Il est 15H. Je sais que je vais avoir à m’occuper d’une personne qui souffre d’agoraphobie, la peur des lieux publics. Je me sens en pleine forme alors que, habituellement, j’ai un « passage » plutôt difficile en début d’après-midi.

Une consultation thérapeutique vient de prendre fin. Je raccompagne un patient. Je suis d’autant mieux que cette personne et moi avons définitivement résolu un problèmes de ruminations qui handicape la vie de ce monsieur.

Il a tout essayé, sans succès. Là, pour le coup, on a frappé fort! Plus de crise d’angoisse. Plus de stress toxique. Un vrai retour pérenne à la confiance en soi. Mon métier a parfois de ces satisfactions que j’aime à retenir.

Le cas de la personne suivante est pas mal non plus! En termes de complexité, je vais être servi! Dans quelques minutes, je vais recevoir une femme particulièrement dynamique.

Laquelle, pour autant, et de façon assez surprenante, souffre d’agoraphobie, la peur des lieux publics. Des lieux grands ouverts. Cette dame est donc agoraphobe, ce qu’il ne faut pas confondre avec l’ochlophobie qui est la peur de la foule.

In fine, pour la petite histoire, nous allons traiter sa peur des grands espaces comme si cette dame souffrait du syndrome de l’autoroute (qui est un autre grand espace).

Agoraphobie: Causes et origines

Les causes de l’agoraphobie sont multiples. J’ai envie d’écrire qu’elles dépendent de la personne et du contexte. La plupart du temps, l’agoraphobie est une sorte de cheminement, d’aboutissement.

En effet, être agoraphobe est le propre des personnes anxieuses. Les causes de l’agoraphobie sont liés à une sorte de rétrécissement de la zone de confort de la personne qui souffre d’anxiété.

Ainsi, après avoir vécu diverses crises d’angoisse, voire des crises de panique, ou un symptôme spasmophilie sans crise, à l’extérieur de sa zone de confort, l’anxieux revient à son point de départ. C’est à dire chez lui. Ou dans tout autre lieu dans lequel il se sent en sécurité.

Les causes de l’agoraphobie peuvent aussi survenir à la suite d’un choc. Un décès. Un accident. La fin d’une relation. La perte d’un emploi. L’agoraphobie est donc une façon de réagir au monde dans lequel, désormais, l’agoraphobe se sent en inconfort. En insécurité.

Qui a peur des lieux publics?

La personne agoraphobe est donc une personne trés anxieuse. Depuis fort longtemps, elle ressent des stress qui la marquent. Tant émotionnellement que physiquement. J’entends par là que ces stress rajoutés les uns aux autres laissent des séquelles.

Dès lors, la personne a toutes les raisons d’avoir peur de faire une crise de panique. Elle redoute alors toute confrontation à des situations stressantes. Or, comme je l’explique plus bas dans cet article, tout évitement enrichit le problème.

Bien évidemment, ces situations d’expositions sont forts anxiogènes. Ce qui n’est pas sans conséquences sur la vie de la personne agoraphobe.

Être agoraphobe

Les files d’attentes, les transports publics, en bref, tout ce qui relève comme le précise la traduction en grec de, je cite: « la place de la peur du marché » conditionne le comportement agoraphobique.

De l’évitement, et encore de l’évitement.

Les agoraphobes font donc tout pour rester chez eux. Comme enfermés dans leur propre vie avec toutes les conséquences psycho-sociales que l’on puisse craindre. Peu voire pas d’échanges avec l’extérieur. Peu ou pas de vie culturelle. Une vie sociale réduite.

Et des conséquences pénibles sur la vie familiale puisque la personne agoraphobe ne peut partager des sorties communes avec ses proches. Mais au fait, l’agoraphobie, c’est quoi au juste?

Définition de l’agoraphobie, la peur des lieux publics

Il s’agit maintenant de comprendre ce qu’est l’agoraphobie. A cette fin, tout au long de cet article, je vais m’appuyer sur l’exemple d’une patiente. Michèle a une cinquantaine d’années. Elle est voyante. Médium me précise t-elle. Elle ne reçoit jamais ses consultants et ne travaille qu’à l’aide d’internet.

Je ne vous cache pas être impressionné. Je reçois une femme assez autoritaire qui ne s’en laisse pas compter. Elle m’informe être venue avec son chaperon. Son mari. L’idée d’être seule à l’extérieur la terrifie. Elle ne peut envisager cette épreuve comme bien d’autres qu’accompagnée.

Je lui demande de me raconter la dernière fois où elle a été confrontée à sa peur des lieux publics. En effet, l’agoraphobie ne doit pas être confondue avec la peur de la foule.

Cette dernière s’appelle l’ochlophobie. Cela tombe bien, le dernier exemple douloureux remonte à la veille. Elle souhaitait acheter des vêtements. Que ce soit dans un magasin de ville ou dans un centre commercial, le problème est le même me dit-elle.

Va pour le centre commercial. A la seule idée de s’y rendre, Michèle est prise d’une angoisse croissante. Laquelle devient, in situ, une attaque de panique. Je lui demande de me préciser les symptômes de son agoraphobie.

Agoraphobie: Les symptômes physiques

  • Transpiration forte
  • Accélération du rythme cardiaque
  • Envie de vomir
  • Boule d’angoisse
  • Difficulté à respirer, à trouver son air
  • Oppression de la cage thoracique
  • Souffle court

Agoraphobie: Les symptômes psychiques

Les symptômes psychiques les plus courants sont:

  • Impossibilité de se raisonner
  • Une envie irrésistible de fuir
  • La mise en place de stratégies d’évitement pour se protéger de toute situation anxiogène

J’en reviens à ma patiente, Michèle. Nous explorons ensemble ces réactions quand elle est confrontée aux symptômes émotionnels de l’agoraphobie. Elle confirme ce que je pense. Mais je ne m’aventure pas à lui préciser que les symptômes de l’agoraphobie qu’elle me décrit sont assez communs.

Je sens chez elle une telle détermination, une telle colère, que je m’abstiens d’exprimer cette considération. Je me contente d’accuser réception. A la suite de quoi, je lui demande ce qu’elle a fait pour trouver une solution à son agoraphobie.

Ne pas confondre agoraphobie et ochlophobie

L’agoraphobie est plus développée chez les femmes que chez les hommes. Surtout entre 18 et 35 ans. L’agoraphobie est une peur – parfois panique – des espaces ouverts. Il s’agit alors d’une réaction physique et émotionnelle à une situation génératrice d’une peur incontrôlée.

A ce propos, il ne faut pas confondre cette peur avec une autre. L’agoraphobie n’est pas la peur de la foule. La peur panique de la foule est désignée sous un vocable un peu surprenant: l’ochlophobie.

Les symptômes de l’ochlophobie sont globalement similaires à ceux de l’agoraphobie. A ceci près qu’au contact de la foule, les 5 sens de l’ochlophobe sont hypersensibles et sollicités.

Les 5 sens sont les suivants:

  1. Visuel
  2. Auditif
  3. Kinesthésique (le toucher)
  4. Olfactif
  5. Gustatif

Ce qui donne: VAKOG

En conséquence de quoi, nous ne sommes pas ici sur une notion d’espace, mais de contact. Or, de la même façon que dans le cas de l’agoraphobie, la personne qui souffre d’ochlophobie a comme réflexe de mettre en place des comportements contra phobiques.

Autant écrire que la pratique de l’évitement est un grand classique dans le cas de ces phobies.

Une question d’environnement

Ce qui différencie l’agoraphobie de l’ochlophobie ce sont deux éléments très importants en matière comportementale: Le contexte et l’environnement. Importants, car ce sont eux qui déterminent la stratégie comportementale qui favorise, et facilite, le traitement de l’agoraphobie. Ou la façon de traiter l’ochlophobie.

Dans les deux cas, il est important d’identifier les tentatives de solutions que les personnes concernées mettent en place pour éviter leur problème. Grâce au travail mené en amont, il est fréquent de découvrir que l’ochlophobie, tout comme l’agoraphobie, est un « lieu » dans lequel un traumatisme initial est né.

Pour autant, ce n’est pas le problème le plus important que d’identifier ni le lieu ni ce qu’il a pu s’y passer. Le problème est ailleurs. Dans le traumatisme lui-même, lequel s’exprime dans cette peur des espaces ouverts, dans cette peur de la foule, dans cette peur des lieux publics.

Partant, éliminer ces deux phobies est généralement simple, comme vous le lirez plus bas.


Thérapie brève Palo Alto

Agoraphobie: La double contrainte

Michèle m’explique que lorsque elle est en voiture, à destination d’un endroit ou d’un autre, elle se sent oppressée. Elle essaie donc de retrouver son air. Se force à pratiquer des exercices de respiration.

Cela ne lui est pas d’une grande aide. Elle le reconnait. Pendant ce temps là, son mari attend patiemment à ses côtés. Plus tard, j’apprends que son mari ne s’aventure jamais à contraindre son épouse à sortir de la voiture.u

Il a du avoir des expériences difficiles à ce propos. Je pense qu’il a souvent du se faire engueuler de façon un peu verte :).

Au bout d’un certain temps, elle s’oblige à sortir de sa voiture. Pour y rentrer de nouveau à cause d’une crise d’angoisse naissante. Elle attend que ça se calme. Puis elle me précise que, lasse d’attendre, elle se fait violence et sort de nouveau.

C’est vaillamment, bien que de façon vaine, qu’elle lutte contre son agoraphobie. Une fois en dehors de la voiture, Michèle regarde brièvement autour d’elle. Hier, c’était mercredi. Une sortie au centre commercial régional était prévue.

Or, le centre commercial est plein de monde. En plus, il fait beau. La sensation de chaleur l’oppresse et accentue ses symptômes d’étouffement. Michèle est proche de l’attaque de panique.

Elle me dit que son mari est là, silencieux. Il lui tend la main de façon bienveillante. Elle refuse cette aide, et commence à monter les marches qui mènent à l’entrée principale du centre commercial.

Ses jambes se font de plus en plus lourdes. Elle réfléchit à ce qu’elle devra faire, ou pourra faire, si ses symptômes d’agoraphobie s’aggravent. Elle échafaude des plans d’évitement. Tout en pensant à sa frustration si sa peur de la foule l’empêche de faire ses achats.

Comment ne plus avoir peur des lieux publics?

En matière de comportement, il y a un grand principe: éviter un problème, c’est l’aggraver. Michèle me dit qu’elle sait où se trouve les deux magasins dans lesquels elle souhaite se rendre. Mai il y a un problème.

Ces deux magasins sont chacun à un point opposé du centre. Cela oblige Michèle à traverser, deux fois et dans les deux sens, ce maudit centre commercial. Sans oublier d’emprunter une troisième voie pour rejoindre son auto. Un enfer! Son agoraphobie trouve de la matière!

Michèle arrive devant les portes coulissantes qui s’ouvrent devant elle. L’air frais la surprend. C’est presque une agression me dit-elle. Des gens rentrent dans le centre. D’autres en sortent. Michèle sent la colère monter. Pourquoi?

Parce qu’elle a honte de se retrouver dans une telle situation. Elle m’expose son incompréhension quant à son agoraphobie. Ce qui justifie colère et honte. Elle ne contrôle pas, et ça l’insupporte.

Michèle m’explique que lorsqu’elle consulte en qualité de voyante ou médium, elle se sent en sécurité. Et pour cause. Elle est chez elle. Dans la pièce réservée à l’exercice de ses compétences médiumniques.

Cette femme travaille de 11H à 21/22H, dans son appartement. Elle reste ainsi, enfermée, près de 10 heures par jour, 6 jours sur 7. Accessoirement, elle a une une vision assez fermée, en plus d’être hostile, du monde extérieur.

Cette patiente est prise dans ce que l’on appelle une double contrainte. Si elle sort, ça ne va pas. Si elle ne sort pas, ça ne va pas non plus. Cette dame me demande de l’aider à se sortir de l’agoraphobie. Elle veut retrouver confiance.

Mon travail thérapeutique consiste donc à aider Michèle à accepter ses peurs. Ce faisant, à lâcher prise sur ses tentatives répétées de contrôle. Celles-ci étant le point d’orgue des stratégies d’évitement.

Un sentiment de honte et d’impuissance

Revenons à la porte du centre commercial. Michèle est là, comme pétrifiée. Son mari est en léger retrait. Elle a beau essayé de se convaincre de passer la porte du centre commercial, elle est comme sidérée. Rien n’y fait.

L’idée même de traverser le centre par trois fois la fait transpirer plus encore. Les gouttes sèchent aussi vite que l’air frais caresse son front. Elle fait un pas puis, de nouveau, se trouve bloquée du côté de l’entrée.

Elle regarde les gens entrer et sortir. Elle est d’autant plus furieuse de ne pouvoir dépasser son agoraphobie qu’elle a l’impression de se donner en spectacle. En plus, elle craint que des gens la reconnaissent.

Agoraphobie: Être agoraphobie est responsable d'un sentiment de honte et d'impuissance

En réagissant de la sorte, elle alimente une série de symptômes tant physiques que psychiques. Michèle essaie de se contrôler mais anticipe ses symptômes. Elle essaie de masquer sa terrible impression de se donner en spectacle.

En effet, l’agoraphobie se nourrit de la peur d’être jugé(e). En bref, de mal faire, et d’avoir à faire face au jugement des autres. Par définition, un jugement est discriminatoire.

La peur d’être jugé(e)

Plus haut, je vous expliquais que cette patiente affiche un certain tempérament. Si l’on s’intéresse de plus près aux activités professionnelles de cette dame, on s’aperçoit que sa photo est clairement affichée sur son site internet.

Elle donne une image d’elle fière. Sûre d’elle. Comme si elle voulait nous faire passer un message du genre: « A moi, on ne la fait pas ». La façon qu’elle a de se présenter sur son site web, et ce regard qu’elle plante dans l’objectif, résonnent comme une provocation. Une façon de se présenter comme forte.

Presque dominante. Dans la réalité il n’en n’est rien.

Cette femme est vulnérable. Elle tente de cacher son problème d’agoraphobie. Elle veut donner l’illusion d’une femme sûre d’elle. C’est d’ailleurs comme cela qu’elle « domine » son compagnon. Mais la réalité est bien différente. Elle a peur du jugement des autres.

Le temps passe. Sa confiance en elle est de plus en plus éprouvée. La phobie dont elle est victime la handicape dans sa vie de tous les jours. Ce n’est pas sans répercussions sur sa vie sociale, affective, professionnelle, économique, et sentimentale.

Elle veut trouver une solution. Soit. C’est bien pour satisfaire cet objectif qu’elle me consulte. Elle veut changer. Moi, la question que je me pose en l’écoutant c’est: « le veut-elle vraiment ce changement »?

Elle ne me le dit pas, elle me l’assène, puis me met en demeure de l’aider. « Waouh« , lui dis-je. « Je ne fais pas des miracles« . Je lui réponds avoir besoin de son aide. Comment?

En m’expliquant comment elle fait pour résoudre son problème de peur des lieux publics. Et comment elle fait depuis tout ce temps puisque cela fait des années que cela dure. C’est là qu’elle me présente la série d’erreurs que font son compagnon comme ses proches.

Bien malgré eux, presque sur ordre, ils accumulent les comportements les plus inappropriés avec un(e) agoraphobe.

Pourquoi devient-on agoraphobe?

Il y a de multiples raisons qui peuvent expliquer, ou justifier, qu’une personne devienne agoraphobe.

Initialement, une personne agoraphobe est anxieuse et n’a pas eu peur des lieux publics du jour au lendemain. La plupart du temps, considérant que l’agoraphobie est un symptôme d’anxiété, cette peur des lieux clos s’est construite au fur et à mesure du temps.

Il est évident que la cause de l’agoraphobie est propre à chaque agoraphobe. Mais, dans la plupart des cas, on peut imaginer sans peine qu’une personne est devenue agoraphobe à la suite d’un traumatisme.

Traumatisme vécu directement par la personne intéressée, ou traumatisme perçu du fait d’une situation que d’autres lui auront raconté, ou à propos de laquelle elle aura lu, vu pu entendu des informations qui l’auront fortement angoissé s’identifiant au problème d’une part, et anticipant si d’aventure cela lui arrive.

Comme toute personne anxieuse, l’agoraphobe a peur de perdre le contrôle et se sent rapidement, comme étouffé, dans un lieu dans lequel il craint de ne pas avoir d’angle de fuite ou, à tout le moins, de moyens de se protéger.

On peut donc imaginer que la raison pour laquelle on devient agoraphobe fait écho à la peur d’être enfermé(e), à celle de ne pouvoir fuir et se protéger, et aussi à la peur de la mort comme, sans doute à d’autres motifs spécifiques à chaque agoraphobe.

In fine, se poser la question de pourquoi devient-on agoraphobe me semble inappropriée. En effet, dans le système dans lequel nous sommes, il faut toujours que nous sachions expliquer pourquoi une chose ou une autre a lieu. En, nous devrions toutes et tous savoir expliquer pourquoi nous avons perdu la maitrise.

Se poser la question de pourquoi devient-on agoraphobe est donc une mauvaise question, une question qui entrave ou, à tout le moins, ralentit, la façon de soigner l’agoraphobie.

Dès lors, ne vaut-il pas mieux se préoccuper de comment agir de sorte à ce qu’un(e) patient(e) ne soit plus agoraphobe et, partant, cesser d’exiger des comportements rationnels de la part d’une personne qui ne gère plus ses émotions.

Nous pouvons donc affirmer que l’on devient agoraphobe parce-qu’un trouble anxieux s’est fixé sur ce symptôme comme un coquillage sur un rocher et qu’il est donc inutile de demander à une moule pourquoi elle est là. Elle y est, un point c’est tout!

Ceci étant écrit pour éviter chez les proches de personnes agoraphobes essaient de bien faire en rationalisant ou en intellectualisant autour de la peur des lieux clos.

Et, à ce propos, il convient de se protéger de tout comportement inadapté. C’est ce que je vous explique ci-après.

L’agoraphobie est-elle une maladie mentale?

Autant l’écrire tout de suite, l’agoraphobie n’est en aucun cas une maladie mentale au sens psychiatrique du terme.

Alors, bien sûr, d’aucuns diront que le trouble panique et l’agoraphobie ont parfois pour conséquences qu’une personne relève de la MDPH (Maison Départementale Pour Personnes Handicapées). Mais, en ce cas, il s’agit du résultat d’une d’association de symptômes plus graves et handicapants.

L’agoraphobie est le symptôme d’un trouble anxieux. C’est à dire le truchement par lequel l’anxiété s’exprime. D’une certaine façon, c’est la conséquence d’un autre problème, le vrai problème. Un peu comme un mode d’expression.

Du coup, il arrive que la personne agoraphobe se voit prescrire des médicaments de type anti psychotique, antidépresseurs, anxiolytiques pour soigner l’agoraphobie mais pas seulement. Ce type de prescription médicamenteuse est le plus souvent associée à d’autres problèmes psy.

Dès lors, si on isole le comportement agoraphobe lui-même de tout autre problème psychiatrique grave, je ne pense pas qu’il soit possible d’affirmer que l’agoraphobie est une maladie mentale.

Comment se comporter avec un(e) agoraphobe?

La plupart du temps, les proches de personnes qui souffrent d’agoraphobie pensent qu’il faut rassurer la personne agoraphobe. La sécuriser. La convaincre que tout va bien se passer.

En toute bonne foi, c’est comme s’ils forcent la personne qui a peur des lieux publics à sortir. A s’extraire de sa zone de confort. Quand cela ne fonctionne pas, certains se mettent en colère. D’autres minimisent le problème. D’autres, au contraire, jette l’éponge (tout en se plaignant en silence).

Certains vont jusqu’à culpabiliser l’agoraphobe. Lequel, bien évidemment, se sent incompris(e). Et, du coup, se force à sortir. Ce qui aggrave la peur de la crise. Partant, à force de tenter de se contrôler, la crise arrive. Et là, boum!

Crise de panique précédée ou accompagnée de tous les symptômes de l’agoraphobie tels que présentés précédemment. Pour accompagner une personne agoraphobe dans la gestion de l’agoraphobie, il ne faut jamais contraindre, ou obliger, la personne à sortir.

Un(e) agoraphobe a peur des lieux publics

Il ne faut jamais la forcer à… se forcer. Alors, comment se comporter avec un(e) agoraphobe?

  1. Quand vous envisagez de sortir, pour aller où que ce soit, il ne faut surtout pas vous en empêcher
  2. Vous proposez à la personne qui a peur des lieux publics de sortir avec vous (tout en sachant que cela va la mettre en difficulté)
  3. Il y a de fortes chances pour que la personne agoraphobe refuse
  4. Vous accusez réception de ce refus et confirmez que vous allez dehors
  5. Vous ne faites aucune remarque, ni ne tentez de convaincre la personne de sortir
  6. Une fois dehors, vous vivez votre vie, sans vous préoccuper de la personne qui reste enfermée chez elle, dans sa zone de confort
  7. Si cette personne vous téléphone pendant que vous êtes à l’extérieur, vous ne répondez pas
  8. Vous la laissez vous transmettre un message vocal ou un SMS
  9. Vous répondez par SMS en étant trés factuel (« tout va bien« , « je rentre plus tard que prévu« , « on s’amuse bien« , etc.)
  10. En résumé, vous vivez votre vie sans faire de l’isolement de l’agoraphobique un problème. En bref, vous confrontez cette personne à la réalité et aux conséquences de ses comportements d’évitement. Comme dirait l’autre: « c’est son choix » qu’elle le reconnaisse ou non.

Pourquoi agir ainsi?

Agoraphobe: Les erreurs à ne pas faire

Rassurer la personne ne fait qu’aggraver son comportement d’évitement. La culpabiliser renforce ses peurs. En plus d’éventuellement générer des conflits. Ne rien dire, c’est se rendre complice. Donc…

… Le mieux à faire consiste à adopter un comportement qui contraint – indirectement – la personne à prendre acte de son isolement. Et ce d’autant plus qu’en vivant votre vie, vous mettez fin à une sorte de prise d’otages.

« Je ne sors pas parce-qu’elle ne sort pas« . A moins que vous tiriez profit de rester enfermé(e) avec cette personne?

En effet, il y a un bénéfice caché dans l’agoraphobie: se protéger de la peur. Et la personne concernée vous retient en otage dans sa peur. En modifiant votre comportement habituel, vous mettez en place une réaction vertueuse chez ce proche qui souffre de la peur des lieux publics.

Vous déclenchez chez elle l’envie – le désir – de changement. Elle ressent l’envie de mettre fin à son isolement puisqu’elle se retrouve totalement seule.Mais, bien sur c’est insuffisant. Il faut faire plus. Il faut agir.

Ce qui pose la question de comment traiter l’agoraphobie.

Comment traiter l’agoraphobie?

Je continue donc avec Michèle, ma patiente agoraphobe. Ensemble, nous identifions le thème de ses tentatives de solution. Michèle est dans le contrôle. Elle n’accepte pas cette situation.

Michèle refuse son agoraphobie. Elle est une femme énergique et ne supporte pas de perdre le contrôle. C’est du moins ce qu’elle me dit.

Pour autant, il lui est de plus en plus difficile de maitriser une anxiété galopante. Je demande donc à Michèle quelle serait la plus petite des choses, et la première des choses, qui serait pour elle un indicateur de mieux être.

Elle me répond que ce serait de pouvoir arpenter les centres commerciaux sans être victime de crise de panique liée à son agoraphobie.

Je lui oppose que je comprends bien son désir. Mais, considérant la gravité de ses symptômes d’anxiété issus de son agoraphobie, je lui oppose que cela me semble un peu trop ambitieux.

En agissant de la sorte, j’utilise le même type de stratégie que j’évoque dans le chapitre précédent. Je vois bien que je l’agace. Mais elle fini par me dire que la plus petite chose signe d’une amélioration serait de rentrer dans un tel lieu sans avoir aussi peur.

Sans se sentir bloquée par son agoraphobie. Ensemble, nous évoquons alors ce qui pourrait l’aider à vaincre l’agoraphobie: les médicaments, l’hypnose ou, pour finir, la thérapie comportementale?

Les médicaments

L’agoraphobie ayant comme conséquences les crises de panique, la plupart des médecins prescrivent des antidépresseurs ainsi que des anxiolytiques. Je comprends fort bien cette démarche médicale qui consiste à aider le patient à ne plus supporter les symptômes de l’agoraphobie.

Pour autant, se contenter de prescrire des médicaments à une personne agoraphobique, c’est comme de proposer à un malade alcoolique de boire moins d’alcool. Ou d’encourager un voleur à voler en lui disant que c’est le meilleur moyen de satisfaire ses besoins.

Cela ne sert pas à grand chose. En plus de le déresponsabiliser quant à la prise en charge.

De même, soigner l’agoraphobie avec des médicaments n’est sérieusement envisageable qu’à compter du moment où, dans le même temps, la personne consulte un thérapeute qui pratique l’hypnose ou la thérapie comportementale.

En effet, dans une 1ère intention, il ne s’agit pas de savoir pourquoi la personne est agoraphobe, mais comment se débarrasser de l’agoraphobie.

Comment soigner l'agoraphobie facilement?

L’hypnose

A propos de Michèle, mon idée, ou plutôt ma stratégie, c’est de jouer sur les paradoxes. C’est à dire de prescrire des symptômes d’angoisses, ou d’aggraver la névrose d’angoisse dont la peur de la foule est un symptôme.

Cela peut paraître très surprenant mais c’est en aggravant la situation perçue (stress perçu) que le cerveau arrive la plupart du temps à réguler son système de perception face à la conviction d’un danger plus fort.

A cette fin, je prescris à Michèle des exercices issus de l’approche comportementale. En effet, certains exercices issus de l’approche systémique de Palo Alto donnent d’excellents résultats.

Ainsi, il est possible de soigner l’agoraphobie grâce à des techniques issues du langage hypnotique.

Attention. Il ne s’agit pas à proprement parler d’hypnose telle que vous en avez peut-être déjà entendu parler. Je parle d’hypnose ericksonienne.

En l’espèce, cela relève plutôt de messages – très spécifiques – adressés au cerveau dans certaines conditions, et de certaines façons. Ainsi, cela vient perturber les modalités réactives émotionnelles.

C’est ce que l’on appelle en thérapie comportementale générer de l’entropie. Cela signifie générer du désordre pour retrouver l’équilibre, l’ordre.

Comment se débarrasser de l’agoraphobie?

En règle générale, pendant les 3 ou 4 premiers jours, le cerveau résiste. A ce moment, le patient a l’impression que ses symptômes d’agoraphobie s’aggravent. Si tel est le cas, c’est un signe très encourageant qui laisse penser que la solution à l’agoraphobie est en chemin.

En effet, devant un afflux massif d’informations toutes plus négatives les unes que les autres, le cerveau est confronté à un système – une mécanique – qui lui échappe parce que non seulement les symptômes s’aggravent mais, en plus, ils échappent au contrôle du cerveau lui même.

De fait, le cerveau essaye de réguler son propre système. Il substitue aux informations externes (langage hypnotique) les informations qu’il maitrise. Le système nerveux central se met alors dans une telle situation de détresse qu’il finit par réguler son propre système.

Le cerveau régule et limite la portée des informations initiales.

La prescription de symptômes

Pour arriver à un tel résultat, vous pratiquez une méthode paradoxale. Cela signifie que plutôt que de tenter de limiter le problème, vous l’aggravez. Ainsi, vous ajoutez des informations plus douloureuses que celles que la réalité vous donne.

La vitesse de traitement des informations s’accélère au rythme à 800 à l’heure (c’est une image). Alors, le cerveau essaie de diminuer la vitesse pour réguler son système. Dans le même temps, vous avez l’impression que votre cerveau file à 1000 à l’heure (importance de vos symptômes).

De facto, devant le danger, le cerveau reprend la maitrise en neutralisant la totalité des informations – les symptômes -. Cela le ramène à 100 ! Et là, tout redevient normal. Le cerveau met fin aux troubles générés par l’agoraphobie.

Encore faut-il avoir envie du changement induit grâce à cette stratégie comportementale. En effet, cesser d’aller mal signifie commencer à aller mieux. Partant, il faut accepter de perdre les bénéfices cachés de l’agoraphobie, et devenir responsable en devant autonome.

Quand le changement fait peur

C’est exactement ce que je propose à ma patiente comme solution à l’agoraphobie dont elle souffre. Elle acquiesce, et nous prenons congés. Non sans avoir fixé un nouveau rendez-vous.

Michèle me posera un lapin. Je ne la reverrais pas. Ni n’en entendrais plus parler. Ni d’elle, ni de son agoraphobie. C’est bien dommage. Je pense que, comme beaucoup de mes patients, l’agoraphobie avait pour elle un avantage.

Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de découvrir de quoi il s’agit. Dans le cas contraire, nous aurions pu, totalement et définitivement, soigner la névrose d’angoisse de cette femme.

Si Michèle l’avait voulu, il eut été très simple de soigner l’agoraphobie de façon définitive. Et ceci, quels que soient les raisons qui motivent cette peur des espaces publics. La fameuse genèse du problème.

Je précise cela car l’agoraphobie, ou la peur des espaces ouverts, est issue de problèmes constitués dans l’enfance. Comme beaucoup de symptômes d’angoisses ou d’anxiété. Grâce à la TCC (thérapie cognitive et comportementale), il est très facile de se sortir de l’agoraphobie.

Comment soigner l’agoraphobie?

Il est important que pour sortir de l’agoraphobie vous utilisez une méthode ou ayez recours à un(e) professionnel avec lequel vous vous sentez bien.

Pour autant, depuis près de 30 ans que je pratique la thérapie comportementale, beaucoup de personnes agoraphobes m’ont consulté après avoir essayé bien des techniques thérapeutiques.

Médicaments, hypnose, psychiatre, psychologue. Et même la psychanalyse.

Si beaucoup de ces personnes reconnaissent avoir compris un certain nombre de choses en lien avec leur problème, la plupart d’entre elles ‘ont pas trouvé de solution pérenne à leur des lieux publics.

L’angoisse demeure présente. Et la panique n’est jamais bien loin. Quand ces personnes me consultent, ou utilisent le programme comportemental en ligne que j’ai conçu pour traiter l’agoraphobie, elles sont souvent en bout de ligne.

Découragées après avoir tout essayé.

Je fais donc – un peu – office de pompier de service. Le psy sur lequel on compte après avoir tout essayé. La dernière chance. J’ai une bonne nouvelle pour vous. Et par les temps qui courent, une bonne nouvelle c’est toujours bon à prendre.

La thérapie comportementale, c’est 16 cas résolus sur 17. Mais attention. Il faut vous impliquer. Il faut suivre les exercices tels qu’ils vous sont présentés. Utiliser la méthode que j’ai créé pour que vous retrouviez confiance se mérite.


Agoraphobie traitement


Frédéric Arminot
Frédéric Arminot

Ancien grand anxio-dépressif, et victime d’angoisses aux multiples conséquences des années durant, il est spécialisé dans le traitement des problèmes d'angoisse, d'anxiété, de dépression, de phobie, et de toc, il exerce depuis plus de 25 ans en qualité de comportementaliste (thérapeute comportemental). Ses compétences en matière de coaching comportemental permettent de résoudre 16 cas sur 17, soit + 95 % de résultats en moins de 2 mois. Pour en savoir +, vous êtes invité(e) à regardez la vidéo de présentation du Programme ARtUS

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