Bien évidemment, en ce qui concerne l'anxiété chez l'adolescent, j’ai eu mon lot et j’en garde des souvenirs mémorables.
Je garde aussi le souvenir - fort - des angoisses, de l’anxiété, des doutes, et autres inquiétudes qui ont nourri ce passage obligé, celui de la vie d’enfant à celle d’adulte.
Des années durant, j’ai été percuté par de l’angoisse et des troubles anxieux dont je ne percevrais tout l’intérêt que des années plus tard. Comme beaucoup d’adolescent, j’ai payé un tribut assez onéreux à mes émotions avec ce triptyque :
- Insomnie,
- maux de tête,
- et anxiété.
Et, à ce propos, j’ai récemment reçu le message suivant :
Mon enfant de 16 ans a, depuis l’âge de 12 ans, des crise d’angoisse.
Elles ont été occasionnelles. Durant ses années collège, une à deux fois par an (peur dans un supermarché, cinéma, magasin) mais, depuis le lycée, c’est continu (peur de prendre le bus, peur en classe). Il ne fuit pas les situations mais a de plus en plus de mal à supporter ses angoisses.
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J’essaie de comprendre pourquoi il est si angoissé car il dit ne pas savoir pourquoi. Il a des crises d angoisses. A mon avis il a peur de ne pas réussir et, par ailleurs, je pense qu’il na pas du tout confiance en lui car il se sent toujours inférieur aux autres. Ses relations amicales sont de plus en plus restreintes, il en souffre d ailleurs.
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Parfois il est aussi agressif. Pour l’instant il a un traitement à base de plantes pour la relaxer. Il a déjà fait de la sophrologie mais il a voulu arrêter. Je sais que vous pouvez l’aider mais à son âge que peut t-il faire, qu’il comprenne et qui soit facile a effectuer? Et surtout lorsque ses crises surviennent en classe?
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J’envisage aussi de prendre un rendez-vous avec un psy. Pensez vous cela utile ? J’espère que vous me répondrez car je suis vraiment désemparée et souffre aussi de la voir lutter tout le temps.
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Cordialement.
Comme je m’y suis engagé, voilà ce que je réponds aux angoisses de cet adolescent et à cette maman si inquiète sachant que les filles sont plus angoissées que les garçons.
Adolescent et confiance en soi
Moment exaltant mais parfois, ô combien douloureux, que celui de l’adolescence.
Cette période de transition où l’on quitte son univers d’enfant tout en ayant un désir ardent de prendre des risques, de s’affirmer, de se préparer à une vie d’adulte qui commet ses expériences en toute impunité, du moins le croient-ils.
Prendre des risques, qu’il soient affectifs, sentimentaux ou sociaux, posent nécessairement la question de savoir si l’adolescent arrive à ses fins ou pas. Se pose aussi la question de la peur du jugement. Confronté bien jeunes au problème de la réussite comme de l’échec, les adolescents ne craignent que trop d’être jugés par leurs pairs et, ainsi, d’être mis à l’écart ou exclus de groupes s’ils ne réussissent pas.
La question que pose la confiance en soi à ce propos fait partie intégrante du développement de l’adolescent. Comment s’affirmer, prendre des risques sans crainte d’être jugé ? Comment éprouver ses propres limites sans peur d’échouer ?
Comment accepter que le passage de l’état d’enfant à celui d’adulte en devenir est une période de latence pour le moins difficile et porteuse autant de plaisirs que de déconvenues.
A ce moment, les angoisses sont le lot commun de tous les jeunes qui ont peur de ne savoir être, angoissés qu’il sont à l’idée de ne savoir faire.
Adolescent et image de soi
Du plus loin que je remonte dans mes propres souvenirs, et tout comme je l’ai observé avec mes propres enfants, les questions d’image de soi et d’estime de soi sont à prendre en compte dans l’affirmation de soi. Dans les prémisses de l’adolescence comme au cours de l’adolescence elle même, les corps évoluent d’une façon telle que les notions de séduction et de plaisirs des sens sont des vecteurs désirés et craints à la fois.
Le corps évolue et prend forme. Les autres regardent et désirent, s’expriment ou non à ce propos comme à d’autres. Parfois, si ce n’est souvent, ils se taisent dans un silence qui hurle une douleur intérieure.
De la même façon que chez les adultes, l’être humain n’a de cesse de se comparer à l’autre en fonction de ses propres désirs. L’autre, quand il est ce qu’un adolescent aimerait être, devient à la fois un objet d’envie, de fantasmes, voire de jalousie et parfois de haine.
L’autre, ou les autres, rappellent souvent à celles et ceux en difficulté leur propre douleur à être et aussi, les convainc qu’ils ne seront jamais ce qu’ils aspirent à être. Cela tient à leur façon d’être et de faire, à leur prétendue facilité à exister parmi les autres.
L’autre, objet de comparaison, est mu par des facilités qui sont les siennes propres. Or, nul n’est besoin de se comparer. L’autre n’est pas moi et vice et versa. Je suis mais je n’existe pas. Je ne me pense pas reconnaissable ni reconnu par les autres. J’aime être et exister avec eux mais, pour toutes les raisons invoquées précédemment, je m’empêche, je m’inhibe.
Une comparaison incessante
Chaque évènement de la vie d’un adolescent est objet à la fois d’excitation et d’angoisses. Vivre les inter actions avec ses amis comme avec ses camarades de classe revêt un caractère exaltant, mais aussi, et parfois, mortifère ou morbide. Le lieu scolaire est un endroit où les questions de positionnement sont très vivaces, et très forts. Ah, ces beaux élèves intelligents et qui, scolairement, réussissent.
En qualité d’adolescent, on pardonne toujours à un autre adolescent. Élève médiocre mais si beau ou si belle. Celles et ceux, qui s’estiment physiquement ordinaires, et scolairement moyens, ont du mal à trouver leur place.
C’est comme cela que, très souvent, il n’est pas bon d’être beau et bon élève dans un environnement où les autres réussissent moins, voire sont moins beaux et, dans certains cas peut-être, issus de milieux sociaux moins favorisés que d’autres.
En ce cas, l’élève, l’adolescent qui réussit scolairement, est mis à l’index au nom de l’appartenance au groupe lequel fonctionne suivant un code : le nivellement par le bas. Il devient donc extrêmement difficile à un adolescent de trouver sa place. Autant en haut qu’en bas, socialement parlant. Confronté à ses propres résistances, il est objet de paradoxes terrifiants.
Le bouc émissaire du groupe
S’il est scolairement bon, mais physiquement moins attractif que d’autres, il prend le risque d’être mis à l’écart. Il ne le sait que trop et peut donc avoir tendance à limiter ses compétences scolaires au prix, il est vrai, de sa propre réussite, et ce tout en ayant conscience du risque qu’il prend d’échouer socio professionnellement.
C’est le prix qu’il paie pour être avec les autres, pour ne pas être seul.
Pour autant, l’adolescent sait que ce n’est pas bon pour lui mais il ne sait faire autrement. Second paradoxe possible, il commet l’inverse. S’il maintient ses compétences scolaires, il risque d’être mis à l’écart d’un groupe entier lequel ne se reconnaît que dans le nivellement. L’adolescent ne veut pas changer, bien qu’il souffre du prix à payer pour être qui il est, comme il est.
Dans les deux cas, chaque membre de chaque groupe, soutenu par les autres, a tôt fait d’humilier l’adolescent ou l’adolescente qui dénote par sa différence.
Ainsi, cet autre, l’adolescent en souffrance, est le pharmacoï du groupe, son médicament, son bouc émissaire.
Mis en situation d’exclusion, le groupe se rassure à confirmant sa capacité à s’affirmer. De fait, il donne la preuve à l’adolescent exclu, que le groupe agit en qualité de référent. Qu’enfin, ce même groupe a droit de vie et de mort sur chaque membre du groupe social composé par le groupe classe.
L’adolescent, cet océan de contradictions
Inéluctablement, chaque moment qui rapproche ou confronte l’adolescent de façon directe à ses peurs (le trajet pour se rendre au collège ou au lycée, la classe elle même, le restaurant scolaire, etc.) est un moment de construction de toutes les angoisses possibles.
L’adolescent en souffrance a toutes les raisons de s’inquiéter, de redouter de ces moyens ou de ces lieux qui le confrontent à une réalité qu’il aimerait fuir tout en ayant le désir – secret – d’y trouver sa place. C’est un paradoxe supplémentaire qui ne peut que rendre l’intéressé agressif.
Ne pas trouver sa place. Échouer à la construire. Ne pas trouver l’équilibre. Autant de facteurs qui font souffrir et renvoie à l’ado une image dévalorisée de lui même. L’adulte, quand il tente de comprendre, n’est vécu que comme un vieux machin qui n’a jamais été adolescent. Il ne peut pas comprendre. Quand l’ado n’arrive pas à construire l’affirmation de lui même, c’est à lui qu’il s’en prend? Et ce dussoit-il devenir agressif pour s’affirmer. C’est un moyen de subsister qui en vaut bien un autre.
Évoluant dans un océan de contradictions, l’adolescent est d’autant plus agressif avec son environnement affectif, en l’espèce je pense à l’environnement familial, qu’il peut en vouloir à sa propre famille. A ses propres parents. Être et subir ce qu’il est. Souffrir.
Last but not least, à son tour, l’adolescent exerce son droit discrétionnaire de faire porter la responsabilité de ses propres malheurs à d’autres. Il souffre d’angoisses quant à la difficulté d’exister. De s’affirmer. D’avoir confiance en lui. Il est donc légitime à réagir de la sorte.
Aider un adolescent à gérer son anxiété
La famille devient un lieu d’expérimentations d’affirmation de soi. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle beaucoup de parents nomme l’adolescence un âge ingrat: « Après tout ce que l’on a fait pour eux… ». A son tour, comme le groupe d’âge avant lui, l’adolescent exerce son droit de vie et de mort (symboliquement) sur ses proches. Il n’existe qu’en faisant mal. En imputant cette responsabilité à d’autres qu’à lui même. Ne dit-on pas qu’il est toujours plus facile de voir la paille qu’il y a dans l’œil de l’autre que la poutre dans le sien?
La plupart des parents confrontés à un adolescent en difficulté vont essayer et de comprendre. Et d’intervenir pour instaurer un changement. Autant que vous le sachiez tout de suite. C’est peine perdue. Comprendre n’apporte aucune solution. Intervenir risque de tourner à l’incompréhension mutuelle. Puis à l’affrontement. Chacun repart désolé, et souffrant plus encore. Ce qui aggrave les angoisses des uns et des autres. Chacun renvoyant à l’autre la responsabilité de cette douleur.
Adolescent et phobie scolaire (refus scolaire anxieux)
Certains adolescents, victimes d’angoisses au sein même de leur établissement scolaire, sont parfois atteints de phobie scolaire. Et quand un adolescent souffre de ces troubles anxieux, c’est que cette phobie est l’expression de son anxiété sociale. Il se protège de ses angoisses grâce à la phobie. La rupture est ainsi consommée. C’est la première chose qu’il convient d’éviter. Autant que faire se peut.
En cas de crise d’angoisse pendant un cours, il convient que l’adolescent puisse s’isoler. Et, surtout, ne contrôle pas sa crise. J’évoque la nécessité de ne pas contrôler les angoisses en feignant qu’elles n’existent pas. Il est totalement inutile de se rassurer. Improbable et improductif de se convaincre que cela va passer. Cela peut effectivement passer. Mais au prix de souffrances très pénibles.
Dans un premier temps, il suffit que les parents informent les enseignants. Sans préciser de quoi il retourne de façon précise. En demandant que les profs soient bienveillants. Qu’ils laissent le soin à l’adolescent de faire quelques exercices relaxation dans le couloir par exemple.
Crises d’angoisse chez l’adolescent : faut-il consulter ?
Il est toujours important de verbaliser. Allez consulter un psy avec votre enfant est une bonne chose. Mais pas n’importe qui. Et pas dans n’importe quelle discipline thérapeutique. En règle générale, un ado ne parle pas à ses parents de la réalité de ses problèmes. Du moins tels qu’il les subit. Malgré eux, les parents sont les plus mal placés pour entendre la parole de leur enfant.
Si la relation parents-enfants est altérée par les angoisses de l’adolescent, lesquelles peuvent être majorées par les angoisses des parents, il convient de consulter. Ainsi, chacun peut trouver un espace de parole privilégiée. A titre individuel, comme à titre familial.
Chère madame. La réponse à votre question quant à savoir s’il est opportun de consulter est affirmative. Mais, ne consultez pas n’importe qui. Prenez le temps d’entendre les compétences de chacun des psy que vous contactez. Essayez de trouver des références les concernant. Et, quel que soit votre choix, souvenez vous. Rien n’est jamais figé. Rien n’est définitif.
Aider l’adolescent à verbaliser
Dernière chose. Je vais me faire des ennemis mais essayez d’éviter les psychiatres. A moins que l’un d’entre eux vous soit trés trés chaudement recommandé. Les problèmes de votre adolescent ne relèvent pas de leurs compétences. Par ailleurs, certains d’entre eux tiennent des propos normalisateurs à crever. Lesquels propos obèrent la parole de votre enfant et risquent d’aggraver ses problèmes de confiance en lui.
Troubles anxieux chez l’adolescent : comment lui venir en aide de façon efficace ?
L’adolescence est une période difficile pour beaucoup de nos enfants. Un adolescent anxieux devient alors une constante presque banale. A plus forte raison dans la société dans laquelle nous sommes.
Au-delà des difficultés sociales, c’est aussi un moment charnière pour le développement de leurs personnalités futures. Malheureusement, c’est aussi le moment où peuvent apparaître les premiers troubles anxieux.
Quand l’anxiété devient trop intense, les adolescents ont besoin d’aide. Une aide d’autant plus importante qu’elle peut éviter le développement de phobies et de troubles futurs.
Consulter un thérapeute comportemental
Même les meilleurs parents du monde ne peuvent pas toujours aider leur adolescent face à l’anxiété. La plupart du temps, votre enfant se retient de partager certaines choses avec vous et c’est parfaitement normal. C’est même très sain.
En revanche, vous ne devez pas pour autant le laisser seul face à son angoisse. L’emmener consulter un thérapeute comportementaliste peut être très efficace pour l’aider à vaincre son anxiété.
La thérapie comportementale est très efficace et offre des résultats rapides qui accompagnent le patient pendant tout le reste de sa vie. Elles s’adressent aussi bien aux adultes qu’aux adolescents et sont d’autant plus efficaces qu’on y a recours tôt dans le processus de développement de l’angoisse.
L’inciter à faire du sport
Gérer un adolescent anxieux est un travail d’équilibriste. D’un côté, il est bien souvent nécessaire de le pousser pour qu’il fasse certaines choses pourtant bénéfiques. D’un autre côté, si vous le forcez, vous risquez de le braquer et de produire l’effet inverse à celui que vous souhaitez obtenir.
Vous devez donc l’inciter sans le forcer, c’est-à-dire lui faciliter l’accès aux activités sportives, notamment en l’y accompagnant. Les bienfaits du sport contre l’anxiété sont très importants et très nombreux.
Ce n’est pas un remède miracle et le sport n’empêche pas un trouble anxieux d’émerger si l’enfant grandit dans un environnement violent ou anxiogène.
En revanche, le sport développe sa confiance en lui et habitue son cerveau à produire de nombreuses hormones nécessaires au bonheur et à la satisfaction.
Lui offrir un environnement affectif apaisé
Le développement de troubles anxieux est influencé par l’environnement dans lequel grandit l’enfant. Des parents anxieux transmettent presque toujours leur anxiété à leurs enfants. Ils les éduquent dans l’inquiétude permanente, parfois bien malgré eux.
Pour limiter les risques que votre adolescent devienne lui-même anxieux, vous devez apprendre à gérer votre propre anxiété. Ici encore, le recours à la thérapie comportementale s’avère être la meilleure solution.
En quelques semaines seulement, vous viendrez à bout de vos angoisses et vous pourrez offrir un environnement plus apaisé à votre enfant. Enfin, les enfants qui grandissent dans des familles dysfonctionnelles sont nombreux à développer des troubles anxieux.
Il sera toujours préférable de grandir avec des parents séparés que dans un foyer où dominent les cris et la violence.
L’aider à développer ses compétences
Il n’y a rien de mieux contre l’anxiété que de développer une base solide sur laquelle se reposer. Cette base solide qui l’accompagne toute sa vie peut se construire sur une de ses compétences.
Un enfant doué dans un secteur en particulier gagne grandement en confiance personnelle. Cette compétence l’aide à trouver sa place et à s’y sentir légitime et heureux. Aider un enfant à développer ses compétences n’est malheureusement pas toujours facile.
Là encore, vous devez l’accompagner sans le brusquer. Idéalement, essayez de rester attentif à ses envies pour les encourager et le pousser à y laisser libre cours. Surtout, ne dénigrez aucune activité et laissez-le trouver ce qu’il aime.
Une telle démarche présente un dernier intérêt majeur: elle apprend à votre enfant à chercher ce qu’il aime sans se formaliser ou s’effondrer quand quelque chose ne fonctionne pas. S’il essaye une nouvelle activité et qu’il n’aime pas, ce n’est pas grave.
Passez simplement à la suivante et transmettez-lui ainsi le goût d’explorer le monde.
Lui apprendre à aider les autres
De nombreuses études très sérieuses ont prouvé les bienfaits majeurs de la générosité sur les circuits de la récompense du cerveau. Plus encore, donner aux autres – partager – stimule votre générosité et vous rend encore plus généreux.
La générosité nous rend donc plus généreux et plus heureux, produisant un cercle vertueux qui nous aide à mieux vivre avec les autres et avec nous-mêmes. L’adolescence est une période difficile dans nos sociétés, car l’enfant perd certaine de ses illusions, notamment sur le monde et ses parents.
Il ne souhaite pas encore s’intégrer dans une société qu’il trouve trop violente et difficile, loin de l’image qu’il s’en faisait enfant. Ce monde-là l’inquiète et favorise l’émergence de son anxiété et des troubles anxieux.
En poussant votre adolescent à s’investir pour les autres, non seulement vous favorisez son bonheur par les mécanismes physiologiques de la générosité, mais vous lui redonnez également confiance en lui et en les autres.
Entouré de personnes investies comme lui dans le don de soi, il sera moins anxieux et moins inquiet à l’idée de s’intégrer dans cette société. Il grandira avec la preuve récurrente de la bonté qui anime ceux qui l’entourent et son anxiété diminuera d’autant.
Les filles sont-elles plus angoissées que les garçons ?
Les petites filles sont moins angoissées que les petits garçons. Pourquoi ce rapport s’inverse t’il à l’âge adulte? Les filles sont-elles plus angoissées que les garçons? J’entends quelqu’un dire: « Tellement vrai ». Autant dans sa dimension sociale que culturelle, l’angoisse est plus présente chez les filles que chez les garçons.
- Qu’est-ce qui différencie cette appréhension de l’environnement social entre les filles et les garçons?
- Qu’est-ce qui dans notre éducation privilégie la peur et l’angoisse chez les filles?
- Pourquoi les garçons, devenus des hommes ressentent-ils des angoisses aussi vives?
- Qu’en font-ils alors qu’il est notoire que ces mêmes hommes consultent moins les psy que les femmes?
Lien entre éducation et angoisse
Elles sont plus douces. Ce qui explique la couleur rose dont on les affuble depuis toujours. Les filles, c’est sensible. Les garçons, c’est viril. C’est fort. Enfin, il parait. Pour les uns comme pour les autres, la construction de la personnalité est différente. Elle se crée sur la foi de vecteurs éducatifs. Les parents n’élèvent pas une fille comme ils élèvent un garçon.
Les centres d’intérêts culturels ou sportifs diffèrent. Les positions sociétales de ces deux sexes ne sont pas les mêmes non plus. Les garçons sont élevés dans une pensée et une action combative. Deux postulats où l’émotion n’a pas la place qu’elle mérite. Du moins assez souvent.
Les filles elles, très jeunes, très tôt, sont versées et éduquées dans un climat où elles reproduisent des jeux. Des positionnements. Lesquels ont plus à voir avec le rôle auquel la société les destine. Épouse. Mère. Pas officier d’active. Notre société est très patriarcale. Ce dernier point est l’un des facteurs qui fonde la relation à l’angoisse . Autant chez les filles que chez les garçons.
Une relation très différente aux émotions
Quel garçon n’entend jamais, alors qu’il se fait mal : « Pleure pas, t’es pas une fille« ? Émotionnellement, les filles ont donc des « droits ». Droits que n’ont pas les garçons. Très tôt, très jeunes, les garçons ont des devoirs. Le principal étant d’assumer. De s’affirmer. Et non d’exprimer angoisse, peur ou tristesse.
Être une fille ouvre droit à ces émotions. Être un garçon n’ouvre droit qu’à revendiquer force et virilité. Dans les deux cas, fille ou garçon, il en va de leur positionnement au sein d’un système. Lequel est immuablement établi depuis toujours. Et gare à celles et ceux qui sortent de ces schémas.
Les filles comme les garçons reproduisent donc intuitivement ce qui leur ait appris. Des comportements propres à chacun. Très tôt, les uns comme les autres, comprennent ce que l’on attend d’eux. A plus forte raison quand il s’agit d’angoisse.
Très tôt, les filles vivent plus la réalité de leurs émotions. Elles semblent rapidement plus matures. Ce qui n’est pas le cas des garçons. Lesquels continuent à revendiquer le territoire de leur virilité. Plus ils combattent, plus ils assoient leur autorité,. Mieux ils se sentent. Mais, çà va se gâter.
Un déterminisme comportemental
Les filles apprennent très tôt à vivre et à exprimer leur angoisse. Elles semblent mieux disposées à les gérer par la suite. Et ce dans leur avenir tant personnel que social. Ou professionnel. Les garçons semblent par contre beaucoup moins programmés pour assumer leur angoisse.
Lorsqu’ils sont victimes d’angoisse, ils se réfugient dans l’alcool. Par exemple. Ou dans n’importe quel comportement d’évitement à tendance addictive.
Ces filles deviennent des femmes. Elles ressentent légitimement de l’angoisse. Voire de l’anxiété. Alors, consulter un psy leur est plus naturel. C’est loin d’être le cas ces garçons devenus des hommes. Mais, comment savoir faire quelque chose qu’ils n’apprennent pas ?
Ces garçons apprennent à se comporter avec virilité. Ils oublient leur affects. Ils en font peu cas au point de lutter contre eux. Quand la vie adulte les rattrape, ils sont fortement démunis. Voire incapables de gérer les émotions. En tous cas pas celles issues de l’angoisse suscitée par cet environnement. Lequel attend d’eux qu’ils soient à la hauteur.
Les filles, devenues adultes, n’hésitent pas à demander de l’aide. Elles cherchent à gérer leurs émotions. Surtout quand celles-ci perturbent leur équilibre. Les garçons, devenus des hommes, sont dans la fuite. Dans le déni. L’évitement. Ceci n’est pas une critique. Et çà n’a rien de réducteur. C’est une constatation.
Une question de maturité
Je suis comportementaliste depuis plus de 20 ans. Depuis tout ce temps, force est de constater que les femmes sont généralement bien plus fines émotionnellement que les hommes. Elles assument mieux. Elles ont un comportement plus responsable quand elles sont confrontées à ces émotions. C’est aussi mon expérience personnelle.
Au contraire de beaucoup d’hommes, les petites filles devenues des femmes ne font pas de leur problème d’angoisse un problème de virilité. Au contraire des hommes. Vraisemblablement. A preuve, la différence de comportements des femmes par rapport aux hommes en cas de conflit.
Mais, je me garde de toute généralité.
Comment faire quand une fille est angoissée ?
Comme vous ‘avez compris, les filles sont plus au clair avec leurs émotions. Vous allez donc trés rapidement comprendre ce qui leur arrive. Vous allez d’autant le comprendre qu’elles vont dire ce qui ne va pas. Peut-être avec des larmes? Ou avec des crises? Voire des crises d’angoisses? Peut-être se plaindront t’elles ne pas pour voir s’endormir? Peut-être auront-elles mal au ventre? Peut-être vomiront t’elles?
Les moyens qu’ont les êtres humains que quelque chose ne va pas sont considérables. Certaines personnes appelleraient cela la palette des émotions. Je dirais donc qu’il s’agit d’une palette d’expressions.
Votre fille est angoissée? N’essayez surtout pas de la raisonner. Et encore moins de lui donner l’ordre de se calmer. Contentez-vous de lui poser des questions? Pourquoi es-tu angoissée? A quels sujets es-tu angoissée? S’est-il passé quelque chose qui t »angoisse particulièrement?
L’angoisse est une peur paroxystique. Posez à votre fille la question de savoir ce qui lui fait peur. Ce qui l’inquiète dans un avenir proche ou plus lointain. Posez lui toutes les questions qui vous semblent opportunes. Mais comment savoir qu’une question posée est une bonne question? Une question opportune? Une question qui va favoriser permet à votre fille de mieux gérer l’angoisse?
C’est simple. Vous posez la 1ère question. Par exemple: « Pourquoi es-tu angoissée? ». Votre fille va vous répondre. Dans sa réponse, vous identifiez un ou des éléments que vous pouvez transformer en question. E vous posez la question. Et ainsi de suite.
Progressivement votre fille va se détendre. Grâce à votre écoute, grâce à vos questions, votre fille va se « vider » de ses émotions. Elle ira de mieux en mieux. Jusqu’à retrouver son calme.
Ce n’est pas la première fois que votre fille fait une crise d’angoisse? Recommencez le même processus. A la fin, proposez lui de consulter une consœur ou un confrère. Mieux ?
De cliquer sur ce lien: « Comment ne plus faire de crise d’angoisse«.
Votre garçon est angoissé, comment faire pour l’aider ?
Les garçons c’est pas comme les filles. Il faut plus de tact. Ou plutôt plus de finesse. Il faut contourner le problème. Le problème c’est leur égo. Leur virilité. Si vous dites à votre garçon qu’il est angoissé, il va vous dire le contraire. La plupart du temps. Il faut donc utiliser une stratégie simple.
Cette stratégie consiste à simplement dire ce que vous ressentez. La façon dont vous percevez le comportement de votre garçon. Ne cherchez pas à lui imposer votre vision. Dites lui simplement que vous vous inquiétez. Ne parlez pas à sa place. Exprimez vous en votre nom. A votre sujet. Partagez les émotions que vous ressentez face à ce garçon qui semble aller mal.
Ne cherchez pas à le convaincre de vous parler. Une fois que vous vous êtes exprimé, passez à autre chose. ne restez pas planté à attendre une réaction. Vous risquez d’attendre longtemps. Dernière précision. Dites à votre garçon que vous êtes là si besoin. Tout en précisant que vous êtes convaincu qu’il ne vous sollicitera pas. Cette dernière phrase vous réserve des surprises. Après l’avoir dite.
Dernière chose. Tous les garçons ne sont pas fermés à la discussion quand ils sont angoissés. Certains sont ravis que vous soyez attentifs. Auquel cas, faites avec eux comme écrit plus haut au sujet des filles angoissées.
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Article rédigé par Frédéric Arminot
Ancien grand anxio-dépressif, et victime d’angoisses aux multiples conséquences des années durant, je suis spécialisé dans le traitement des problèmes d'angoisse, d'anxiété, de dépression, de phobie, et de toc, et exerce depuis plus de 25 ans en qualité de comportementaliste (coach comportemental).
Mes compétences dans les domaines de l'approche systémique de Palo Alto (approche stratégique et brève orientée solution) me permettent de résoudre 16 cas sur 17 en moins de 2 mois (95 % de résultats).