Depuis 30 ans que je travaille dans le domaine de la thérapie comportementale liée à l’approche systémique de Palo Alto, force m’est de constater combien il est difficile aux personnes victimes de dépression de trouver un traitement de la dépression qui soit simple, rapide et efficace.
Alors, aujourd’hui, je vais vous donner une amorce de solution assez étonnante qui risque d’en déconcerter plus d’un(e) d’entre vous quant à la façon de traiter une dépression ou, plus généralement, au traitement de la dépression.
Il s’agit donc de répondre à la question de savoir quel est le meilleur remède à la dépression.
La pilule est amère
Il existe autant de types de dépression qu’il y a de personnes dépressives. Du coup, autant de traitement de la dépression qu’il y a de formes différents de dépression et de personnes dépressives. Soit.
La plupart du temps, quand une personne souffre de dépression, s’instaure un parcours assez fléché en matière de soins thérapeutiques et/ou médicaux.
Passé le(la) médecin généraliste, lequel/laquelle n’est pas toujours au fait des meilleurs médicaments à prescrire pour traiter la dépression, s’ensuivent les consultations auprès d’un(e) psychiatre puis, dans certains cas, d’allers-retours domicile – hôpital.
Souvent, face à l’innocuité (inefficacité) des médicaments, les médecins en prescrivent de nouveaux ou augmentent les doses par souci d’appliquer le meilleure traitement de la dépression possible.
Les personnes dépressives en sont alors quittes pour une masse d’effets secondaires tous plus ou moins pénibles sans compter, même si le corps médical soutient le contraire, une dépendance psychique assez conséquente.
Sans oublier, bien sûr, l’impression douloureuse en matière d’image de soi et, partant, le mépris de soi même, d’être étiqueté(e) dépressif(ve) comme si ces personnes portaient un panneau autour du cou avec marqué dessus: « Personne dépressive « .
Un peu comme ces écriteaux que l’on faisait porter aux condamnés sur la place publique avec la mention de leur forfait. Une façon comme une autre de leur infliger la honte.
Aujourd’hui, il apparait que près de 13% (j’espère que vous n’êtes pas superstitieux-se) de personnes en France ont souffert ou souffrent encore d’épisodes dépressifs.
A l’échelle mondiale, ce sont plus de 300 millions de personnes qui ressentent des symptômes dépressifs.
En matière de traitement de la dépression, ces chiffres sont d’autant plus alarmants que, d’après de récentes études, ces statistiques ne font qu’augmenter du fait des problèmes socio-politiques et économiques que nous connaissons tous de façon renouvelée depuis plusieurs années maintenant.
La première logique de soins est donc la prescription de médicaments avec une priorité évidente aux antidépresseurs. Sans oublier, bien sûr, le fameux lithium aussi appelé teralithe.
Et si la solution à votre problème était là où vous ne l’auriez jamais imaginé…
Le lithium
A l’époque où je faisais une dépression (ce qui remonte à il y a plus de 30 ans), j’ai été hospitalisé dans une clinique en région parisienne.
J’ai bien évidemment eut droit à des médicaments antidépresseurs et aussi anxiolytiques (j’étais anxieux) mais, d’autres patients se voyaient prescrire d’autres médications du type sel de lithium pour traiter leur dépression.
Jusqu’à la fin de mes jours, je me rappellerais ces personnes, assises dans le parc de la clinique, tremblante de la tête aux pieds, la bave aux lèvres, ayant des difficultés à s’exprimer.
Toutes et tous, les voyant dans cet état, nous interrogions sur l’opportunité de ce type. de traitement de la dépression.
La question se pose donc de savoir si ces médicaments aident les personnes dépressives à aller mieux.
Pas sûr, si l’on considère que beaucoup de personnes ont suivi un traitement de la dépression sont encore dépressives des années après que leurs troubles dépressifs aient été diagnostiquées (et ceci quelle que soit la forme de la dépression).
De mon point de vue, la pilule est amère. Pourquoi ? A cause de 2 éléments.
Normaliser les comportements
Le traitement de la dépression, dans sa dimension la plus habituelle, induit de ramener, de gré ou de force, une normalité chez la personne dépressive ce qui la maintient, le plus souvent, dans ses symptômes. Voire, aggrave ces derniers.
En effet, si la personne dépressive est effectivement en souffrance, ses proches le sont tout autant. Ils ont peur que la dépression s’aggrave, peur aussi que dans un tel cas cela ait des conséquences tant familiales, qu’affectives, sociales, professionnelles et économiques.
Autant de sujets d’inquiétude qui n’enlèvent rien au fait que ces proches aient aussi peur pour la personne malade d’une dépression, tout comme ils craignent que le traitement de la dépression ne change rien.
Une question d’argent
Qu’on le veuille ou non, qu’on l’accepte ou pas, le traitement de la dépression est aussi une question d’argent.
En effet, les médicaments antidépresseurs rapportent un argent fou (souvenez vous du « …pognon de dingue… ») aux laboratoires pharmaceutiques. Ils n’ont donc aucun intérêt à ce que vous les arrêtiez.
A ce propos, je me rappelle de cette anecdote d’un homme d’affaires connu qui racontait avoir rencontré le président d’un trés grand groupe pharmaceutique qu’il avait sollicité pour soigner des enfants malades du cancer pour évaluer si certains compléments alimentaires pouvaient participer à améliorer le traitement initial prévu.
Le président de ce groupe avait répondu à cet homme d’affaires qu’il n’avait aucun intérêt à financer une telle étude car elle risquait de faire diminuer le volume de ventes des produits administrés aux enfants pour traiter leur cancer.
Fermez le ban !
Oui, mais…
A ce stade, il me semble important de préciser que les médicaments antidépresseurs peuvent avoir une importance capitale dans le traitement de la dépression quel que soit son type.
Mais, mais…
Cela ne peut s’entendre qu’à 2 conditions:
- Une durée de prescription médicamenteuse limitée dans le temps
- Un travail thérapeutique en sus des médicaments
Or, la plupart du temps, une de ces 2 conditions n’est pas respectée. Du coup, les résultats – positifs – liés au traitement de la dépression se font attendre voire n’existent pas.
De l’ombre à la lumière
Récemment, je me suis souvenu d’une patiente fortement dépressive.
Son mari l’a quitté. Elle est en plein divorce et s’occupe seule de sa fille. Et, pour couronner le tout, elle fait l’objet de harcèlement dans son milieu de travail.
Quand elle me consulte, cela fait plus d’un an qu’elle suit un traitement de la dépression à base d’antidépresseurs.
De nouveau, elle est en arrêt maladie depuis plusieurs semaines et ses symptômes de dépression ne font que s’accentuer.
Se lever est un calvaire, s’occuper de sa fille un chemin de croix, et sa seule envie est de se laisser aller.
Autant ses proches que les médecins qu’elle consulte l’invitent, parfois de façon trés appuyée, à se forcer à faire une chose ou une autre non sans lui rappeler ses responsabilités en tant que mère et adulte.
On lui répète à l’envi qu’elle n’a qu’à se bouger, se forcer, et qu’ainsi les choses changeront petit à petit. D’une façon cachée, ordre lui est donné de suivre son traitement de la dépression et de faire en sorte qu’il aboutisse.
La contrainte du bien-être
Je comprends ce point de vue trés normatif mais il n’est d’aucun effet sur cette patiente laquelle s’enfonce chaque jour un peu plus, et lui inflige un sentiment de culpabilité qui va croissant ce qui, bien évidemment, la fait constamment remettre en cause le traitement de la dépression qui lui a été prescrit.
Cette femme se sent coupable de ne pas être comme les autres. Ou prétendument comme tout le monde.
Elle a toutes les peines du monde à se lever, à se laver, à s’habiller, à manger, à sortir, et j’en passe. Du coup, elle se force, ce qui a pour effet de lui rendre les choses plus difficiles encore.
Mais elle continue ainsi parce-que des personnes bien pensantes, bien portantes et bien intentionnées, lui ont dit et répété que c’est ainsi qu’il faut faire, que c’est ainsi qu’elle doit se comporter eu égard au traitement de la dépression qui lui a été indiqué.
En bref: « reste dans les clous et marche droit !« .
Sans oublier, bien sûr, la contrainte des médicaments, ni son futur ex mari qui lui met une pression effarante pour qu’elle change tout en lui reprochant sa dépression.
Quand on y regarde de plus près, cette femme n’a vraisemblablement pas le droit d’aller mal. Mais in fine, sa dépression ne mettrait-elle pas beaucoup de gens trés mal à l’aise ?
Sans aucun doute. Du coup, elle a fait l‘objet de l’injonction d’aller bien (pas le droit d’aller mal).
Les drames de l’injonction paradoxale
Elle a reçu l’ordre de changer. Ne pouvoir satisfaire cet ordre aggrave sa situation et, partant, ses symptômes dépressifs puisqu’elle se pense anormale. Pour appuyer ses considérations, elle considère que son traitement de la dépression est inapproprié à sa situation, ce contre quoi ses proches se défendent.
S’instaure alors une sorte de cercle vicieux où chacun joue son rôle de malade d’une part, et de normalisateur d’autre part (le rôle de celui ou celle qui sait).
Elle a donc tort et les autres raison. Le traitement de la dépression est adapté et s’il ne donne pas les résultats attendus ne serait-ce pas parce qu’elle le suivrait en dilettante ?
Il lui alors est reproché de ne pas changer, de ne pas agir de sorte à ne plus être dépressive et, dans le même temps, on l’empêche de changer.
C’est ce que l’on appelle une injonction paradoxale laquelle s’applique autant au traitement de la dépression qu’au traitement des troubles anxieux, ou encore de la façon de se débarrasser d’angoisses chroniques. Et plus encore du traitement de troubles anxiodépressifs.
Un peu comme si l’on avait dit à cette personne: « Fais ce que tu veux mais tu n’y arriveras pas« .
On autorise d’un côté ce que l’on rend impossible de l’autre.
A cet égard, l’injonction paradoxale en matière de traitement de la dépression fait des dégâts épouvantables.
Mais tranquillisez-vous, il en va de même en ce qui concerne les troubles anxieux.
Du coup, on fait quoi ?
Pas le droit d’aller mal
En ce qui concerne le traitement de la dépression, j’ai pour habitude de mander à tous mes patients s’ils peuvent commencer par s’autoriser à aller mal ?
Je vous explique…
Je reconnais que lorsque cette patiente me consulte la première fois, elle fait peine.
Elle est jeune, intelligente, cultivée, et sur diplômée mais elle est exsangue !
En bref, elle à toutes les qualités requises pour être cette bonne et gentille personne productive que notre bon vieux système capitaliste – agonisant – aime tant, mais elle souffre tellement que c’en est odieux et inacceptable pour le reste du monde qu’elle fragilise.
Elle doit aller bien et le traitement de la dépression qu’elle suit est là pour s’en assurer.
Cependant, bien qu’il s’en défende, le système déteste que l’un de ses rouages dysfonctionne. Cela lui fait peur.
Il ordonne donc aux gens d’aller bien de toutes les façons possible en prétextant prendre en charge le traitement de la dépression pour que l’individu concerné retourne à sa production. Et c’est là que le bât blesse.
C’est comme pour les gens qui gouvernent un pays.
Dès qu’ils ont la moindre petite peur de perdre le contrôle, ils publient des lois liberticides et envoient des forces de l’ordre de plus en plus violentes pour contraindre les réfractaires au silence et les faire demeurer dans une crainte silencieuse mais efficace.
Ensuite, si les gens se plaignent de ce qu’il est convenu d’appeler des violences policières, il leur est opposé qu’ils n’ont qu’à pas se rendre à des manifestations interdites. CQFD…
Là aussi, il y a une injonction paradoxale dramatique.
Par exemple, la loi française autorise les manifestations mais le gouvernement les interdit ce qui permet à ses membres de dire que ce qui nous arrive est de notre faute.
Dans la même veine, et pour ramener cette façon d’être et de faire au traitement de la dépression, ce système, et beaucoup de gens qui le composent, ne disent-ils pas, souvent, que ces personnes dépressives se complaisent dans leur dépression ?
Comme s’ils disaient: « S’ils souffrent c’est de leur faute et ils ne font rien, ou pas grand chose, pour s’en sortir« .
Mais, revenons à ma patiente.
Un témoignage encourageant
Elle n’en peut plus au point d’ailleurs qu’elle dit ne même pas avoir la force de se suicider.
Ce à quoi je lui réponds que, si elle se suicide, non seulement je ne pourrais pas l’en empêcher mais qu’en plus, une fois morte, elle n’aura toujours pas résolu son problème. En tout cas pas de son vivant.
Ce qui la fait sourire et, à ce propos me précise t’elle, elle avait oublié qu’elle pouvait sourire.
Puisqu’elle et moi sommes dans une phase « détente », et après lui avoir posé bien des questions pour comprendre le mécanisme de son problème (rappelez vous la contextualisation), je lui fais une proposition thérapeutique qui la laisse sans voix.
Je lui demande s’il lui serait possible, désormais, de s’accorder le droit d’aller mal.
C’est à dire:
Ne pas se lever si elle n’en n’a pas envie, ne pas manger si elle n’a pas faim, ne pas se laver si elle n’en n’éprouve ni le besoin ni l’envie, etc. Ceci en continuant à suivre le traitement de la dépression de son médecin traitant.
Je vous rappelle combien il est dangereux de suspendre un traitement médicamenteux. Ne le faites jamais sans l’accord du médecin prescripteur.
Passé un petit moment de flottement, et un léger sourire en coin, ma patiente me dit qu’elle veut bien essayer mais…
…Qu’il y a un problème !
Ah…
Chaque matin. du lundi au vendredi, il faut qu’elle emmène sa fille en voiture à l’école. Et pour elle, la mère, c’est un supplice car il lui faut sortir de son lit, s’habiller, se donner « bonne figure », sortir dans la rue, conduire, etc.
Pas de problème lui dis-je: « Pourriez-vous envisager d’accompagner votre fille à l’école en pyjama ou en chemise de nuit ? ».
Un ange passe, elle sourit de nouveau et me dit qu’elle peut essayer.
Je lui demande juste de porter un vêtement de son choix par dessus son pyjama et de ne pas sortir de sa voiture en arrivant à l’école.
Ensuite, elle doit retourner à son domicile, garer sa voiture, remonter chez elle et… se recoucher.
Quand je la revoie 15 jours plus tard, les choses ont commencé à changer pour elle.
Dans les semaines qui suivent, je lui confie plusieurs exercices qu’elle s’emploie à suivre scrupuleusement, lesquels font partie, nonobstant les médicaments, d’un nouveau traitement de la dépression (plus naturel celui-là).
Pour informations, ces exercices sont exactement les mêmes que vous trouvez au sein du Programme ARtUS (lire plus bas) que j’ai conçu pour le traitement de la dépression (mais pas que).
Elle met environ 2 à 3 mois à traiter sa dépression et à retrouver, pleinement, désir et plaisir.
Environ 1 an après, alors qu’elle ne me consulte plus depuis fort longtemps dans le cadre du traitement de la dépression qui la maintenait au sol, elle m’informe par mail qu’elle a considérablement évolué.
Elle a négocié un licenciement transactionnel avec son ancien employeur, changé de métier, s’est conséquemment affirmée auprès de son ex mari comme de la plupart de ses proches.
Je crois même avoir compris que le désir de rencontrer quelqu’un, sentimentalement parlant, lui fait trés envie.
Bref, en s’autorisant à aller mal, puis en étant accompagnée de façon personnalisée grâce à la thérapie comportementale (ma pratique), cette femme a tout simplement retrouvé le… désir !
Vous savez sans doute ce qu’est le désir, ce truc impossible à ressentir et à satisfaire quand on souffre de dépression.
Cette spontanéité à laquelle on ne peut répondre favorablement parce que l’on est comme empêché(e).
Vous cherchez une solution efficace et définitive ?
Découvrez cette chance extraordinaire dédiée à celles et ceux qui pensaient ne jamais s’en sortir.