Un toc, ou trouble obsessionnel compulsif, est un trouble émotionnel qui s’exprime au travers de pensées récurrentes et intrusives qu’il est impossible de contrôler. Par exemple, c’est le cas des ruminations à caractère obsessionnel, ou des pensées obsessionnelles issus de la question de savoir comment surmonter un deuil.

Ainsi, une personne qui souffre de toc met en place toute une série de rituels ou de pensées qui deviennent obsessionnels afin de contrôler une peur allant ainsi jusqu’à se poser la question de comment se faire vomir quand il s’agit d’une peur d’être malade ou infecté. On peut donc parler de symptôme de l’anxiété quand on parle de troubles obsessionnels compulsifs.

Le trouble obsessionnel compulsif consiste donc en une action ou une pensée ou les deux dans des séquences répétées et incontrôlables. Ils ont vocation à rassurer la « victime ». A titre d’exemple, un toc s’exprime au travers de pensées liées à l’hygiène : le lavage des mains, le nettoyage de la maison, du linge, etc.

Un toc peut aussi s’exprimer par la disposition spécifique d’un certain nombre d’objets sur des meubles, une volonté précise d’un ordre précis des choses, ou encore le rangement, pour ne citer que ces trois exemples.

Le trouble obsessionnel compulsif peut aussi s’exprimer par des pensées liées à des séries de chiffres, c’est à dire de compter ou de décompter une série de nombres dans un certain ordre suivi d’un autre autre, ou de séquences particulières de chiffres à multiplier, additionner, soustraire, etc.

In fine, le toc existe en fonction de la personnalité de chacun. Il n’y pas de trouble obsessionnel compulsif plus représentatif que d’autres. Ces troubles s’expriment le plus souvent sur la foi d’éléments spécifiques liés à l’histoire de vie de chaque personne sachant que, pour la plupart d’entre eux, un toc commence à exister dès l’enfance.

Quelle est l’origine des toc ?

L’origine physiologique et neurologique des toc ou des troubles obsessionnels compulsifs n’est pas connue. L’approche psychologique et psychiatrique permet néanmoins de mieux comprendre l’origine des toc.

Les médecins et les comportementalistes classent les tocs parmi les troubles anxieux, des troubles psychiques provoqués par un traumatisme ou un environnement propice à l’angoisse.

Un toc se caractérise par deux aspects essentiels :

  1. La survenue de pensées obsessionnelles, incontrôlées et répétitives.
  2. Des gestes ou des comportements compulsifs pour apaiser les pensées obsessionnelles.

Sans la combinaison de ces deux éléments, on ne parle pas de troubles obsessionnels compulsifs. En revanche, les pensées obsessionnelles peuvent apparaître dans un trouble anxieux et mener progressivement à l’émergence de gestes compulsifs.


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Quelles sont les causes des toc ?

La médecine ne connaît pas les causes physiologiques et neurologiques des toc. Certaines études suggèrent qu’un enfant a 8 % de chance de développer des toc si un de ses parents en souffre lui-même.

Dans la population générale, le risque n’est que de 2 %. L’origine partiellement génétique des toc est donc une hypothèse valable, mais dont la démonstration n’est pas encore définitive.

D’un point de vue psychologique, les toc auraient deux origines :

  • Un traumatisme,
  • Le développement progressif d’un trouble anxieux.

Certains traumatismes provoquent des troubles anxieux et des phobies. Dans l’histoire des patients qui souffrent de toc, on trouve souvent la présence d’un traumatisme important, parfois pendant l’enfance.

Pour reprendre grossièrement l’exemple de la porte fermée ou non, un cambriolage particulièrement traumatisant peut favoriser l’apparition d’un toc de ce genre. Par ailleurs, les tocs comptent parmi les nombreux troubles anxieux qu’un patient peut développer.

Or, les troubles anxieux ne surviennent pas seulement après un traumatisme. Parfois, l’éducation reçue chez les enfants provoque l’apparition de l’anxiété. Les violences physiques et psychologiques sont aussi une source fréquente, mais pas la seule.

Les enfants qui grandissent avec des parents eux-mêmes anxieux auront plus de chances de développer des troubles anxieux, parmi lesquels les tocs.

Pour information, j’ai écrit un article complémentaire sur les toc, article qui traite de tout ce qui concerne les troubles obsessionnels compulsifs.

qu'est-ce qui déclenche les toc : obsessions idéatives

Quels sont les symptômes des toc ?

Les symptômes des toc varient d’une personne à l’autre. Ci-après, vous trouverez une liste de ces symptômes de trouble obsessionnel compulsif. Leur nombre est très en deçà de la réalité. Attention : qui dit une personne, dit un ou plusieurs toc rattachés à l’histoire de cette même personne.

Les symptômes de trouble obsessionnel compulsif sont principalement basés sur la peur, et se fondent sur les facteurs suivants :

  • Maladie,
  • Incendie,
  • Perte de contrôle,
  • Hygiène,
  • Peur irrationnelle. Pour être mené à son terme, il faut qu’un acte soit précédé d’un certain nombre de rituels,
  • Toujours respecter le même cheminement de pensées et d’actes. Il s’agit de pouvoir envisager de faire une chose ou une autre,
  • Recherche de perfection en tous domaines.

En matière de symptômes de toc, le plus important à retenir est qu’il y a trouble obsessionnel compulsif à compter du moment où aucun acte n’est envisagé sereinement. Qu’il s’agisse d’un acte social, affectif, économique, etc. Il est obligatoirement précédé d’un certain nombre de rituels lesquels sont répétés à l’envi jusqu’à être parfaits.

Ces rituels, ou comportements compulsifs, rassurent la personne pour un temps. Mais, le plus souvent, un fond d’angoisses persiste ce qui amène la personne à reproduire ses comportements obsessionnels et ce jusqu’à entière satisfaction. Or, ce signe de satisfaction n’est jamais vraiment atteint.

Qu’est-ce qui provoque les toc ?

Les tocs sont des troubles anxieux. Leur première origine, c’est l’anxiété dont souffre le patient. Chez certaines personnes, cette anxiété provoque des troubles anxieux généralisés.

Chez d’autres, cela produit des phobies qui correspondent parfois à des traumatismes. Enfin, certains patients développent des tocs, c’est-à-dire des pensées obsessionnelles dont ils ne peuvent se débarrasser que temporairement en réalisant compulsivement certains gestes.

Par exemple :

  • S’assurer de la bonne fermeture à clé d’une porte (appartement, maison, voiture),
  • Nettoyer la poignée d’une porte de façon obsessionnelle,
  • Ranger en permanence,
  • Faire le ménage plusieurs fois par jour voire, sans discontinuer,
  • Etc.

Je me souviens d’une dame, devant chez moi, qui gare sa voiture. Je suis dehors avec mon chien que, comme d’habitude, j’attends… Mon regard se pose sur cette dame.

Je la vois sortir de sa voiture, fermer la porte conducteur, puis appuyer sur la télécommande pour fermer les portes de la voiture électroniquement. Jusque là rien que de très commun. C’est après que ça se gâte.

Je pense qu’elle va longer sa voiture puis s’en aller. Eh bien non. Elle vérifie une première fois la fermeture de la porte côté conducteur, puis réalise la même chose une seconde fois. Ensuite, elle se dirige vers les portes arrières, les vérifie, c’est à dire qu’elle tente de les ouvrir alors qu’elles sont verrouillées.

Vues de ma place, elles sont bien fermées mais, contre toute attente, cette dame revient vers la porte avant puis vérifie encore. A un moment, elle rouvre les portes de sa voiture, puis les ferme de nouveau avec sa clé électronique.

Pour vérifier encore et encore.

J’ai fini par rentrer chez moi alors qu’elle recommençait. Là, vous pourriez vous interroger quant au fait que je ne suis pas allé la voir pour lui parler de ce qui semblait être son problème et je vous répondrais qu’alors que mon métier était écrit en toutes lettres sur la porte, elle ne m’a pas consulté.

D’ailleurs, je l’ai revu plusieurs fois, et elle ne m’a jamais sollicité. Peut-être cette dame s’était faite voler une précédente voiture et cela l’aura traumatisé ?

Je vous concède que ce que cette personne faisait n’était pas un toc de propreté mais j’ai souvent vu des hommes agir de même en nettoyant leur voiture. Dans les deux cas, il s’agit effectivement de toc de vérifications mais, mécaniquement, cela revient au même.

Comment faire la différence entre manie et toc ?

Les pensées obsédantes nous touchent tous un jour ou l’autre de notre vie. Quand on rencontre une difficulté personnelle ou professionnelle, nous ruminons naturellement de nombreuses pensées.

De même, nous avons tous ce que nous appelons parfois des manies, ces petits gestes du quotidien nous rassurent et participent à augmenter artificiellement notre sensation de contrôle sur le réel dont nous ne contrôlons pourtant pas grand-chose.

À bien des égards, nos petites manies quotidiennes se rapprochent des nombreuses superstitions que l’on retrouve dans toutes les cultures.

Grâce à des gestes simples et des petites croyances du quotidien, nous parvenons à nous rassurer face à un monde que nous ne comprenons pas toujours. Néanmoins, quand les manies deviennent nombreuses et importantes, comment les différencier du toc ?

Pour le savoir, je vous suggère de consulter un professionnel de la santé mentale. Il ou elle peut poser un diagnostic. En revanche, ce diagnostic peut être réalisé facilement sans l’aide d’un professionnel.

En effet, si vos manies rendent votre quotidien difficile parce que vous ne pouvez plus vivre sans elles, alors vous souffrez sans doute d’anxiété, et de l’anxiété au toc, voire au toc d’hygiène, le chemin est court.

Par exemple, soyez vigilant(e) quant à la différence essentielle entre être rassuré(e) par un geste simple et paniquer quand on ne peut pas faire ce geste simple.

Comment reconnaître les pensées obsessionnelles ?

Les pensées obsessionnelles qui caractérisent les toc sont des pensées incontrôlées et répétitives. Le patient qui les subit a conscience qu’elles sont irrationnelles, mais il ne contrôle pas leur apparition.

Quand la pensée obsessionnelle s’installe, le patient est incapable de l’ignorer.

Quand il tente de les repousser, elles augmentent jusqu’à forcer le patient à agir pour la calmer ou la contenir. A ce propos, on ne doit pas confondre les pensées obsessionnelles des toc avec les ruminations caractéristiques des personnalités anxieuses.

La pensée obsessionnelle s’intègre dans un toc parce qu’elle oblige le patient à réagir immédiatement et de manière compulsive pour calmer son obsession : par exemple, il vérifie qu’il a bien fermé sa porte ou en nettoyant plus que de besoin.

Comment reconnaître les gestes compulsifs des toc ?

On reconnaît les gestes compulsifs qui caractérisent le toc à leur capacité à calmer temporairement les pensées obsessionnelles. On ne doit pas confondre avec un simple tic. Le tic est un geste répétitif et incontrôlé qui n’est pas consciemment pensé par le patient.

Le geste compulsif du toc vient répondre à des pensées obsessionnelles bien précises. Malheureusement, le geste obsessionnel ne suffit jamais à calmer l’inquiétude du patient. On parle d’ailleurs de toc quand l’application de gestes compulsifs se répète de manière irrationnelle.

Par exemple, vérifier trois fois de suite que la porte est bien fermée est un signe caractéristique du toc. La personne qui en souffre est obsédée par cette question et ne parvient pas à se rassurer par une simple vérification.

Son obsession est telle qu’elle envisage toujours d’avoir pu se tromper.

toc et ruminations mentales

Un bénéfice caché

Ce qu’il convient de retenir, c’est qu’un trouble obsessionnel compulsif a pour vocation de rassurer la personne. Or, cette façon de se sécuriser finit par échapper au contrôle de l’intéressée bien que cette façon de faire fonctionne quelques temps.

Du coup, le quotidien de la personne s’en trouve durablement affecté et, de solution, cela devient un problème puis un réel handicap dans la vie quotidienne.

La prise en charge des troubles obsessionnels compulsifs est particulièrement difficile mais réussit dans la plupart des cas.

Encore une fois, il s’agit toujours d’une question de personne et de contexte. De fait, il subsiste une question à se poser à propos de ces toc. Quels risques sa victime prend à retrouver son autonomie ?

Puisque la personne cherche à se rassurer, c’est qu’il y a un bénéfice caché à agir de la sorte. Or, la personne devient otage, et esclave, de ce bénéfice.


Mieux communiquer sur les tocs

Frédéric Arminot
Frédéric Arminot

Ancien grand anxio-dépressif, et victime d’angoisses aux multiples conséquences des années durant, je suis spécialisé dans le traitement des problèmes d'angoisse, d'anxiété, de dépression, de phobie, et de toc, et exerce depuis plus de 25 ans en qualité de comportementaliste (coach comportemental). Mes compétences dans les domaines de l'approche systémique de Palo Alto (approche stratégique et brève orientée solution) me permettent de résoudre 16 cas sur 17 en moins de 2 mois (95 % de résultats). A ce propos, je vous invite à prendre connaissance du programme thérapeutique en ligne que j'ai conçu : Le Programme ARtUS