Elle a 50 ans passés dont près de 25 en face à face continuel avec des élèves. Elle fait partie des enseignants qui ont tout vu et tout entendu.

Lorsqu’elle arrive au cabinet, elle est émotionnellement exsangue. Le stress des enseignants n’est donc pas qu’une vue de l’esprit ce qui pose la question pour les intéressés de savoir comment traiter l’anxiété quand on est prof.

Elle ne se sent plus en phase avec son métier, peu voire pas soutenue, ni par l’administration, ni par la direction de l’établissement scolaire dans lequel elle travaille. Pas soutenue non plus, et de façon très étonnante, par peu voire aucun de ses collègues de travail. Elle est lasse, épuisée.

Jacqueline souffre de ce qu’il est convenu d’appeler le stress des enseignants. Elle n’arrive plus à trouver les ressources pour continuer. D’ailleurs, chaque année, elle se pose la question de savoir si elle continue ou pas.

A chaque rentrée scolaire, Jacqueline se pose la question de savoir sur quels élèves, et quels parents, elle va encore « tomber ». Deux questions qui fonde le stress chez les enseignants.

Cette exposition permanente aux inter actions scolaires et sociales ont raison de son équilibre personnel.

Le stress des enseignants fait d’autant plus souffrir cette femme que, pour couronner le tout, elle subit, elle comme tous ses collègues, cette diatribe nationale qui consiste à dire qu’elle fait partie des privilégiées parce qu’elle a plusieurs mois de vacances par an.

Depuis toutes ces années que cette affirmation est fausse, le ministère de tutelle n’a jamais expliqué l’annualisation des congés des enseignants au grand public. Sans doute est-ce délibéré. Peut-être faut-il y avoir une je ne sais quantième absence de soutien ?

Quelle est la cause du stress des enseignants ?

Rien n’est jamais dit sur le stress des enseignants. Stress lié aux heures de préparation, aux soirées passées à corriger des copies, à ces vacances qui ne sont pas puisque le salaire de la fonction est annualisé. Qu’en conséquence, si l’on y regarde de plus près, ce sont les enseignants qui paient leurs congés, et non l’état qui leur en fait cadeau.

Cette femme est usée de devoir se justifier tant auprès des inspecteurs d’académie que de ses consœurs et confrères comme des parents, et parfois aussi, des élèves. Elle vient me voir pour l’aider à ne pas sombrer.

Son autorité est contestée, remise en cause. Cette enseignante est le bouc émissaire d’une société qui va mal, d’un système qui se cherche des responsables, ce qui aggrave le stress des enseignants.

Je ne vais pas vous expliquer comment Jacqueline et moi mettons en place des moyens pour qu’elle se protège. De la même façon que le stress des médecins dont je parlerais une autre fois, je vais essayer de vous présenter ce qui motive, chaque jour, le stress des enseignants.

Éducation nationale ou ministère de la magie ?

Le ministère de l’éducation nationale est une machine fort lourde. Mais n’est-ce pas le symptôme majeur de tout ce qui concerne l’état français en plus de celui d’exercer un contrôle compulsif et pathologique sur ses salariés.

Puisqu’il est notoire que les enseignants sont placés sous une charge ou plutôt une exigence de travail, et que cela ne peut pas venir que d’eux seuls, c’est donc bien d’une autorité supérieure que leur vient cette charge.

A chaque remaniement ministériel, les enseignants, comme le reste de la population française – élèves, parents -, se voient gratifier de nouvelles visions éducatives, de nouveaux projets, comme de nouveaux objectifs. Partant, de nouvelles directives. Ah, les directives, c’est comme la procédure.

Stress des enseignants: Les ministres qui se succèdent ne font rien pour aider les profs à se protéger

A chaque nouvelle élection présidentielle, son lot de promesses qui valent pour les parents électeurs comme pour les élèves. Forces idées novatrices et coûteuses dont les mises en places sont, parfois, repoussées au calendes grecques, voire enterrées.

Dans l’intervalle, cela concoure à alimenter le stress des enseignants, contraints, une fois n’est pas coutume, d’obtempérer et se taire.

Ainsi, plus ou moins régulièrement, les enseignants sont obligés d’adopter des façons d’être et de faire à propos desquels ils sont fort peu, voire pas, consultés, ou si mal. Des directives sont mises en place sans considération pour les enseignants, sans reconnaissance de leurs compétences, et encore moins de leurs charges de travail déjà trop importantes.

Les gouvernements qui se succèdent ne semblent motivés que par un seul principe : créer de l’idée, du changement. Des changements qui se veulent si novateurs qu’il m’arrive, en ma qualité de parent, de me poser des questions quant à ce qui les motive.

Celles et ceux qui conçoivent ces consignes pédagogiques, ces directives, sont-ils plus pré occupés de donner le nom d’un(e) ministre à une réforme plutôt que de s’intéresser à sa réelle efficacité ?

Les différents facteurs de stress

Plus qu’une réforme porte leur nom, peut-être préfèrent-ils une plaque à leur nom apposée à l’entrée comme à la sortie d’une rue ? Dans Paris bien sur, mieux, d’un établissement scolaire.

Souvent, je me demande si les gouvernements et les présidents qui se succèdent ne sont pas plus attachés à pratiquer de l’électoralisme à outrance. A preuve, l’un des présidents de la 5è République qui promet de nettoyer les cités à la machine à haute pression. Juste des effets d’annonces dévastateurs, tant à titre humain que social.

Il en est ainsi de l’éducation nationale qui impose aux enseignants de se réunir aux inter classes et de participer à des réunions en dehors de heures de travail. Pour quelles raisons ? Pour alimenter des comportements démagogiques.

Ceux-là mêmes qui participent tant à alimenter le stress des enseignants. De fait, l’administration exige des enseignants qu’ils fassent des miracles. Le ministère n’est pas celui de l’éducation nationale : c’est le ministère de la magie.

Et pourquoi cela ?

Pour œuvrer à la mise en place d’une directive ou d’une autre. Ainsi, les ministres se succèdent qui disent « … nous agissons le changement ! ». Ils ne font rien, ils font faire, nuance.

Le ministère, non content d’imposer des heures de travail supplémentaire non rémunérées, enjoint à ses salariés enseignants d’y satisfaire sous peines de sanctions.

Nonobstant des emplois du temps toujours plus ahurissants, cela ne respecte pas les bio rythme ni des uns ni des autres. Cela participe activement à générer… le stress des enseignants.

Par ces injonctions répétées, par une administration d’une lourdeur toute française, le ministère de l’éducation nationale participe activement à aggraver le stress des enseignants.

Voyons comment.

Enseigner ou éduquer ?

Savez-vous qu’un enseignant (minimum Bac +5) est moins rémunéré qu’un chauffeur de la RATP ? Il est vrai que la RATP a des syndicats dont l’un préconise en cas de grève d’utiliser comme mode de coercition, des menaces voilées, contrer les non grévistes – les jaunes -.

Par exemple, le cortège – ou allée – de la honte. Cette allée consiste à tourner le dos et à invectiver celles et ceux qui ne font pas la grève et vont travailler. Ambiance…

C’est grâce à ce types d’attitudes que les autorités sortent vainqueures de ces moments d’oppositions sociales puisque diviser c’est mieux régner.

Que d’erreurs sociales commises en toute connaissance de cause. La première d’entre elle consiste à s’appeler ministère de l’éducation nationale.

A ma connaissance, cette appellation ne correspond nullement aux fonctions et missions des enseignants. Encore une fois, cette appellation contrôlée qui se pare de couleurs républicaines, est le premier pas vers le stress des enseignants.

Tous les enseignants, même ceux las d’exercer, sont présents pour apprendre aux élèves, pour leur permettre d’acquérir le goût du savoir. Partant, le goût de l’autonomie et de la confiance en soi grâce au plaisir de la connaissance.

Ne serait-il donc pas plus opportun, et plus conforme à la réalité, d’envisager de renommer ce ministère celui de l’enseignement et non de l’éducation. Je me permets d’insister : la mission des enseignants est-elle d’enseigner ou d’éduquer ?

Ne pas fixer cette nuance participe à instaurer un climat de travail souvent délétère. Il participe à donner aux enseignants une mission et une responsabilité qui ne sont les leurs et enrichit les stress de tous les profs. Il ne faut donc plus s’étonner que certains d’entre eux soient particulièrement soupe au lait tant avec leurs collègues de travail, qu’avec les élèves et les parents d’élèves.

Une question de contexte

N’oublions pas à ce propos que 67% des enseignants considèrent le stress des enseignants est plus fort dans leur métier que dans d’autres. Si je suis honnête, j’ai toujours eu un problème avec l’éducation nationale ou présumée telle.

Je n’ai que trop souvenir de cet environnement où j’ai souvent ressenti les inter actions sociales et scolaires comme à la lisière de l’humiliation. Je n’ai que trop souvenir des ces directeurs ou directrices d’établissement rappelant à l’envi que, dans leur établissement, ils ne veulent voir qu’une tête! (dixit).

Je garde cependant en mémoire, ces enseignants, en trop petit nombre, qui forcent le respect par leur gentillesse, leur bienveillance, ou leur patience.

Avec eux, point d’angoisses, pas d’anxiété ou de phobie scolaire. Que du plaisir d’apprendre et de progresser. Pas d’exclusion. Que de l’inclusion (les profs savent de quoi je parle).

A contrario, d’autres savent se protéger de ce dont ils sont victimes. En rendant responsables les gens qui ne le sont pas, du moins pas tous. Par leur mépris renouvelé à l’endroit de certains élèves donc, ou certains collègues, sans jamais se poser la question de savoir pourquoi, avec certains d’entre eux, les relations sont si difficiles.

Il faut bien le dire, à défaut de le reconnaître, l’école est le plus souvent le reflet de notre société.

De fait, l’état français, aidé de son ministère de la magie, dénie la réalité sociale. Il enjoint aux enseignants de véhiculer du savoir à des enfants en difficulté sociale ou affective. Dès lors, c’est comme de faire croire à un cul de jatte que, demain, il sera champion du monde de course à pied.

Comment diminuer le stress des enseignants ?

Pour faire diminuer le stress des enseignants, non contents de cesser de leur enjoindre de remplir des missions qui ne sont pas les leurs, il faut cesser d’alimenter cette démagogie qui consiste à faire croire, ou à vouloir faire croire, que l’égalité des chances est une réalité. Ce n’est pas vrai et cela n’est pas prêt de l’être. Ce ne l’est déjà pas dans la société en général, à plus forte raison dans le domaine scolaire.

Dès lors, il n’est plus question de s’étonner que des enseignants soient victimes de stress au travail. Aucun moyen social ne leur est donné pour accomplir des missions sérieuses dans un environnement sécurisant. A preuve, comment expliquer que bien des enseignants ont si peur des parents et de leurs réactions ?

Comment se fait-il, dans un tel contexte, que le taux d’absentéisme des enseignants aille croissant, en plus d’être de plus en plus long ? Comment se fait-il que des enseignants remplaçants des personnels absents aillent décroissant ?

Qu’ainsi, des classes entières, des semaines, voire des mois durant, se trouvent sans professeurs ? Ces multiples évitements ne sont-ils pas le reflet d’une réalité ignorée qui explique le stress des enseignants ?

Il perdure un climat social délétère, dans un environnement où le travail de qualité des enseignants n’est que fort peu reconnu. Les gens qui nous gouvernent n’oublient jamais d’utiliser cette situation à des fins électorales ou populistes. Il n’y a donc rien d’étonnant que près de 70% des enseignants disent être durablement, et fortement, impactés par le stress.

Un déni épouvantable

Il ne faut pourtant pas grand chose pour que le stress des enseignants diminue à défaut d’être éradiqué. Ce dernier relève plus de la gageure que d’une possibilité réelle. Le stress des enseignants, tout le monde le sait, tout le monde l’ignore. Le stress des enseignants se justifie puisqu’il a socialement son intérêt.

Pendant ce temps, une bonne partie de la population tape sur les enseignants sans prendre garde au fait que le stress des enseignants, c’est comme le chômage. Une réalité économique et sociale nécessaire.

Pendant que l’on ne voit que la part visible du problème, l’autre partie est passée sous silence. Cette partie, c’est celle de la réalité qui, cachée, n’a pas à être changée. C’est de la magie, vous dis-je ! Je vous montre un truc d’une main, je vous occupe, et, de l’autre main, je fais ce que je veux, et vous n’y voyez rien. Comme les lois qui passent en été.

Alors, comment faire, comment inverser le processus ou, à tout le moins, comment diminuer le stress des enseignants ?

Pourquoi ne pas doubler les équipes d’enseignants comme cela se fait dans certains pays du Nord de l’Europe ?

Il y a plus de 2 ans, des ministres se sont rendus dans cette partie de la CEE pour comprendre. Les ministres sont revenus, mais on n’a jamais eu, ni su, la suite. Ces ministres n’ont pas du comprendre l’intérêt du changement, ou alors, ils ont tôt fait de l’occulter.

Faciliter la relation et le lien social

Par exemple, pourquoi ne pas cesser de judiciariser la scolarité face à des parents qui n’arrivent pas à gérer leur propre vie donc celle de leurs propres enfants. Pourquoi les amener devant des tribunaux où ils sont, de plus en plus fréquemment, condamnés pour avoir manqué à leurs responsabilités.

Stress des enseignants et prof stressés: Une écoute rendue difficile dans un contexte social délétère

Pourquoi ne pas envisager de les aider autrement ? Mais, suis-je bête. Il n’y  a pas d’argent n’est-ce pas. Il y en a pour affréter des jets pour aller de Paris à Clermont-Ferrand, mais pas pour financer des facilitateurs sociaux.

Pourquoi ne pas cesser de convoquer des enfants de 8 ans au commissariat de police parce-qu’ils ont relayé, sans comprendre, les propos de leurs ainés.

Pourquoi ne pas faire cesser de faire fonctionner la machine à inspectorat ? Celle là même qui inspectent les enseignants et prétend leur donner des conseils conformes aux circulaires. Je pense aussi aux conseillers pédagogiques. Ces relais parfois zélés des inspecteurs en charge de faire respecter les directives du rectorat qui lui même les tient du ministère.

Pourquoi ne pas cesser de donner des notes au sortir de ces inspections qui ne sont jamais des notes qui récompensent ou honorent les enseignants pour leurs investissements mais qui correspondent plus à des contraintes  économiques ?

Un besoin de reconnaissance

Donner une « bonne note » à un enseignant, ce n’est jamais cette note qui, en termes de salaire, voit l’enseignant  récompensé. Cette note est donnée, mais elle est la note qui évite à l’inspecteur de faire un rapport ou, à tout le moins, d’avoir à se justifier en termes économiques ou en termes de RRH, si elle est trop au-dessus, ou en-dessous, de la note de l’inspection précédente. L’inspectorat est d’un autre temps, c’est de la vieille école.

Changer tout cela, et bien d’autres choses encore, pour améliorer les conditions de travail des enseignants et, ainsi, diminuer conséquemment le stress des enseignants ? Je rêve, voire, je cauchemarde. A ce propos, je me rappelle le tollé qu’a suscité ce ministre quand il a déclaré qu’il fallait dégraisser le mammouth.

C’est grossier, bêtement amené, à tendance arrogante et suffisante mais pas faux. Pour le coup, l’intéressé a favorisé le stress des enseignants. Ces derniers, à l’époque, se sont faiblement fait entendre. Comme quoi, il y en a quand même un certain nombre pour faire leur propre malheur. Peut-être est-ce la peur du changement ?

Comment traiter le stress chez les enseignants ?

Dans tous les cas, il suffit d’un peu de bonne volonté sociale et économique pour encadrer le stress des enseignants. En matière économique, au nom de l’argent, l’être humain passe au tamis, relégué à une place lointaine, non prioritaire, donc accessoire, et je ne pense pas que ce soit prêt de changer.

En bref, le stress des enseignants a de beaux jours devant lui. Tout comme celui des cadres et des salariés en général. Je n’oublie pas non plus le stress des médecins. Merci Monsieur Macron ainsi qu’à vos prédécesseurs.

Peut-être faut-il qu’en matière économique, comme de bonne volonté, la république arrête de coûter si cher en petits fours et autres dépenses somptueuses qui font ses ors ? C’est sans doute la raison pour laquelle tant de politiques s’arrachent la place avec forces coups bas. La cantine est bonne ?

Au fait, mon épouse est enseignante. Oui, je sais, cet article est d’un parti pris effarant.

Mais, revenons à nos moutons. Vous êtes enseignant(e) et souffrez du stress des enseignants. J’ai donc une solution à vous proposer pour réduire puis vaincre l’anxiété dont vous êtes victime.

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Article mis à jour le 13 décembre 2023 par Frédéric Arminot


Frédéric Arminot
Frédéric Arminot

Ancien grand anxio-dépressif, et victime d’angoisses aux multiples conséquences des années durant, je suis spécialisé dans le traitement des problèmes d'angoisse, d'anxiété, de dépression, de phobie, et de toc, et exerce depuis plus de 25 ans en qualité de comportementaliste (coach comportemental). Mes compétences dans les domaines de l'approche systémique de Palo Alto (approche stratégique et brève orientée solution) me permettent de résoudre 16 cas sur 17 en moins de 2 mois (95 % de résultats). Pour en savoir +, je vous invite à prendre connaissance du protocole de résolution de problèmes en ligne que j'ai conçu. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi bénéficier de consultations thérapeutiques en cliquant sur ce lien : Consultations thérapeutiques

    13 replies to "Stress des enseignants : comment y mettre un terme ?"

    • Frédéric Arminot

      Bonjour Simon,

      Merci de votre message. L’éducation nationale ne soutient pas les enseignants et l’exécutif fait de l’enseignement un enjeu exclusivement politique et électoral. La suite, on la connait.

    • Simon

      Le système éducatif français est parmi les meilleurs au monde pour notre jeunesse mais les français ont la critique facile.
      Cette critique permanente est très certainement une source de stress importante pour les enseignants.
      Porté aux quatre coins du monde par mes responsabilités professionnelles, nos trois enfants ont expérimenté l’école puis le collège et à présent le lycée pour l’un d’eux, dans de nombreux pays. Etre élève en France croyez moi est une aubaine. Par contre mieux vaut être enseignant dans une autre nation, et je vous rejoins ici dans votre description de la hiérarchie de l’éducation nationale française – son idéalisme, sa lourdeur- et de la qualité de travail non reconnu et raillé des enseignants français.
      Cordialement
      Simon

    • Frédéric Arminot

      Bonjour,

      Merci de votre commentaire.

      Je crois que la réponse à tout ce que vous évoquez trouve sa source dans une phrase de François Mitterrand: « Après moi, il n’y aura que des comptables« .

      Seules les statistiques et, partant, les chiffres, comptent désormais. L’être humain est depuis longtemps passé à la trappe.

      A qui en attribuer la responsabilité? A ces hommes qui se succèdent et prétendent présider la France tout en étant les obligés du grand capital?

      Désormais, le manque de considération pour les enseignants, le personnel médical, etc., et l’exigence de faire toujours plus, sans reconnaissance, est devenu la norme.

      A qui en attribuer la responsabilité? A ces hommes qui se succèdent et prétendent présider la France tout en étant les obligés du grand capital qui les financent?

    • GOURIAUX

      Oui, « une bonne partie de la population tape sur les enseignants » et une autre partie »réclame plus etplus à l’enseignant parce qu’on leur a fait croire qu’un enseignant avait beaucoup de temps libre ». S’ils savaient!
      Oui, tout cela a été arrangé. Et, oui, c’est très lourd à endosser.
      J’ai démissionné comme Maité et je conseille à tous ceux qui hésitent, de le faire.
      « Les objectifs pédagogiques ont pris le pas sur l’humain » et les objectifs économiques ont pris le pas sur la pédagogie et sur l’humain. On voudrait qu’un prof gère tout à la fois(instruction, éducation,activités extra scolaires,voyages, rencontrer, dialoguer, sévir,encourager, écrire, corriger, cocher, lister, rechercher, créer, divertir, rendre justice, adapter son enseignement à chacun,……….) mais on le considère comme une m . . . . !
      15 années dans l’éducation nationale m’ont largement suffi! Heureusement une filiale de l’entreprise d’un ami s’est créée dans ma région. Ils ont bien voulu de moi. Aujourd’hui bien que mon implication soit plus modérée, on ne me traite plus comme une m . . . . ! Allez comprendre!

    • Frédéric Arminot

      Bonjour H.,

      Je vous suis reconnaissant de votre commentaire lequel rejoint ma vision des choses quant au système éducatif.

      Nonobstant la maltraitance dont l’éducation nationale fait preuve un peu plus chaque jour à l’endroit des enseignants, les parents ne sont pas en reste.

      Pour rebondir sur vos propos, je crains que l’exigence renouvelée de ces derniers soit l’expression de leurs propres carences, qu’elles soient sociales, éducatives, etc. De leurs propres turpitudes quant à gérer et appréhender un quotidien social et économique qui les dévient de leurs responsabilités. Partant, leurs exigences agissent comme une sorte de déni caché de leurs responsabilités dans lequel l’état a plus que sa part.

      Quand on vient son chien, ne dit-on pas qu’il a la rage?

      A preuve, ce délibéré manque d’informations quant au fait qu’un enseignant qui délivre 18H/cours par semaine, travaille dans la réalité plus de 50H par semaine (préparation des cours, corrigés, etc.). Soit plus que le temps de travail légal. Dans la même veine, si l’on y regarde de plus près, les enseignants sont mensualisés. Ce sont donc eux qui se paient leurs vacances. En plus de mentir et manipuler, l’état français spolie les enseignants.

      Il est notoire que l’échec scolaire est à la hauteur de choix sociaux et politiques passés et présents. Choix jamais assumés. Et ce n’est pas l’obsession renouvelée de Monsieur Blanquer au sujet de l’éducation et des neurosciences qui va modifier positivement cette réalité dramatique.

      Pour remédier à l’effet systémique délétère de ces multiples carences, ne vaudrait-il pas mieux diminuer – trés conséquemment – le nombre d’élèves par classe de sorte à – quasi – personnaliser l’enseignement et, dans certains cas, à doubler les enseignants par classe?

      Mais, suis-je bête! Il est vrai qu’agir de la sorte coûte de l’argent. En tous cas, plus cher que de commander de nouveaux LBD » title= »l’état commande de nouveaux lanceurs de balles de défense » nouveaux lanceurs de balles de défense (Lanceurs de Balles de Défense) avec lesquels l’état blesse et mutile des manifestants pour réduire par là même les citoyens français au silence, et les contenir dans leur peur de manifester désapprobation et colère (légitimes).

      In fine, la démocrature prend – progressivement et aussi – ses quartiers dans l’enseignement.

    • H.

      Je suis pleinement d’accord avec Maïté : une réelle malveillance et maltraitance dirigées vers cette profession, pourtant enviée. M Arminot souligne la présence de cette malveillance et maltraitance au sein de l’établissement scolaire et du système éducation nationale. Elle se loge aussi ailleurs et habite toute une mentalité sociétale en France. Les familles qui réclament toujours plus à l’institution scolaire ont aussi une responsabilité. Les média qui participent à l’image déformée du statut de l’élève et du métier de l’enseignant sont aussi responsables.
      J’ai subi ce stress pendant 40 ans. J’ai pris ma retraite il y a 5 ans. Je pense avoir travaillé bien plus que beaucoup de gens autour de moi qui ne le soupçonnent pas. Pire! qui seraient incapables de l’entendre!
      Je plains mes plus jeunes collègues avec qui j’ai gardé un contact. Il leur est impossible de faire tout ce que l’on attend d’eux et les familles continuent de réclamer plus et plus parce qu’on leur a fait croire qu’un enseignant avait beaucoup de temps libre.
      Merci de prendre la parole sur ce sujet. C’est peut-être ce qui fera bouger les choses.

    • Frédéric Arminot

      Bonjour Maïté,

      Je ne suis pas étonné par ce que vous partagez avec nous quant à votre vision d’une maltraitance, voire d’une malveillance.

      J’ai pour coutume de dire que l’éducation nationale est une entreprise de destruction massive où les objectifs pédagogiques ont depuis longtemps pris le pas sur l’humain. En ce domaine, je parle autant de l’enseignant(e) que de l’élève.

      Il est effectivement un moment où il faut savoir se préserver et cesser de se rendre – involontairement – complice d’un ensemble qui ne participe qu’à contraindre, à « rentrer dans le moule ». Ceci, sans tenir compte de données sociales, affectives, anthropologiques, et j’en passe. De facto, l’institution refuse de s’adapter. Mais elle nous contraint à le faire en ses lieux et places. Ce qui est une malhonnêteté effarante, laquelle justifie cette malveillance.

      C’est un peu comme la façon dont le mouvement des « gilets jaunes » a été traité. Ne serait-ce qu’écouter le changement leur fait tellement peur, qu’ils y opposent l’autisme social et la violence.

      Ce ne sont pas les enseignants qui sont en cause. C’est, encore une fois, le système. Et, dans ce moment jupitérien que nous traversons depuis près de 3 ans, il n’y a rien à attendre de « bon ».

      Continuez à bien prendre soin de vous Maïté.

    • Maïté

      Bonsoir, merci pour votre article. C’est très intéressant de vous lire étant moi-même enseignante et subissant ce stress. Cela permet de se rendre compte que l’on n’est pas faible psychologiquement ou trop sensible. Ce n’est juste pas normal ce que l’on nous fait vivre. J’affirme qu’il y a une vraie maltraitance, voire de la malveillance.
      Enfin, pour ma part, j’ai décidé de démissionner. Je préfère ne pas y rester. Il faut savoir se protéger.
      Encore merci. Courage à tous mes collègues.

    • Peres

      Pas si simple, monsieur, de « faire pression sur un ministère »!
      Si dans un premier temps, le covid 19 aura permis de montrer aux français « ce que sont les réalités de l’investissement de la plupart des enseignants », quelques mois ont passé et notre fille retrouve avec tristesse les mêmes remarques déplacées sur son travail de prof ou ses prétendues vacances. A mon avis on ne change pas une vision collective si facilement quand elle a été entretenue pendant des années.

    • Frédéric Arminot

      Bonjour Margel,

      Nous avons tous une vision des choses qui nous est propre et qui s’entend sur la foi de nos expériences de vie respective. Ne vous en déplaise, je considère que l’éducation nationale qui, par ailleurs, porte mal son nom, est une entreprise de destruction massive. Et monsieur Blanquer n’arrange pas les choses…

      Je ne suis pas là pour plaire. Ni pour hurler avec les loups. Je ne tiens pas des propos qui généralisent. Je me contente de partager une expérience. Chacun(e) en retient ce qu’il veut. Quand à la vision que le peuple français a des enseignants, ceux-ci n’ont qu’à faire pression sur leur ministère pour que cette vision évolue. Et, à ce propos, le COVID-19 aura permis de montrer aux français ce que sont les réalités de l’investissement de la plupart des enseignants.

    • MARGEL

      Je retrouve dans les propos de Monsieur Frédéric Arminot de nombreuses constats qui me semblent très justes.
      Par exemple, « une machine éducation nationale fort lourde » et centralisée, aidée de ses inspecteurs pour s’assurer de la mise en place de visions éducatives sans cesse modifiées.
      Des enseignants qui travaillent énormément mais qui passent pour des nantis à cause des vacances scolaires inscrites dans le calendrier et que beaucoup considèrent être des vacances pour l’enseignant.
      Des enseignants « usés de devoir se justifier » sur leurs charges de travail ignorées du grand public et  » dont le travail de qualité est fort peu reconnu ».
      Des enseignants confrontés à des missions qui tiennent parfois du « miracle ». Certaines de ces missions dérivent sur de l’éducation qui devrait en réalité être prise en charge par les familles. D’autres sont très ambitieuses et visent « une égalité des chances » qui n’est qu’un mythe car « véhiculer du savoir à des enfants en difficultés sociales ou affectives » est une mission épineuse.
      Des enseignants qui loin de refuser ces tâches, les font avec dévouement et souvent passion, mais qui souhaiteraient simplement que la population ait conscience qu’une performance et un bien-être sans faille de tout élève est un idéal dans l’absolu mais une réalité seulement approchable.
      Des enseignants qui subissent « une diatribe nationale », »bouc émissaires d’une société qui va mal », « une bonne partie de la population tape sur les enseignants »,  » un système qui se cherche des responsables », ……. serait-ce « une situation qui a socialement son intérêt? »
      Ces propos sont d’une grande pertinence, rare chez les personnes qui n’ont pas pratiqué le métier.
      Néanmoins, quelque mots placés au centre de l’article me mettent mal à l’aise. M Arminot nous fait part de sa propre expérience scolaire et de ses souvenirs d’humiliation et de malveillance: je ne doute pas qu’il exprime ici une réalité vécue mais je regrette qu’elle soit exprimée au coeur de cette analyse générale. Je considère que de cette façon, M Arminot participe lui aussi à ce qu’il dénonce quand il dit: »une bonne partie de la population tape sur les enseignants ». En mentionnant « des enseignants bienveillants en trop petit nombre », il se place aussi dans la « diatribe nationale » qu’il mentionne ailleurs.
      Non, je ne considère pas que l’école soit le plus souvent le reflet de notre société. Je trouve qu’elle propose le plus souvent une attention, patience et bienveillance rare ou inexistante dans notre société et cela me satisfait car l’école a à faire avec des êtres humains en construction.
      Je regrette beaucoup que Monsieur Frédéric ARMINOT mette lui aussi en avant

    • Frédéric Arminot

      Bonjour Suzanne,

      Merci de votre partage. Cependant, je crains que de « simples » missions de prévention soient insuffisantes. A mon sens, et pour l’expérience que j’en ai, ce stress contextuel des enseignants est la conséquence de la régression sociale et comportementale de notre société, laquelle régression s’exprime par un individualisme forcené, pour ne pas écrire un égocentrisme forcené. Dès lors, c’est précisément d’éducation dont il s’agit et non plus seulement de prévention.

    • Suzanne

      Malheureusement aujourd’hui, l’enseignement présente des risques psychologiques qui sont fréquents et parfois sérieux pour les enseignants. La présence d’un contact direct avec les élèves ou leurs parents est potentiellement source de comportements irrespectueux et d’agressions verbales voire physiques, des actes de vandalisme. Des plans de prévention doivent être mis en place pour anticiper ces risques professionnels.

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