Pour guérir de l’agoraphobie, ou soigner une personne agoraphobe, il existe plusieurs méthodes :
- Médicaments,
- Hypnose,
- Psychiatre ou psychologue, voire psychanalyse.
Toutes sont intéressantes mais aucune ne donne des résultats aussi satisfaisants, efficaces et durables que la thérapie comportementale issue du Modèle Palo Alto.
Entendons nous bien.
Je ne critique ni ne discrédite aucune de ces pratiques thérapeutiques. J’écris simplement que la plupart des patients qui me consultent les ont quasiment toutes essayé sans résultats satisfaisants ou probants. Il en est de même en ce qui concerne les exercices de respiration ou de méditation.
On attaque trop souvent l’agoraphobie sous un angle très intellectuel, trop peut-être, alors que c’est, plus simplement, sous l’angle d’un symptôme d’anxiété qu’il faut l’aborder et le traiter.
Je vous en parle tout de suite en évoquant un cas clinique, celui de Michèle, une grande agoraphobe.
Il est 15H. Je sais que je vais avoir à m’occuper d’une personne qui souffre d’agoraphobie, la peur des lieux publics. Je me sens en pleine forme alors que, habituellement, j’ai un « passage » plutôt difficile en début d’après-midi.
Une consultation thérapeutique vient de prendre fin. Je raccompagne un patient et suis d’autant mieux que cette personne et moi avons définitivement résolu un problème de ruminations qui la handicapait.
Il a tout essayé, sans succès. Là, pour le coup, on a frappé fort. Plus de crise d’angoisse, plus de stress toxique, un vrai retour pérenne à la confiance en soi. Mon métier a parfois de ces satisfactions que j’aime à retenir.
Le cas de la personne suivante est pas mal non plus et, en termes de complexité, je vais être servi.
Dans quelques minutes, je vais recevoir une femme particulièrement dynamique, laquelle, pour autant, et de façon assez surprenante, souffre d’agoraphobie, la peur des lieux publics, des lieux grands ouverts.
Cette dame est donc agoraphobe, ce qu’il ne faut pas confondre avec l’ochlophobie qui est la peur de la foule.
Et si la solution à votre problème était là où vous ne l’auriez jamais imaginé…
Causes et origines de l’agoraphobie
Les causes de l’agoraphobie sont multiples. J’ai envie d’écrire qu’elles dépendent de la personne et du contexte sachant que, la plupart du temps, l’agoraphobie est une sorte de cheminement, d’aboutissement tout comme, dans un autre registre, les symptômes de l’acrophobie.
En effet, être agoraphobe est le propre des personnes anxieuses. Les causes de l’agoraphobie sont liées à une sorte de rétrécissement de la zone de confort de la personne qui souffre d’anxiété.
Ainsi, après avoir vécu diverses crises d’angoisse, voire des crises de panique ou des symptôme de spasmophilie sans crise à l’extérieur de sa zone de confort, l’anxieux revient à son point de départ. C’est à dire chez lui ou dans tout autre lieu dans lequel il se sent en sécurité.
Tout comme la phobie professionnelle, les causes de l’agoraphobie peuvent aussi survenir à la suite d’un choc. Un décès, un accident, la fin d’une relation sentimentale ou sociale, la perte d’un emploi.
L’agoraphobie est donc une façon de réagir au monde dans lequel, désormais, l’agoraphobe se sent en inconfort, en insécurité.
Qui a peur des lieux publics ?
La personne agoraphobe est une personne trés anxieuse.
Depuis fort longtemps, elle ressent des stress qui la marquent tant émotionnellement que physiquement. J’entends par là que ces stress rajoutés les uns aux autres laissent des séquelles.
Dès lors, la personne a toutes les raisons d’avoir peur de faire une attaque de panique. Elle redoute toute confrontation à des situations stressantes or, comme je l’explique plus bas dans cet article, tout évitement enrichit le problème.
Bien évidemment, ces situations d’expositions sont forts anxiogènes ce qui n’est pas sans conséquences sur la vie de la personne agoraphobe laquelle, en situation d’enfermement, peut aller jusqu’à avoir peur de faire du mal.
Les files d’attentes, les transports publics, en bref, tout ce qui relève comme le précise la traduction en grec de, je cite: « la place de la peur du marché » conditionne le comportement agoraphobique.
De l’évitement, et encore de l’évitement.
Les agoraphobes font donc tout pour rester chez eux, comme enfermés dans leur propre vie avec toutes les conséquences psycho-sociales que l’on puisse craindre. Peu voire pas d’échanges avec l’extérieur, peu ou pas de vie culturelle et, par conséquent, une vie sociale réduite à sa plus simple expression.
S’en suivent des conséquences pénibles sur la vie familiale puisque la personne agoraphobe ne peut partager des sorties communes avec ses proches. Mais au fait, l’agoraphobie, c’est quoi au juste ?
Définition de l’agoraphobie, la peur des lieux publics
Il s’agit maintenant de comprendre ce qu’est l’agoraphobie et, à cette fin, je vais m’appuyer sur l’exemple d’une patiente.
Michèle a une cinquantaine d’années, elle est voyante, médium me précise t-elle, et elle ne reçoit jamais ses consultants et ne travaille qu’à l’aide d’internet.
Je ne vous cache pas être impressionné.
Je reçois une femme assez autoritaire qui ne s’en laisse pas compter. Elle m’informe être venue avec son chaperon, son mari. L’idée d’être seule à l’extérieur la terrifie et elle ne peut envisager cette épreuve comme bien d’autres qu’accompagnée.
Je lui demande de me raconter la dernière fois où elle a été confrontée à sa peur des lieux publics. En effet, l’agoraphobie ne doit pas être confondue avec la peur de la foule.
Cette dernière s’appelle l’ochlophobie. Cela tombe bien, le dernier exemple douloureux remonte à la veille. Elle souhaitait acheter des vêtements. Or, que ce soit dans un magasin de ville ou dans un centre commercial, le problème est le même me dit-elle.
Va pour le centre commercial. A la seule idée de s’y rendre, Michèle est prise d’une angoisse croissante laquelle devient, in situ, un trouble panique. Je lui demande alors de me préciser les symptômes de son agoraphobie.
Les symptômes physiques de l’agoraphobie
Les symptômes de l’agoraphobie sont les suivants :
- Transpiration forte,
- Accélération du rythme cardiaque,
- Envie de vomir,
- Boule d’angoisse,
- Difficulté à respirer, à trouver son air,
- Oppression de la cage thoracique,
- Souffle court.
Les symptômes psychiques de l’agoraphobie
Les symptômes psychiques les plus courants sont :
- Impossibilité de se raisonner,
- Envie irrésistible de fuir,
- Mise en place de stratégies d’évitement pour se protéger de toute situation anxiogène.
J’en reviens à Michèle, ma patiente.
Ensemble, nous explorons ses réactions quand elle est confrontée aux symptômes de l’agoraphobie. Elle confirme ce que je pense, mais je ne m’aventure pas à lui préciser que les symptômes de l’agoraphobie qu’elle me décrit sont assez communs.
Je sens chez elle une telle colère que je m’abstiens d’exprimer cette considération. Je me contente d’accuser réception, à la suite de quoi, je lui demande ce qu’elle a fait pour trouver une solution à son agoraphobie.
Ne pas confondre agoraphobie et ochlophobie
L’agoraphobie est plus développée chez les femmes que chez les hommes, surtout entre 18 et 35 ans.
L’agoraphobie est une peur – parfois panique – des espaces ouverts. Il s’agit alors d’une réaction physique et émotionnelle à une situation génératrice d’une peur incontrôlée.
A ce propos, il ne faut pas confondre cette peur avec une autre. L’agoraphobie n’est pas la peur de la foule. La peur panique de la foule est désignée sous un vocable un peu surprenant : l’ochlophobie.
Les symptômes de l’ochlophobie sont presque similaires à ceux de l’agoraphobie à ceci près qu’au contact de la foule, les 5 sens de la personne ochlophobe sont hypersensibles et sollicités.
Ces 5 sens sont les suivants :
- Visuel,
- Auditif,
- Kinesthésique (le toucher),
- Olfactif,
- Gustatif.
Ce qui donne : VAKOG.
Nous ne sommes pas ici sur une notion d’espace, mais de contact. Or, de la même façon que dans le cas de l’agoraphobie, la personne qui souffre d’ochlophobie a comme réflexe de mettre en place des comportements contra phobiques.
Autant écrire que la pratique de l’évitement est un grand classique dans le cas de ces phobies.
Une question d’environnement
Ce qui différencie l’agoraphobie de l’ochlophobie ce sont deux éléments très importants en matière comportementale :
- Le contexte,
- et l’environnement.
C’est important de le préciser car ce sont eux qui déterminent la stratégie comportementale qui favorise, et facilite, le traitement de l’agoraphobie ou la façon de traiter l’ochlophobie.
Dans les deux cas, il est important d’identifier les tentatives de solutions que les personnes concernées mettent en place pour éviter leur problème.
Grâce au travail mené en amont, il est fréquent de découvrir que l’ochlophobie, tout comme l’agoraphobie, est un « lieu » dans lequel un traumatisme initial est né.
Pour autant, ce n’est pas le problème le plus important que d’identifier ni le lieu ni ce qu’il a pu s’y passer.
Le problème est ailleurs, dans le traumatisme lui-même, lequel s’exprime dans cette peur des espaces ouverts, dans cette peur de la foule, dans cette peur des lieux publics.
Partant, éliminer ces deux phobies est généralement simple.
Agoraphobie et double contrainte
Michèle m’explique que lorsque elle est en voiture, à destination d’un endroit ou d’un autre, elle se sent oppressée. Elle essaie donc de retrouver son air et se force à pratiquer des exercices de respiration ce qui ne lui est pas d’une grande aide, elle le reconnait.
Pendant ce temps là, et une fois arrivés à destination, son mari attend patiemment à ses côtés. Plus tard, j’apprends que celui-ci ne s’aventure jamais à contraindre son épouse à sortir de la voiture.
Il a du avoir des expériences difficiles à ce propos et je pense qu’il a souvent du se faire engueuler de façon un peu verte :).
Au bout d’un certain temps, elle s’oblige à sortir de sa voiture pour y rentrer de nouveau à cause d’une crise d’angoisse naissante. Elle attend que ça se calme et me précise que, lasse d’attendre, elle se fait violence et sort de nouveau.
C’est vaillamment, bien que de façon vaine, qu’elle lutte contre son agoraphobie. Une fois en dehors de la voiture, Michèle regarde brièvement autour d’elle. Hier, c’était mercredi et une sortie au centre commercial régional était prévue.
Or, le centre commercial est plein de monde et, en plus, il fait beau. La sensation de chaleur l’oppresse et accentue ses symptômes d’étouffement. Michèle est proche de l’attaque de panique.
Elle me dit que son mari est là, silencieux qu’il lui tend la main de façon bienveillante. Elle refuse cette aide, et commence à monter les marches qui mènent à l’entrée principale du centre commercial.
Ses jambes se font de plus en plus lourdes. Elle réfléchit à ce qu’elle devra faire, ou pourra faire, si ses symptômes d’agoraphobie s’aggravent. Elle échafaude des plans d’évitement tout en pensant à sa frustration si sa peur de la foule l’empêche de faire ses achats.
Un sentiment de honte et d’impuissance
Revenons à la porte du centre commercial.
Michèle est là, comme pétrifiée. Son mari est en léger retrait. Elle a beau essayé de se convaincre de passer la porte du centre commercial, elle est comme sidérée.
L’idée même de traverser le centre par trois fois la fait transpirer plus encore. Les gouttes sèchent aussi vite que l’air frais caresse son front. Elle fait un pas puis, de nouveau, se trouve bloquée du côté de l’entrée.
Elle regarde les gens entrer et sortir. Elle est d’autant plus furieuse de ne pouvoir dépasser son agoraphobie qu’elle a l’impression de se donner en spectacle. En plus, elle craint que des gens la reconnaissent.
En réagissant de la sorte, elle alimente une série de symptômes tant physiques que psychiques. Michèle essaie de se contrôler mais anticipe ses symptômes et de masquer sa terrible impression de se donner en spectacle.
Effectivement, l’agoraphobie se nourrit de la peur d’être jugé(e), de mal faire, et d’avoir à faire face au jugement des autres. Par définition, un jugement est discriminatoire.
La peur d’être jugé(e)
Plus haut, je vous expliquais que cette patiente affiche un certain tempérament. Si l’on s’intéresse de plus près aux activités professionnelles de cette dame, on s’aperçoit que sa photo est clairement affichée sur son site internet.
Elle donne une image d’elle fière, sûre d’elle, comme si elle voulait nous faire passer un message du genre : « A moi, on ne la fait pas« . La façon qu’elle a de se présenter sur son site web, et ce regard qu’elle plante dans l’objectif, résonnent comme une provocation, une façon de se présenter comme forte.
Presque dominante. Mais, dans la réalité il n’en n’est rien.
Cette femme est vulnérable et n’a de cesse d’essayer de cacher son problème d’agoraphobie. Elle veut donner l’illusion d’une femme sûre d’elle. C’est d’ailleurs comme cela qu’elle « domine » son compagnon. Mais la réalité est bien différente : elle a peur du jugement des autres.
Le temps passe et sa confiance en elle est de plus en plus éprouvée. La phobie dont elle est victime la handicape dans sa vie de tous les jours ce qui n’est pas sans répercussions sur sa vie sociale, affective, professionnelle, économique, et sentimentale.
Elle veut trouver une solution, soit. C’est bien pour satisfaire cet objectif qu’elle me consulte : elle veut changer.
Moi, la question que je me pose en l’écoutant c’est : « Le veut-elle vraiment ce changement ?« .
Elle ne me le dit pas, elle me l’assène, puis me met en demeure de l’aider. « Waouh« , lui dis-je. « Je ne fais pas de miracles« . Je lui réponds avoir besoin de son aide. Comment ?
En m’expliquant comment elle fait pour résoudre son problème de peur des lieux publics et comment elle fait depuis tout ce temps puisque cela fait des années que cela dure. C’est là qu’elle me présente la série d’erreurs que font son compagnon comme ses proches.
Bien malgré eux, presque sur ordre, ils accumulent les comportements les plus inappropriés avec un(e) agoraphobe.
Pourquoi devient-on agoraphobe ?
Il y a de multiples raisons qui peuvent expliquer, ou justifier, qu’une personne devienne agoraphobe.
Initialement, une personne agoraphobique est anxieuse et n’a pas eu peur des lieux publics du jour au lendemain. La plupart du temps, considérant que l’agoraphobie est un symptôme d’anxiété, cette peur des lieux clos s’est construite au fur et à mesure du temps.
Il est évident que la cause de l’agoraphobie est propre à chaque agoraphobe mais, dans la plupart des cas, on peut imaginer sans peine qu’une personne est devenue agoraphobe à la suite d’un traumatisme.
C’est exactement comme une personne qui souffre de symptômes d’aquaphobie. La peur de l’eau ou la peur dans l’eau émerge sur la foi d’un traumatisme, même minime.
Traumatisme vécu directement par la personne intéressée, ou traumatisme perçu du fait d’une situation que d’autres lui auront raconté, ou à propos de laquelle elle aura lu, vu pu entendu des informations qui l’auront fortement angoissé s’identifiant au problème d’une part, et anticipant si d’aventure cela lui arrive d’autre part.
Comme toute personne anxieuse, l’agoraphobe a peur de perdre le contrôle et se sent rapidement, comme étouffé(e), dans un lieu dans lequel il ou elle craint de ne pas avoir d’angle de fuite ou, à tout le moins, de moyens de se protéger.
On peut donc imaginer que la raison pour laquelle on devient agoraphobe fait écho à la peur d’être enfermé(e), à celle de ne pouvoir fuir et se protéger, et aussi à la peur de la mort comme, sans doute à d’autres motifs spécifiques à chaque agoraphobe.
In fine, se poser la question de pourquoi on devient agoraphobe me semble inappropriée.
En effet, dans le système dans lequel nous sommes, il faut toujours que nous sachions expliquer pourquoi une chose ou une autre a lieu. Dès lors, tous, nous devrions savoir expliquer pourquoi nous avons perdu la maitrise.
Se poser la question de pourquoi devient-on agoraphobe est donc une mauvaise question, une question qui entrave ou, à tout le moins, ralentit, la façon de soigner l’agoraphobie.
Dès lors, ne vaut-il pas mieux se préoccuper de comment agir de sorte à ce qu’un(e) patient(e) ne soit plus agoraphobe et, partant, cesser d’exiger des comportements rationnels de la part d’une personne qui ne gère plus ses émotions ?
Nous pouvons donc affirmer que l’on devient agoraphobe parce-qu’un trouble anxieux s’est fixé sur ce symptôme comme un coquillage sur un rocher et qu’il est donc inutile de demander à une moule pourquoi elle est là.
Elle y est, un point c’est tout.
Ceci étant écrit pour éviter chez les proches de personnes agoraphobes essaient de bien faire en rationalisant ou en intellectualisant autour de la peur des lieux clos.
Et, à ce propos, il convient de se protéger de tout comportement inadapté. C’est ce que je vous explique ci-après.
L’agoraphobie est-elle une maladie mentale ?
Autant l’écrire tout de suite, l’agoraphobie n’est en aucun cas une maladie mentale au sens psychiatrique du terme.
Alors, bien sûr, d’aucuns diront que le trouble panique et l’agoraphobie ont parfois pour conséquences qu’une personne relève de la MDPH (Maison Départementale Pour Personnes Handicapées). Mais, en ce cas, il s’agit du résultat d’une d’association de symptômes plus graves et handicapants.
L’agoraphobie est le symptôme d’un trouble anxieux. C’est à dire le truchement par lequel l’anxiété s’exprime. D’une certaine façon, c’est la conséquence d’un autre problème, le vrai problème, un peu comme un mode d’expression.
Du coup, il arrive que la personne agoraphobe se voit prescrire des médicaments de type anti psychotique, antidépresseurs, anxiolytiques pour soigner l’agoraphobie mais pas seulement. Ce type de prescription médicamenteuse est le plus souvent associée à d’autres problèmes psy.
Dès lors, si on isole le comportement agoraphobe lui-même de tout autre problème psychiatrique grave, je ne pense pas qu’il soit possible d’affirmer que l’agoraphobie est une maladie mentale.
Comment se comporter avec un(e) agoraphobe ?
La plupart du temps, les proches de personnes agoraphobiques pensent qu’il faut rassurer ces dernières, les sécuriser, et les convaincre que tout va bien se passer.
En toute bonne foi, c’est comme s’ils forcent la personne qui a peur de l’eau à s’extraire de sa zone de confort , la berge ou le rivage, et à rentrer progressivement dans l’eau en lui assénant qu’il ne va rien lui arriver.
Quand cela ne fonctionne pas, certains se mettent en colère, d’autres minimisent le problème et d’autres, au contraire, jettent l’éponge (tout en se plaignant en silence).
Certains vont jusqu’à culpabiliser l’agoraphobe lequel, bien évidemment, se sent incompris(e). Du coup, il ou elle se force à sortir ce qui aggrave la peur de la crise, partant, à force de tenter de se contrôler, la crise arrive, et là, boum !
Crise de panique précédée ou accompagnée de tous les symptômes de l’agoraphobie tels que présentés précédemment. Pour accompagner une personne agoraphobe dans la gestion de l’agoraphobie, il ne faut jamais contraindre, ou obliger, la personne à sortir.
Il ne faut jamais la forcer à… se forcer.
Alors, comment se comporter avec un(e) agoraphobe ?
- Quand vous envisagez de sortir, pour aller où que ce soit, il ne faut surtout pas vous en empêcher
- Vous proposez à la personne qui a peur des lieux publics de sortir avec vous (tout en sachant que cela va la mettre en difficulté).
- Il y a de fortes chances pour que la personne agoraphobe refuse.
- Vous accusez réception de ce refus et confirmez que vous allez dehors.
- Vous ne faites aucune remarque, ni ne tentez de convaincre la personne de sortir.
- Une fois dehors, vous vivez votre vie, sans vous préoccuper de la personne qui reste enfermée chez elle, dans sa zone de confort.
- Si cette personne vous téléphone pendant que vous êtes à l’extérieur, vous ne répondez pas
- Vous la laissez vous transmettre un message vocal ou un SMS.
- Vous répondez par SMS en étant trés factuel (« tout va bien« , « je rentre plus tard que prévu« , « on s’amuse bien« , etc.).
- En résumé, vous vivez votre vie sans faire de l’isolement de l’agoraphobique un problème. En bref, vous confrontez cette personne à la réalité et aux conséquences de ses comportements d’évitement. Comme dirait l’autre: « c’est son choix » qu’elle le reconnaisse ou non.
Pourquoi agir ainsi ?
Les erreurs à ne pas faire quand on est agoraphobe
Rassurer la personne ne fait qu’aggraver son comportement d’évitement. La culpabiliser renforce ses peurs en plus d’éventuellement générer des conflits. Ne rien dire, c’est se rendre complice. Donc…
… Le mieux à faire consiste à adopter un comportement qui contraint – indirectement – la personne à prendre acte de son isolement et ce d’autant plus qu’en vivant votre vie, vous mettez fin à une sorte de prise d’otages.
« Je ne sors pas parce-qu’elle ne sort pas« . A moins que vous tiriez profit de rester enfermé(e) avec cette personne ?
En effet, il y a un bénéfice caché dans l’agoraphobie : se protéger de la peur, et la personne concernée vous retient en otage dans sa peur.
En modifiant votre comportement habituel, vous mettez en place une réaction vertueuse chez ce proche qui souffre de la peur des lieux publics.
Vous déclenchez chez elle l’envie – le désir – de changement. Elle ressent l’envie de mettre fin à son isolement puisqu’elle se retrouve totalement seule. Mais, bien sur c’est insuffisant. Il faut faire plus, il faut agir.
Ce qui pose la question de comment traiter l’agoraphobie.
Faire face aux rechutes et aux défis du quotidien
L’agoraphobie, bien que traitable, exige un engagement continu et une motivation sans faille.
Il est fréquent de rencontrer des périodes de rechute, durant lesquelles les symptômes peuvent réapparaître ou s’aggraver. Ces moments difficiles peuvent être provoqués par du stress, des changements significatifs dans votre vie, des problèmes de santé ou les effets secondaires de certains médicaments.
Face à ces rechutes, il est crucial de rester positif et de ne pas se blâmer. Continuez d’employer les techniques apprises en thérapie, telles que des exercices de respiration, de relaxation, la pleine conscience, l’exposition ou la restructuration cognitive.
N’hésitez pas à solliciter du soutien auprès de votre thérapeute, de votre médecin ou de vos proches. Prendre soin de soi est aussi essentiel : adoptez un mode de vie sain, faites régulièrement de l’exercice, accordez-vous des loisirs, fixez-vous des objectifs atteignables et célébrez vos succès.
Comment traiter l’agoraphobie ?
Je continue donc avec Michèle, ma patiente agoraphobe. Ensemble, nous identifions le thème de ses tentatives de solution. Michèle est dans le contrôle, elle n’accepte pas cette situation.
Michèle refuse son agoraphobie prétextant qu’elle est une femme énergique qui ne supporte pas de perdre le contrôle. C’est du moins ce qu’elle me dit.
Pour autant, il lui est de plus en plus difficile de maitriser une anxiété galopante. Je demande donc à Michèle quelle serait la plus petite des choses, et la première des choses, qui serait pour elle un indicateur de mieux être.
Elle me répond que ce serait de pouvoir arpenter les centres commerciaux sans être victime de crise de panique liée à son agoraphobie.
Je lui oppose que je comprends bien son désir mais, considérant la gravité de ses symptômes d’anxiété issus de son agoraphobie, je lui dit que cela me semble un peu trop ambitieux.
En agissant de la sorte, j’utilise le même type de stratégie que j’évoque dans le chapitre précédent. Je vois bien que je l’agace mais elle fini par me dire que la plus petite chose signe d’une amélioration serait de rentrer dans un lieu comme un centre commercial sans avoir aussi peur, sans se sentir bloquée par son agoraphobie.
Ensemble, nous évoquons alors ce qui pourrait l’aider à vaincre l’agoraphobie : les médicaments, l’hypnose ou, pour finir, la thérapie comportementale ?
Les médicaments anti dépresseurs ou anxiolytiques
L’agoraphobie ayant comme conséquences les attaques de panique, la plupart des médecins prescrivent des antidépresseurs ainsi que des anxiolytiques.
Je comprends fort bien cette démarche médicale qui consiste à aider le patient à ne plus supporter les symptômes de l’agoraphobie. Pour autant, se contenter de prescrire des médicaments à une personne agoraphobique, c’est comme de proposer à un malade alcoolique de boire moins d’alcool ou d’encourager un voleur à voler moins en lui disant que c’est le meilleur moyen de satisfaire ses besoins.
Cela ne sert pas à grand chose en plus de le déresponsabiliser quant à la prise en charge.
De même, soigner l’agoraphobie avec des médicaments n’est sérieusement envisageable qu’à compter du moment où, dans le même temps, la personne consulte un thérapeute qui pratique l’hypnose ou la thérapie comportementale.
En effet, dans une 1ère intention, il ne s’agit pas de savoir pourquoi la personne est agoraphobe, mais comment se débarrasser de l’agoraphobie.
Les bêta-bloquants
Les bêta-bloquants sont des médicaments agissant principalement sur le cœur et les vaisseaux sanguins, en réduisant la fréquence cardiaque, la pression artérielle et le rythme respiratoire.
Utilisés dans le traitement de l’hypertension, de l’angine de poitrine et de certains troubles du rythme cardiaque, ils peuvent également servir dans la gestion de l’agoraphobie.
En effet, ils aident à diminuer les symptômes physiques de l’anxiété tels que palpitations cardiaques, tremblements, transpiration excessive et essoufflement.
Le propranolol et l’aténolol sont parmi les bêta-bloquants les plus couramment employés pour l’agoraphobie.
Leur administration doit être surveillée par un professionnel de santé qui ajustera la dose et la durée du traitement selon les besoins spécifiques du patient.
Les effets secondaires potentiels incluent fatigue, vertiges, troubles digestifs, perturbations du sommeil ou aggravation de l’asthme.
L’hypnose pour vaincre l’agoraphobie
A propos de Michèle, mon idée, ou plutôt ma stratégie, c’est de jouer sur les paradoxes. C’est à dire de prescrire des symptômes d’angoisses, ou d’aggraver la névrose d’angoisse dont la peur de la foule est un symptôme.
Cela peut paraître très surprenant mais c’est en aggravant la situation perçue (stress perçu) que le cerveau arrive la plupart du temps à réguler son système de perception face à la conviction d’un danger plus fort.
A cette fin, je prescris à Michèle des exercices issus de l’approche comportementale. En effet, il est possible de soigner l’agoraphobie grâce à des techniques issues du langage hypnotique.
Attention : il ne s’agit pas à proprement parler d’hypnose telle que vous en avez peut-être déjà entendu parler. Je parle là d’hypnose ericksonienne.
En l’espèce, cela relève plutôt de messages – très spécifiques – adressés au cerveau dans certaines conditions, et de certaines façons. Ainsi, cela vient perturber les modalités réactives émotionnelles.
C’est ce que l’on appelle en thérapie comportementale générer de l’entropie. Cela signifie générer du désordre pour retrouver l’équilibre, l’ordre.
En règle générale, pendant les 3 ou 4 premiers jours, le cerveau résiste.
A ce moment, le patient a l’impression que ses symptômes d’agoraphobie s’aggravent. Si tel est le cas, c’est un signe très encourageant qui laisse penser que la solution à l’agoraphobie est en chemin.
En effet, devant un afflux massif d’informations toutes plus négatives les unes que les autres, le cerveau est confronté à un système – une mécanique – qui lui échappe parce que non seulement les symptômes s’aggravent mais, en plus, ils échappent au contrôle du cerveau lui même.
De fait, le cerveau essaye de réguler son propre système. Il substitue aux informations externes (langage hypnotique) les informations qu’il maitrise et se met alors dans une telle situation de détresse telle qu’il finit par réguler son propre système.
Le cerveau régule et limite la portée des informations initiales.
La prescription de symptômes
Pour arriver à un tel résultat, vous pratiquez une méthode paradoxale.
Cela signifie que plutôt que de tenter de limiter le problème, vous l’aggravez. Ainsi, vous ajoutez des informations plus douloureuses que celles que la réalité vous donne.
La vitesse de traitement des informations s’accélère au rythme à 800 à l’heure (c’est une image). Alors, le cerveau essaie de diminuer la vitesse pour réguler son système. Dans le même temps, vous avez l’impression que votre cerveau file à 1000 à l’heure (importance de vos symptômes).
De facto, devant le danger, le cerveau reprend la maitrise en neutralisant la totalité des informations – les symptômes -. Cela le ramène à 100, c’est à dire à une vitesse normale de fonctionnement. Et là, tout redevient normal : le cerveau met fin aux troubles générés par l’agoraphobie.
Encore faut-il avoir envie du changement induit grâce à cette stratégie comportementale. En effet, cesser d’aller mal signifie commencer à aller mieux.
Partant, il faut accepter de perdre les bénéfices cachés de l’agoraphobie, et devenir responsable soit, autonome.
Quand le changement fait peur
C’est exactement ce que je propose à ma patiente comme solution à l’agoraphobie dont elle souffre. Elle acquiesce, et nous prenons congés non sans avoir fixé un nouveau rendez-vous.
Michèle me posera un lapin, je ne la reverrais pas ni n’en entendrais plus parler. Ni d’elle, ni de son agoraphobie. C’est bien dommage.
Je pense que, comme beaucoup de mes patients, l’agoraphobie avait pour elle un avantage. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de découvrir de quoi il s’agit. Dans le cas contraire, nous aurions pu, totalement et définitivement, soigner la névrose d’angoisse de cette femme.
Si Michèle l’avait voulu, il eut été très simple de soigner l’agoraphobie de façon définitive et ceci, quels que soient les raisons qui motivent cette peur des espaces publics, la fameuse genèse du problème.
Je précise cela car l’agoraphobie, ou la peur des espaces ouverts, est issue de problèmes constitués dans l’enfance. Comme beaucoup de symptômes d’angoisses ou d’anxiété au sujet desquels, grâce à la thérapie comportementale, il est très facile de se sortir de l’agoraphobie.
Comment soigner l’agoraphobie ?
Depuis près de 30 ans que je pratique la thérapie comportementale, beaucoup de personnes agoraphobes m’ont consulté après avoir essayé bien des techniques thérapeutiques.
Médicaments, hypnose, psychiatre, psychologue, psychanalyse, et psychothérapies diverses.
Si beaucoup de ces personnes reconnaissent avoir compris un certain nombre de choses en lien avec leur problème, la plupart d’entre elles n’ont pas trouvé de solution pérenne à leur peur des lieux publics.
L’angoisse demeure présente et la panique n’est jamais bien loin. Quand ces personnes me consultent, ou utilisent le programme comportemental en ligne que j’ai conçu pour traiter l’agoraphobie, elles sont souvent en bout de ligne.
Découragées après avoir tout essayé.
Je fais donc – un peu – office de pompier de service. Le thérapeute sur lequel on compte après avoir tout essayé, la dernière chance.
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Réponses aux questions fréquentes liées à l’agoraphobie
1. C’est quoi une personne agoraphobe ?
Une personne agoraphobe est un homme ou une femme qui ressent une peur intense et irrationnelle dans des lieux ou situations où elle se sent vulnérable parce qu’incapable de s’échapper.
Cela concerne tout autant les espaces publics, les transports en commun, ou même des endroits familiers si la personne s’y trouve seule.
L’agoraphobie peut très conséquemment limiter la mobilité et la vie sociale. Elle s’accompagne souvent d’attaques de panique, ce qui renforce l’évitement de ces situations.
2. Comment calmer une crise d’agoraphobie ?
Pour calmer une crise d’agoraphobie, il faut essayer de suivre les préconisations ci-après :
- Respiration contrôlée : inspirer lentement par le nez pendant 4 secondes, retenir son souffle 4 secondes, puis expirer lentement. Exercice à suivre 3 fois de suite en espaçant chaque respiration contrôlée d’une minute.
- Rester ancré(e) dans l’instant présent : fixer un point précis et mentalement décrire son environnement pour mieux se l’accaparer.
- S’éloigner ou se tenir à distance : essayer de rejoindre un espace calme et sécurisé.
- Chercher du soutien : parler à une personne de confiance si vous êtes accompagné(e).
Sur le long terme, des thérapies comme la thérapie comportementale issue du Modèle Palo Alto (thérapie brève) sont à même de vous aider à réduire la fréquence des crises jusqu’à totalement les faire disparaitre.
3. Qu’est-ce qui provoque l’agoraphobie ?
Les facteurs déclenchants de l’agoraphobie sont multiples :
- Attaques de panique répétées : une crise dans un lieu spécifique peut entraîner une peur persistante de revivre l’expérience.
- Traumatismes : un événement stressant ou dangereux dans un espace public peut déclencher cette peur.
- Prédisposition génétique et tempérament : les personnes sensibles ou anxieuses ont un risque plus élevé.
- Modèles d’apprentissage : si un proche manifeste des comportements d’évitement similaires, cela influence des comportements agoraphobiques.
4. Est-ce que l’agoraphobie est reconnue par la MDPH ?
Oui, l’agoraphobie est reconnue par la MDPH comme un trouble invalidant, en particulier lorsqu’elle limite fortement les déplacements et l’autonomie.
Pour obtenir une reconnaissance par la MDPH, il faut constituer un dossier avec des certificats médicaux qui détaillent la gravité des symptômes et leurs conséquences sur la vie quotidienne.
Cette reconnaissance permet de bénéficier d’aménagements ou de droits spécifiques, comme l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH).
5. Comment s’appelle la peur de sortir de chez soi ?
La peur de sortir de chez soi, surtout lorsqu’elle est associée à la crainte des espaces publics ou à des situations perçues comme incontrôlables, s’appelle l’agoraphobie.
Dans les cas les plus sévères, cela entraîne un repli sur soi au point de rester isolé(e) à son domicile. Il est important de différencier l’agoraphobie d’autres troubles comme l’anxiété sociale qui a des déclencheurs différents.
6. Comment s’appelle la peur de la foule ?
La peur intense de la foule s’appelle l’ochlophobie.
Elle se distingue de l’agoraphobie car elle est spécifiquement liée à la crainte des grands rassemblements et du désordre qui peut y régner.
Cette phobie de la foule provoque des symptômes comme des palpitations, une transpiration excessive, ou une envie urgente de s’échapper.
7. Pourquoi je ne supporte plus la foule ?
Ne plus supporter la foule peut être dû à :
- Stress accumulé : les environnements bondés augmentent la surcharge sensorielle (bruit, proximité, mouvement constant).
- Mauvaise expérience passée : une bousculade ou une situation de panique peut provoquer une peur durable.
- Anxiété sociale ou phobie : la peur d’être observé(e) ou jugé(e) peut aggraver le malaise.
- Hypersensibilité : certaines personnes sont naturellement plus sensibles au bruit et au chaos.
8. Comment vaincre la peur de la foule ?
Pour surmonter la peur de la foule, il convient de respecter les recommandations suivantes :
- Exposition progressive : je suis farouchement opposé aux exercices d’exposition comme ceux préconisés en TCC (thérapie cognitive et comportementale). L’approche systémique de Palo Alto offre des solutions bien plus respectueuses du patient, et donne d’excellents résultats en quelques jours seulement.
- Techniques de relaxation : apprendre à calmer son système nerveux avec la respiration ou la méditation.
- Planification : il est nécessaire d’identifier les lieux ou les événements où vous pouvez plus aisément vous sentir à l’aise et dans le contrôle de vos émotions. Fréquentez exclusivement ces lieux et pratiquer les exercices préconisés en thérapie brève orientée solutions (Palo Alto).
- Accompagnement thérapeutique : une suivi thérapeutique comportemental adapté et personnalisé aide à comprendre et modifier les pensées irrationnelles liées à la peur de la foule. A ce sujet, n’hésitez pas à vous intéresser au Programme ARtUS lequel vous garantit 95% de résultats en moins de 3 mois.