avoir des comportements dépressifs

Cela n’est pas toujours évident pour certaines personnes, mais les troubles alimentaires vont de pair avec des comportements dépressifs. Si nous sommes constamment tristes, abattu(e)s et anxieux/anxieuses, nous devrions consulter un spécialiste le plus tôt possible.

En effet, nous essayons de combler un vide affectif à partir de notre alimentation mais nous savons que cela ne suffit pas.

Nous avons conscience que cela est vain puisqu'une fois "rempli(e)", nous serons "vides", et il nous faudra reprendre notre comportement obsessionnel aussi souvent que nécessaire pour nous apaiser.

Dès lors, il convient donc que nous sachions de quoi il retourne en matière de phobie alimentaire et ce qui la caractérise. Nous allons donc aborder ci-après 8 formes de phobie alimentaire.

Les 8 formes de phobie alimentaire

Voici 8 formes de phobies spécifiquement liées à l’alimentation.

La dépnophobie

La dépnophobie est la peur de manger devant les autres, ou peur de manger en public. Il est impossible pour les personnes souffrant de ce trouble de participer à des repas en tête à tête, ou d’avoir une conversation tout en mangeant.

La néophobie

La néophobie est la peur de manger des aliments inconnus. Cette phobie alimentaire touche principalement les enfants.

La créatophobie

La créatophobie est une peur irrationnelle de consommer de la viande. Parfois, la créatophobie se manifeste par une quasi attaque de panique en s'approchant d’une boucherie.

La mycophobia

La mycophobia est la peur de manger des champignons.

La lachanophobie

La lachanophobie est la peur de manger des légumes. La personne qui souffre de lachanophobie peut être victime d'une crise de panique à la simple vue d’un oignon, d’une tomate, d’une carotte, d’un chou-fleur, etc.

L’ithyophobie

L'ithyophobie est la peur du poisson. Les personnes qui souffrent d'ithyophobie ont des tremblements, des palpitations, ou des crises d’angoisse à la simple vue d’un poisson.

La phagophobie

La photophobie est la peur de s’étouffer en avalant un aliment. Les personnes concernées préfèrent ne pas consommer des aliments solides.

La méthyphobie

La méthyphobie est la peur de consommer la moindre boisson alcoolisée.

Phobie de certains aliments

Comment retrouver l’envie de manger ?

Quand manger devient un véritable supplice, il est fortement recommandé de demander de l'aide à un(e) thérapeute et, d'une façon générale, celle d'un(e) spécialiste de la thérapie comportementale.

Pourquoi la thérapie comportementale ? Tout simplement parce que cette approche thérapeutique est beaucoup plus rapide et bien plus efficace que les approches classiques.

La thérapie comportementale est une approche thérapeutique qui a vu le jour dans les années 60. Ses processus thérapeutiques ont été fortement améliorés par les travaux de plusieurs écoles complémentaires.

Son efficacité a été scientifiquement prouvée par des études menées par des cabinets indépendants. Elle est sans effets secondaires, et dure de 6 à 8 semaines maximum.

Comment traiter une phobie alimentaire ?

Dans le cadre du traitement comportemental de la phobie alimentaire, le thérapeute ou le coach aide le patient à :

Identifier les pensées dysfonctionnelles

Le plus souvent, une personne souffre de phobie alimentaire parce qu’elle a, de façon répétée, intégré des règles diététiques spécifiques au point qu'elle est persuadée que tout dépend de cette façon d'être et de faire.

A la faveur d'un programme personnalisé, le/la patient(e) prend acte qu'il ou elle a perdu la maitrise de ses comportements alimentaires (entre autres...).

Corriger l’aspect cognitif

Il s'agit plus d'un travail, d'une intervention thérapeutique, dite de "recadrage".

Le coach comportemental aide son patient à accepter que manger une barre de chocolat une fois - de façon spontanée - ne lui fait pas reprendre tous les kilos qu’il ou elle a réussi à éliminer au cours des semaines précédentes.

Partant, qu'il, ou elle, ne perd pas le contrôle de ses comportements alimentaires. Le thérapeute aide alors son patient à accepter qu’une bonne alimentation n’est pas celle construite selon des règles strictes, mais plutôt celle qui est équilibrée et qu'ainsi, elle peut retrouver du plaisir à manger.

Adopter de nouveaux comportements

Pur retrouver du plaisir à s'alimenter, les intéressés suivent des exercices comportementaux qui aident à cesser de réagir face aux aliments qui posent problème et qui sont sources d’anxiété et d’angoisse.

Par exemple, dans le cas d’une lachanophobie, il s’agit d'aider le patient à progressivement accepter la présence de légumes anxiogènes jusqu'à accepter non seulement leur présence mais aussi leur consommation.

Si cela vous intéresse d'en savoir plus quant à la meilleure façon de vaincre un refus phobique de s'alimenter, il suffit de cliquer sur le lien ci-après :

"Comment vaincre facilement un refus phobique de s'alimenter ?"


A l'aide du formulaire en-dessous du présent article, n'hésitez pas à partager votre expérience, ou à exprimer un commentaire, au sujet du manque d'appétit, d'une perte d'appétit ou encore d'une phobie alimentaire.


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Frédéric Arminot
Frédéric Arminot

Ancien grand anxio-dépressif, et victime d’angoisses aux multiples conséquences des années durant, je suis spécialisé dans le traitement des problèmes d'angoisse, d'anxiété, de dépression, de phobie, et de toc, et exerce depuis plus de 25 ans en qualité de comportementaliste (coach comportemental). Mes compétences dans les domaines de l'approche systémique de Palo Alto (approche stratégique et brève orientée solution) me permettent de résoudre 16 cas sur 17 en moins de 2 mois (95 % de résultats). A ce propos, je vous invite à prendre connaissance du programme thérapeutique en ligne que j'ai conçu : Le Programme ARtUS