Selon Hegel, philosophe allemand (1770 – 1831) : « Le travail libère l’homme« .
Je ne sais pas si c’est vrai mais je sais que le travail rend l’homme dépendant. Ce qui, inéluctablement, plonge certaines personnes dans une difficulté qui s’appelle : angoisse au travail ou ergophobie.
Paradoxalement, si l’on postule que le travail permet à l’homme de s’accomplir, ce même emploi peut devenir une expérience de vie particulièrement douloureuse tant psychiquement que physiquement.
De la peur de ne pas être à la hauteur, à celle de ne pas satisfaire ses objectifs, de l’anxiété générée par un environnement délétère où, parfois, tous les coups sont permis au nom de l’émulation, du marketing au profit à outrance, le travail est susceptible d’être d’une toxicité absolue.
Comment faire pour traiter la souffrance au travail dans un contexte économique et social de plus en plus incertain et insécurisant ? Comment faire pour s’éviter une dépression liée au milieu de travail, à plus forte raison quand on sait que, ne serait-ce qu’en France, 3 millions de personnes souffrent de dépression.
Que penser d’un tel chiffre quand on le rapproche de celui de la population active, soit plus de 26 millions de personnes, augmentées de plus de 10% de chômeurs (les chiffres officiels sont faux) ?
La souffrance au travail est une souffrance mentale, un mal-être, une détresse psychologique qui peut prendre la forme d’un épuisement professionnel, voire de troubles mentaux graves ou d’un stress post traumatique.
Une solution à la phobie du travail
Le ou la salarié(e) qui souffre n’a plus de plaisir à travailler.
Il ou elle ne ressent plus cette fierté précédemment évoquée, cette satisfaction d’apporter quelque chose de précieux à son entreprise, voire au monde.
L’employé(e) ou la personne en profession libérale vit dans la crainte du moindre coup de pression, redoute la plus petite désapprobation, ce qui, bien évidemment, alimente sa souffrance.
Si vous souffrez dans votre activité, c’est que probablement vous vous sentez insatisfait(e) de votre performance, injustement traité(e), sous-exploité(e), ou sur exploité(e), à l’étroit en somme, mal rémunéré(e) par rapport à la réalité de vos compétences, ou encore, harcelé(e, mal jugé(e), et j’en passe.
Pour lutter efficacement contre cette anxiété, vous délivrer de cet ennemi intérieur qui peut, imperceptiblement, vous détruire, il est important d’agir au mieux et au plus vite de sorte à retrouver la paix intérieure que vous méritez.
Oui, le travail libère l’homme et ne peut en aucun cas l’aliéner.
Et si la solution à votre problème était là où vous ne l’auriez jamais imaginé…
L’ergophobie, c’est quoi ?
Quelle que soit la fonction que nous exerçons, de l’employé au technicien, en passant par l’agent de maitrise ou le cadre, personne n’échappe à l’éventualité d’être stressé, autant pour des motifs personnels que pour des raisons liées à son travail.
L’un des symptômes les plus fréquents qui accompagne la phobie du travail, ce sont les angoisses nocturnes voire les attaque de panique, et les angoisses matinales.
Pourquoi ?
Quand on évoque la question de l’ergophobie, il s’agit d’une peur projective. C’est à dire de la peur que quelque chose se produise, un évènement dont on ne sait rien ou pas grand chose et à propos duquel on a du mal à anticiper de façon constructive pour s’en protéger ce qui fait de la personne concernée une potentielle ergophobe.
Dès lors, pour des raisons qui relèvent :
- De l’image que nous avons de nous,
- De l’image que nous avons des autres,
- De la peur du jugement,
- Du contexte et de l’environnement…
….nous pouvons craindre de ne pas avoir un comportement adapté face à une situation que nous redoutons et, partant, d’en éprouver un sentiment de culpabilité qui ne fera qu’enrichir le problème.
La recherche d’approbation et de reconnaissance
Si le contexte et l’environnement professionnels ne nous sont pas favorables, nous pouvons craindre que l’issue d’une situation de crise nous soit reprochée.
A une vitesse étonnante, nous allons nous poser tout un tas de questions à propos desquelles nous allons tenter de trouver des réponses ce qui, bien évidemment, participe à créer de la rumination obsessionnelle.
Ces dernières ont pour fonction de nous apporter une solution à ce déséquilibre que nous ressentons, et nous voulons d’autant plus dénouer une situation problèmatique que nous avons besoin de nous enorgueillir d’avoir trouvé et mis en place une solution à un problème donné.
En effet, quoique de plus agréable que l’approbation des autres plutôt que la sienne propre quand on a résolu un problème ?
C’est ainsi qu’un piège risque de se fermer sur nous puisque, en recherche de reconnaissance, nous nous exposons à des prédateurs lesquels vont profiter de notre vulnérabilité.
Dès lors, nous prenons le risque d’être victime de harcèlement moral ou sexuel.
Dans un système tel que le nôtre, la reconnaissance passe par l’argent lequel mène à la sécurité matérielle. Mais les deux sont particulièrement aléatoires en termes de pérennité.
Dès lors, quelles solutions trouver pour ne plus être ergophobe ? Comment faire pour avoir de soi une image positive et ne plus avoir peur ?
Comment faire pour conserver un équilibre émotionnel satisfaisant entre son moi fonctionnel (nous dans notre emploi) et son moi affectif (nous dans notre vie personnelle) ?
Faut-il en privilégier un au détriment de l’autre ? Que faire pour gérer une crainte irrationnelle et exagérée du travail et, partant, retrouver notre équilibre mental ?
Effectivement, il n’est pas normal, ni humain, de vivre dans un tel environnement, précaire et insécurisant.
Aujourd’hui, le monde du travail a changé à un tel point que c’est comme si nous étions sur un champ de bataille sans aucune formation militaire et sans armes pour combattre, ce qui n’est pas sans rappeler la boucherie de la guerre 14-18.
Les mutations sociales
Comment ne pas être angoissé dans un tel environnement ?
Notre situation professionnelle, hier sécurisée, est aujourd’hui fragile. Le milieu de travail exige respect et loyauté alors que, très souvent, si ce n’est du fait de l’entreprise elle même, ce sont ceux qui réclament de tels comportements qui sont les premiers à ne pas les satisfaire.
Chacun fonctionne pour soi, se comporte avec un individualisme forcené dans lequel l’autre, le ou la collègue, devient un(e) ennemi potentiel(le).
François Mitterrand avait dit: « Après moi, il n’y aura que des comptables« .
Quand on y pense, cela me fait froid dans le dos. Chaque emploi a un coût lequel, du fait de sa charge (la masse salariale), rend nécessaire d’exiger plus en payant moins.
Le système socio professionnel français évolue en une forme de société à l’américaine, une société où le travail s’inscrit dans une précarité absolue.
Rien ne nous assure qu’en arrivant au boulot, nous ne serons pas viré(e).
Aujourd’hui, personne ne peut prétendre en arrivant chez son employeur de ne pas – parfois – ressentir une certaine forme d’appréhension d’être exclu(e) de son emploi dans le quart d’heure qui suit.
Du fait de cette précarité, l’ambiance est de plus en plus délétère. Chacun rivalise avec le copain d’à côté, pense et réagit pour soi, parfois en niant l’autre. « Les femmes et les enfants d’abord « devient alors une considération du passé.
Toutes les raisons de souffrir au travail sont réunies. La performance au travail prime sur tout le reste, cela dussoit-il se faire au prix d’un sentiment d’insécurité patent.
Un sentiment d’insécurité
Dans un tel climat, il est difficile de se sécuriser, et d’avoir foi soi.
Les stress professionnels son très importants et les dégâts comme les risques psycho sociaux qu’ils génèrent s’imposent en masse.
La précarité, voire la misère, s’installe. Partant, la peur de tout perdre est le quotidien de bien des gens. Avoir un employé salarié, à plus forte raison en CDI, devient une denrée rare à tel point que certains se convainquent qu’il leur est inaccessible.
D’autres sont convaincus que dans un tel système ils n’ont droit à rien.
Pour autant, la satisfaction de leurs besoins primaires est tout aussi vitale que celle des personnes qui ont une activité rémunérée. Ils sont persuadés que le système ne veut pas d’eux mais ils veulent en être et consommer à la tour.
Dès lors, ils vont déposséder quelqu’un pour posséder enfin. L‘insécurité passe du milieu de travail à la rue, de la rue au travail.
Ainsi, notre société, dite moderne, engendre une délinquance d’opportunité. Une société au sein de laquelle plus le larcin est violent, moindre est le profit que l’on en retire.
Un monstre en devenir
L’anxiété au travail, comme dans bien d’autres environnements, s’installe à un tel point qu’il m’arrive d’entendre que c’est normal, que c’est l’évolution du système qui veut cela, et qu’il est donc nécessaire de s’adapter.
Oui, être angoissé(e), c’est être confronté(e) à un processus de confrontation à la réalité, avec la nécessité de s’y adapter.,Mais jusqu’à quelle limite doit on supporter l’insupportable ?
Pour que cela redevienne acceptable, vivable, encore faut-il que ce même système participe de façon équivalente au respect mutuel, qu’il ne confonde pas pouvoir et autorité au nom du profit et de la rentabilité.
Nous en sommes loin et l’angoisse diffuse en milieu de travail a encore de beaux jours devant elle.
C’est bien beau d’avoir un monde libéral, mais, comme Karl Marx nous l’a appris, le système va mourir de ce qu’il participe à engendrer. Dès lors, cette progéniture est-elle un monstre en devenir ?
Récemment, l’une de mes amies m’expliquait qu’alors qu’elle travaille dans la même entreprise depuis 14 ans, son responsable a changé et que, comme par hasard, du jour au lendemain, elle a fait l’objet de critiques acerbes et de mises en causes quant à la réalité de ses compétences.
Cette personne m’a expliqué qu’alors que son époux, qui a le même âge que moi, a perdu son emploi,. elle pressent le sien fort menacé. Elle est victime de crises d’angoisses répétées qu’elle n’arrive plus à calmer.
Elle s’est donc résolue à consulter un médecin pour se faire prescrire des médicaments anxiolytiques et des anti dépresseurs.
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