Qu’on le veuille ou non, que l’on s’en défende ou pas, nous avons toutes et tous une certaine tendance à la procrastination. La difficulté ne réside pas dans la procrastination elle même mais plutôt dans notre capacité à freiner voire à stopper notre tendance naturelle à procrastiner.
En effet, ce comportement qui tend à nous faire remettre au lendemain ce que d’aucuns pensent que nous pourrions faire le jour même exprime-t-il quelque chose ? Est-ce le symptôme d’un problème caché et, partant, comment identifier les comportements qui relèvent de la procrastination et justifient des symptômes dépressifs ?
Est-ce normal de procrastiner ? Quand faut-il s’inquiéter d’un excès de procrastination ? Comment traiter la procrastination? Autant de questions auxquelles cet article va tenter de répondre.
Pouvez-vous, oui ou non, vous permettre de remettre à plus tard ce que vous vous ordonnez de faire le jour même ? En vertu de quoi, ou de qui, devez-vous absolument considérer votre prétendue procrastination comme un problème ?
Sur la foi de quels symptômes pouvez-vous affirmer que vous faites de la procrastination ? Pourquoi envisager la procrastination comme un avantage ?
Toutes ces questions font l’objet de réponses qui, je n’en doute pas, risquent de vous étonner mais n’est-ce pas le meilleur moyen d’avancer que de générer un doute ?
Comment faire pour arrêter la procrastination ? Un sujet d’apparence compliqué que celui de la procrastination, ce symptôme d’anxiété, mais qui a une solution simple et déroutante puisque procrastiner consiste à repousser sans cesse jusqu’à leur extrême limite des tâches quotidiennes ou importantes.
Le procrastinateur, aussi appelé « retardataire chronique » remplit toujours ses devoirs dans la précipitation et au dernier moment après avoir passé des jours, voire des semaines, à repousser le moment de se mettre au travail.
Aujourd’hui, de nombreuses études relient la procrastination à l’anxiété et aux troubles anxieux et c’est ce que nous allons voir dès maintenant en commençant par préciser ce que procrastiner signifie.
Et si la solution à votre problème était là où vous ne l’auriez jamais imaginé…
Définition de la procrastination
Le mot procrastination, ou le verbe procrastiner, est un mot qui vient du Latin et signifie « remettre au lendemain« .
Si l’on se tenait à cette définition simple, pour ne pas écrire simpliste, les choses seraient peut-être plus faciles. Or, la procrastination n’est pas que cela.
Je garde en mémoire le problème de l’un de mes patients. Appelons le, Alexandre. Ce jeune homme, intelligent et plein d’humour, est étudiant à Sciences Po. Paris.
En dernière année, il doit passer des partiels et réviser son examen de fin d’année lequel examen, s’il y réussit, lui offrira la consécration. Sortir diplômé de l’IEP (Institut d’Études Politiques). Oui, mais voila.
Alexandre a beau être intelligent, cultivé, et tout et tout, il a une fâcheuse tendance à ne réviser que contraint et forcé. Il s’y prend toujours la veille pour le lendemain et n’arrive pas à organiser ses révisions de sorte à arriver plus détendu aux examens.
Alexandre passe son temps à penser à la façon dont il devrait travailler. Il oscille entre son canapé, la télévision, son bureau, les matières qu’il reprend, l’une après l’autre, sans arriver pour autant ni à se concentrer ni à faire le travail qui lui semble opportun.
Cet étudiant part dans tous les sens, s’éloigne, revient, et s’épuise à trouver des solutions.
Au gré du temps qui passe, une angoisse sourde pointe le nez, celle-là même qui lui rappelle que le temps passe et que, vraisemblablement, les objectifs sont loin d’être satisfaits. Autant de comportements et conséquences typiques de la procrastination.
La procrastination relève de la dictature du bien faire
Notre étudiant se remet au travail mais il a l’angoisse vissée au ventre.
Obsédé par l’échéance, il fait feu de tout bois, avale des pages mais ne retient rien ce qui, au début, n’est qu’un petit problème, devient un problème récurrent facteur d’angoisse chronique.
Comme vous l’aurez compris, plus Alexandre essaie courageusement de s’organiser, moins il y arrive. Plus le temps passe, pire sont ses angoisses de ne pas arriver à satisfaire ses objectifs.
Toutes et tous, nous recevons une éducation fondée sur l’obligation de gérer tous les domaines de notre vie. Nous devons, et il est exigé de nous, de contrôler, avec mesure et efficacité, tout ce qui nous concerne. Ainsi, nous devons savoir répondre de tout, être plus excellent que seulement bon, et nous inquiéter d’être meilleur que la fois précédente.
La société, ou plus exactement le système dans lequel nous évoluons, exige de nous que nous soyons le plus au fait de ce que nous représentons pour les autres, et aussi des bénéfices que le système peut tirer de nous.
De fait, il s’agit de nous exploiter nous mêmes, ce qui signifie être les plus rentables possible. Il faut tirer profit de tout, il faut tirer profit de nous, et nous devons donc bien faire tout en affichant notre satisfaction, point !
Nous naviguons là en pleine dictature du savoir faire et du savoir être. Un peu comme ces dictateurs du mieux être et du développement personnel en passe de nous obliger à aller bien, à être heureux.
La procrastination est-elle vraiment un problème ?
Il est donc acquis que n’osons donc pas nous permettre de sortir du rang puisque verser dans la procrastination revêt un caractère empreint de culpabilité et que nous avons honte de ne pas savoir nous comporter de façon adaptée.
Vous lâchez votre emprise sur vous même ou faites le choix de vous laisser aller ? Immédiatement, comme dans un réflexe on ne peut plus conditionné, vous ressentez comme une peur mêlée à un plaisir coupable.
La question se pose donc de savoir ce que votre procrastination exprime vraiment et en fonction de quoi comme en fonction de qui.
J’ai souvenir d’une jeune femme, étudiante en médecine, littéralement paniquée parce qu’elle avait une nette tendance à la procrastination.
Elle avait essayé de se contraindre à s’organiser plus qu’elle ne l’était déjà, à s’astreindre à travailler de telle à telle heure, une matière après l’autre et, à cette fin, se levait tôt et se couchait tard.
Malgré ses bonnes résolutions, elle passait beaucoup d’après-midi à flâner, à lire des revues, ou encore à regarder des séries télévisées et, dès lors, se sentait impuissante à combattre sa procrastination alors que les partiels arrivaient.
Cette étudiante en dernière année de médecine se rendait compte de tout ce qui lui restait à réviser. Alors, elle anticipa son échec à venir, passant par des crises de larmes et des crises de panique, essayant tout pour ne pas procrastiner, tout en laissant sa procrastination s’installer chaque jour un peu plus.
J’ai donc demandé à cette future médecin quel était le problème. Ce dernier résidait dans ces années qui se succèdent, de la nécessité impérieuse de réussir chaque partiel pour ne pas prendre le risque de redoubler et, surtout, de ne pas prendre le risque d’être larguée (dixit).
En effet, l’idée de repiquer une année l’insupportait, et pourtant.
Ce n’était donc pas de buller qui lui posait problèmes mais bien de la conséquence de sa procrastination. Mais j’y pense, de quoi procrastiner est-il le résultat ?
Les symptômes de la procrastination
A propos de cette jeune étudiante en médecine, plusieurs questions s’imposaient :
- Sa procrastination était-elle le résultat d’une absence de désir de réussir et de satisfaire à ses objectifs?
- Sa procrastination reposait-elle sur une trop grande exigence vis à vis d’elle-même ?
- Sa procrastination était-elle liée au regard des autres ?
- Cette procrastination était-elle associée à la peur de réussir ou à celle d’échouer ? Sans doute, tout cela en même temps, augmentée de petites choses propres à chacun d’entre nous. Nos histoires de vie, l’image de soi, la confiance en soi, pour ne citer que ces éléments là, sans oublier, bien sûr, la peur d’être jugé(e).
Autant de questions étayées par les symptômes correspondants ci-après lesquels reposent sur un sentiment d’inquiétude globale et persistant :
- Angoisses,
- Troubles anxieux,
- Difficultés voire incapacité à dresser les priorités,
- Difficultés à dresser et respecter un emploi du temps (organisation, planning),
- Difficulté d’organisation,
- Peur d’échouer,
- Peur de réussir,
- Fatigue voire épuisement,
- Irritabilité,
- Mésestime de soi,
- Manque de confiance en soi,
- Troubles du sommeil (endormissement, troubles du sommeil),
- Troubles dépressifs (dans certains cas),
- Attaque de panique.
Aucun de ces symptômes liés à la procrastination n’est à prendre à la légère.
Il est trop facile de réduire ces personnes qui sont dans la procrastination à des propos réducteurs comme ceux-ci :
- « …Elles n’ont qu’à s’organiser… ».
- « …C’est une question de volonté… ».
S’ils le pouvaient, les procrastinateurs de tous poils feraient bien volontiers ce qu’il faut pour instaurer des changements dans leurs comportements d’évitement.
Pour comprendre la procrastination, nous devons d’abord la distinguer clairement de la paresse.
Le procrastinateur n’est pas forcément paresseux et ne fait pas rien. Au contraire, pour échapper à la tâche importante qu’il doit entreprendre, il est tout à fait capable de se noyer dans une activité compulsive et frénétique.
Faire le ménage, faire les courses, se lancer dans un tout nouveau projet stimulant : tout est bon pour ne pas faire ce que l’on doit faire. En fait, on reconnaît la procrastination au fait que le retardataire chronique multiplie les efforts pour s’écarter de la tâche importante et, inconsciemment, organiser leur désorganisation.
Toutes les stratégies d’évitement seront bonnes tant qu’elles n’ont aucun lien avec ce qu’il devrait faire. Contrairement aux paresseux, les procrastinateurs ne manquent pas d’énergie. Ils éprouvent seulement des difficultés à l’orienter vers des tâches n’apportant aucune satisfaction immédiate.
Un des comportements typiques des procrastinateurs consiste à multiplier les centres d’intérêt et à en changer très souvent. Ils s’investissent très vite et très fort dans un secteur jusqu’à atteindre un stade qui exige d’eux un investissement sur le long terme pour porter ses fruits.
Dès lors, la procrastination reprend le dessus et ils s’intéressent à une autre source de satisfaction immédiate.
Les causes de la procrastination
Rappelez vous notre étudiant de Sciences Po. à Paris.
Il s’est rapidement avéré qu’il est le fils d’intellectuels qui ont beaucoup étudié et travaillé. Ses parents, enseignants, ont toujours œuvré de sorte à être au fait de leurs pratiques professionnelles.
Alexandre s’est toujours rendu compte combien ses parents s’investissaient. Il a d’ailleurs toujours eu en mémoire cette maxime familiale : « On a rien sans rien« . Pas faux mais est-ce vrai pour autant ?
Alexandre aimerait faire sien ce point de vue à ceci près qu’il a beaucoup de mal à accepter que lui a beaucoup de facilités à réussir sans faire grand chose ou, à tout le moins, sans que cela lui demande un investissement conséquent.
Ce jeune homme en conçoit de la honte et de la culpabilité.
Il n’accepte pas d’avoir des facilités tant intellectuelles que neurologiques. Il s’enjoint donc de travailler suivant une méthode qui lui semble correspondre à celle qui lui a été apprise, la même qu’il a observé chez ses parents.
Mais voilà : si cette méthode est bonne pour certaines personnes, elle n’est adaptée à lui puisqu’elle ne correspond pas à sa personnalité. Est-ce par sentiment de culpabilité qu’il œuvre, inconsciemment, à sa procrastination ? C’est probable.
Inconsciemment, Alexandre fait de la résistance à sa propre personnalité. Il ne s’aime pas voire, est capable d’être très en colère après lui. Il ne s’estime pas légitime et, ce faisant, il finit par convenir qu’il s’en veut de constater, au fond de lui, qu’il a plus de facilités que beaucoup d’autres.
Pour se défaire de ce qui lui procure un sentiment de culpabilité qui participe à l’angoisser, il s’enjoint de travailler beaucoup ce qui, comme souvent dans le cas d’angoisses, le confronte à un résultat inversement proportionnel à l’effet désiré.
Les causes psychologiques de la procrastination
Les sciences psychologiques n’ont pas encore complètement tranché la question des origines de la procrastination. L’une des théories les plus répandues relie l’anxiété et les troubles anxieux à la procrastination.
Les comportements du retardataire chronique ne seraient que des stratégies d’évitement, comme celles que l’on retrouve dans les phobies. Sans satisfaction immédiate, moyen idéal pour calmer l’anxiété, le travail serait la source d’un trop grand stress.
D’autres théories avancent qu’en plus de l’anxiété, le manque d’estime de soi serait un facteur important. Plus encore, le phénomène de l’impuissance apprise jouerait un grand rôle.
Ce syndrome de l’impuissance apprise résulterait d’un contact répété pendant l’enfance à des situations douloureuses et sans issue. Le sujet intégrerait alors progressivement son impuissance à agir comme une composante naturelle des choses. Difficile alors de se motiver à faire quelque chose.
Enfin, une dernière théorie propose un lien entre l’impulsivité et la procrastination. L’incapacité à se contrôler serait à l’origine de l’impossibilité d’exécuter des tâches dans les délais.
Cette théorie aurait également démontré qu’il était possible d’apprendre à contrôler son impulsivité et donc de vaincre la procrastination. Effectivement, d’excellents résultats peuvent être obtenus en thérapie.
Procrastiner n’a rien d’innocent
L’un des premiers symptômes de la procrastination est de ne pas arriver à s’organiser.
A force d’échecs répétés, vous finissez par tout lâcher. Dès lors, colère et angoisses vous assaillent, et les questions relatives à vos peurs liées aux conséquences de votre procrastination, comme de votre incapacité à gérer la situation enrichissent votre problème.
Vous déployez des trésors d’inventivité pour éradiquer le problème.
Plus vous agissez de la sorte, plus vous tentez de prendre de sages résolutions, moins vous y arrivez. Un peu comme un malade alcoolique qui dirait : « Demain, j’arrête » et qui, le lendemain venu, résiste au point d’en être tellement frustré qu’il boit de nouveau de façon excessive et dépendante.
Quand vous êtes victime de procrastination, n’essayez pas de trop insister. N’oubliez jamais : Vous êtes victime, pas coupable ! Plus vous résisterez à votre absence de désir, plus votre souffrance va grandir. Dès lors, essayez plutôt d’accepter que c’est comme cela aujourd’hui.
J’entends déjà certaines personnes me dire que les jours suivants seront à l’identique du premier si ce n’est pire encore. C’est donc bien la preuve que c’est bien votre désir d’être et de faire qu’il vous faut retrouver.
Essayez de mettre de côté la perte du sens de ce que vous avez à faire et tentez plutôt de retrouver le sens de ce que vous pensez opportun de faire.
Dans un tel contexte, agir de sorte à progresser n’a plus de sens et plus le temps passe, moins vous arrivez à identifier le sens – l’intérêt associé au plaisir – à ce que vous faites. Alors oui, je vous le confirme : vous êtes victime d’un symptôme classique qui vous contraint à supporter la procrastination.
Dès lors, nul n’est besoin de chercher une solution miracle, elle n’existe pas. Peut-être est-il préférable de chercher avantage à procrastiner ?
La procrastination aurait-elle des avantages ?
En renonçant à leur projet, alors qu’excités à l’idée de le satisfaire, ils ont, inconsciemment saboté leurs possibilités. Comme lorsqu’un publicitaire connu avait dit »: « Si t’as pas une Rolex™ à 40 ans, t’as raté ta vie » (pour la petite histoire, je n’ai pas de Rolex).
A ce moment, ce que retiennent les gens ce n’est pas l’excitation de réussir, c’est la peur d’échouer. Ils imaginent ce qui leur arrivera au terme de cet échec et focalisent leurs angoisses sur les conséquences d’un tel échec. J’ai nommé – encore – la procrastination.
Ils essayent de lutter contre ce qui participent à aggraver le problème mais une fois n’est pas coutume. Lutter contre la procrastination est le meilleur moyen de l’enrichir. Alors, comment faire pour combattre la procrastination ?
Dans tout système, il y a un ou des modèles. Chaque système a le sien propre et chaque modèle spécifique s’inscrit dans une dimension plus globale. Comme les mathématiques : l’ensemble et les sous-ensembles.
En toute bonne foi, la plupart des gens font l’amalgame entre le savoir être et le savoir faire. L’erreur consiste à transposer ces deux aspects de comportements dans leur vie sociale ou affective ce qui est une erreur classique, mais une erreur quand même. Pourquoi ?
Parce-que c’est une erreur d’appréciation et de comportement. D’un côté il s’agit de produire dans un contexte et un environnement commercial et collectif, de l’autre, il ne s’agit que de soi, de vous.
Le milieu de travail a une tendance prononcée à exiger compétence et adaptabilité de ses salariés sans nécessairement prêter attention à la dimension humaine, donc émotionnelle, de ses sujets.
Nous en savons tous quelque chose en ces temps macroniens fort troublés (Christophe Castaner et son successeur Darmanin vont-ils m’envoyer la si violente CRS 8 pour me neutraliser ?). Petite aparté: ne trouvez-vous pas que Castaner çà rime avec… « castagner« ?
La procrastination est-elle un symptôme d’anxiété ?
Toutes les études sur la question s’accordent à dire que la procrastination est un comportement acquis. Aucune part d’innée n’a été détectée et chaque procrastinateur peut venir à bout de ses tendances avec l’aide adéquate.
Sans surprise, et en lien avec tout ce que nous venons de dire, les étudiants en période d’examen seraient les plus touchés par la procrastination. Le stress et l’anxiété sont si importants pendant ces périodes d’examens que beaucoup d’étudiants s’inquiètent notamment de ne pas maîtriser et comprendre tout le système de notation.
Ils ne peuvent donc pas miser sur eux et leur confiance en eux mais, heureusement, des solutions existent sachant que, effectivement, la procrastination est un symptôme d’anxiété.
Quand procrastiner est la somme de certaines peurs
Les personnes qui sont victimes de procrastination sont souvent confrontées à des troubles anxieux liés à la peur de mal faire opposé au désir de bien faire.
Ne pas arriver à établir un équilibre entre les deux plonge dans une pré occupation qui fait penser aux ruminations et autres pensées obsessionnelles ce qui est le propre de la procrastination.
En matière de procrastination, il est souvent rabâché aux intéressés que tout est une question de volonté, ce qui est une erreur fondamentale.
Tout le monde peut avoir la volonté de réussir sa vie. Pour autant, entre vouloir et pouvoir, il y a une marge. Il y a tellement de critères qui rentrent en ligne de compte que c’est difficile et que ces critères sont les mêmes que ceux qui font l’échec ou la réussite.
Exprimer ces poncifs à propos de la procrastination est bien plus facile que de réfléchir et faire acte de bienveillance (un ange passe…).
Sur la foi d’objectifs de vie, chacun d’entre nous se fixe des objectifs. C’est en les réalisant de façon progressive que l’on tend vers la réussite et qu’enfin, nous réussissons, parfois mais pas toujours.
A ce sujet, il arrive très souvent que les personnes qui souffrent de manque de confiance en soi commettent une erreur très classique.
Ils veulent en finir avant même d’avoir commencé. Un peu comme s’ils envisageaient de gravir le Mont Blanc mais, une fois au pied de celui-ci, ils lèvent la tête et, face à la taille du glacier, ils renoncent sans même avoir commencé.
L’erreur est donc de regarder trop haut, trop vite.
Comment arrêter de procrastiner ?
L’approche systémique de Palo Alto est d’un grand secours contre la procrastination. En fait, elle permet de s’attaquer aux sources du problème plutôt qu’au fait de tout repousser au lendemain constamment.
Puisque la procrastination est un comportement acquis dû à un mal-être plus général (anxiété, manque de confiance en soi, impulsivité, etc.), il est possible de la vaincre en modifiant ses comportements et son fonctionnement cognitif.
C’est exactement le travail du comportementaliste. Il amène progressivement ses patients à vaincre leurs difficultés. D’abord, il leur donne toutes les armes diagnostiques nécessaires pour observer et comprendre les origines de leurs difficultés.
C’est la particularité de l’approche comportementale issue de l’approche stratégique et brève de Palo Alto qui utilise un outil particulier d’analyses : la contextualisation. Ainsi, à la faveur des exercices comportementaux, le patient apprend à gérer ses émotions.
Il les accepte de façon plus progressive et constructive dans le cadre de situations problématiques. Dès lors, grâce à ses nouveaux outils, le patient apprend à ne plus réagir mais à agir.
Réagir est de l’évitement. Agir, c’est construire un comportement adapté pour gérer une situation complexe et lui apporter une solution durable. Dans le cas de la procrastination, il est essentiel de faire face aux problèmes qui nourrissent le fait de toujours reporter à plus tard.
Mais il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, n’importe comment. En effet, s’imposer des tâches est contre-productif. Il existe donc une méthode trés productive pour arrêter de procrastiner.
Méthode dont je vous propose de prendre connaissance à l’aide du lien en bas du présent article. Pour l’heure, il faut également essayer d’apprendre, à votre rythme, à regarder au-delà de l’inquiétude immédiate.
Il faut aussi savoir évaluer les gains immédiats d’un travail accompli en temps et en heure. Dès lors, pouvoir se reposer le soir grâce à la satisfaction d’une journée rondement menée est une source de bien-être incomparable.
Comment combattre la procrastination ?
Une entreprise est composée de femmes et d’hommes lesquels, tout au long de leur journée de travail, font abstraction de ces mêmes émotions pour satisfaire à leur feuille de route, à leur contrat de travail, le tout – souvent – au détriment de leur bien-être.
Mais, trop fréquemment, les salariés creusent leur tombe et achète la pelle pour creuser un trou. Mais, c’est une autre histoire.
Ne tombez pas dans le piège. Ne faites pas l’amalgame entre un environnement socio-professionnel et un environnement affectif. Essayez de ne pas être dans le déni de vous même, ni de votre réalité émotionnelle.
Ne dit-on pas qu’il y a des jours avec et des jours sans ? Alors, soyez gentil(le) avec vous, pardonnez-vous parce que, qui, mieux que vous même, peut être empreint de compassion à votre égard ?
Si vous le voulez bien, la procrastination peut avoir d’insignes avantages comme favoriser un moment créatif ou récréatif. Pensez-y et épargnez-vous quelques erreurs d’appréciation.
Comment ne plus procrastiner ?
En matière de procrastination, la première erreur à ne surtout pas commettre c’est de vouloir insister, de se forcer à faire des choses que, naturellement, vous n’arrivez pas à faire.
Puisque la procrastination relève d’une équation particulière (image de soi + désir + peur d’échouer + peur de réussir + confiance en soi + anxiété) comme d’un problème lié à sa propre organisation mieux vaut agir de la façon suivante :
- Poser les bases d’une organisation au quotidien.
- Le planning ne doit concerner que la semaine en cours.
- Chaque W.E, faire le planning de la semaine suivante.
- Quand vous n’arrivez pas à faire quelque chose, passez à la tâche d’après, conformément à votre planning hebdomadaire.
- Ne cherchez pas la volonté de faire.
- Laissez le désir de faire vous attraper.
- Si une tâche n’est pas réalisée un matin (par exemple), essayez de vous y atteler l’après midi du même jour, voire le lendemain.
Devant un problème de procrastination, l’intérêt n’est pas de se forcer pour y arriver. Plus vous réagissez de la sorte, moins vous y arrivez. Plus vous insistez, plus vous prenez le risque d’aggraver votre anxiété naturelle et, par conséquent, votre procrastination.
A force de vouloir contrôler un problème comme la procrastination alors qu’il vous échappe, vous allez être confronté(e) à des émotions qui vous faire émerger des symptômes d’angoisse ou d’anxiété.
N’y a t’il pas autre chose de mieux à faire, à inventer?
Comment arrêter de procrastiner ?
Pour mettre fin à la procrastination, l’idée est plutôt d’essayer d’être inventif et stratégique. Par exemple, pourquoi ne pas arrêter de vous contraindre et plutôt créer une dynamique.
En créant, petit à petit, une dynamique de réalisation, vous allez avancer de plus en plus, et rejoindre la réussite. Cela vous permettra d’avoir de vous une image plus positive puis de retrouver confiance en vous, tout en régulant progressivement la procrastination.
Je me souviens avoir reçu au cabinet une jeune femme, étudiante en dernière année de médecine.
Elle devait passer les ECN (Faculté de Médecine, concours: Épreuves Classantes Nationales). Devant l’ampleur des connaissances à réviser et face à son épuisement, elle n’envisageait qu’une chose : un échec retentissant qui la placerait dans les toutes dernières places du classement.
J’ai essayé de comprendre ce qu’il se passait pour elle. Elle était effectivement très stressée et ce d’autant plus qu’elle cultivait d’elle un certain mépris. Elle n’avait de cesse d’exprimer qu’elle avait toujours passé ses partiels grâce aux rattrapages.
A son sens, par rapport à d’autres, elle était incompétente.
Ses études de médecine lui sortaient par tous les pores de la peau, elle ne les supportait plus tout comme elle ne supportait plus, non plus, l’ambiance souvent délétère qui régnait au sein des établissements hospitaliers dans lesquels elle faisait ses stages.
Elle avait tout le temps peur d’être interrogée, s’angoissait à l’idée de se tromper dans les réponses. elle ne savait que trop combien certains chefs de services avaient de facilité à humilier les étudiants. Les intéressés se justifiant à ce propos en disant qu’ils avaient subi les mêmes humiliations. Comme si c’était une excuse.
La procrastination repose sur une anticipation constante
Fortement angoissée à l’idée d’échouer au concours, cette jeune femme souffre d’autant plus qu’elle n’arrive plus à réviser. Elle a au moins une vingtaine de matières à revoir et le temps et l’énergie lui manquent.
Là où cela se complique carrément, c’est lorsque je lui demande quel est son problème en plus de celui lié à son angoisse naturelle. Et de m’expliquer que, chaque après-midi, au sortir de son stage, elle rentre chez elle, déjeune à peine, et s’installe à son bureau pour réviser.
Elle travaille sans aucun plan, sans aucune organisation. Tout ce qui retient son attention, ce sont ces 20 matières à connaître. Elle débute une première matière pour se rendre compte, très rapidement, de son incapacité à la mémoriser.
Elle en attaque une seconde pour, tout aussi rapidement, se rendre compte de la même chose et ainsi de suite. Plus le temps passe, plus elle sent comme une crise de panique l’envahir.
Le plus généralement, elle finit épuisée, en larmes, avec une seule idée vrillée dans son esprit : « Je vais me planter » ce qui relève de pensées obsessionnelles et de ruminations.
Fondamentalement, ce futur médecin ne peut pas échouer. Ce qu’elle peut craindre de pire, c’est un classement qui ne lui soit pas favorable et la fasse exercer dans des compétences qui ne lui convenaient pas.
En conséquence de quoi, cette jeune femme ne focalise que sur 2 problèmes. Le premier, ce sont les révisions, le second, le problème du classement. L’un et l’autre génèrent des angoisses terribles qui empêchent toute objectivité et facilitent la procrastination.
Car le vrai problème est bien celui là : son incapacité à prendre de la distance, à objectiver donc, et à paramétrer ses objectifs et les moyens de leur réalisation.
Pour arrêter de procrastiner, il faut rester ici et maintenant
Elle souhaite exercer la fonction de médecin généraliste. En y regardant de plus près, nul n’était besoin qu’elle soit dans les 3000 premiers du classement national pour y satisfaire. Le fait d’être classée entre la 6000é et la 7000é place peut lui convenir.
Elle le sait mais, tellement angoissée, elle a oublié cette réalité. Seconde réalité, sa difficulté à accepter qu’elle ne peut engranger 20 matières sur un laps de temps aussi court.
Je lui ai donc demandé de sélectionner 5 matières qui soient celles avec lesquelles elle se sent le plus à l’aise. J’ai argué du fait que, plantée pour plantée, autant qu’elle se fasse plaisir.
Elle suit ma suggestion et ses troubles anxieux commencent à décroître ce qui lui a permis de travailler de façon plus efficace. Mais çà n’a pas empêché son stress à l’approche des trois jours de concours avec, cependant, un insigne avantage : émotionnellement, elle était mieux armée.
Il y a peu, cette jeune médecin m’a téléphoné pour m’informer qu’elle intégrait un hôpital à Paris, en qualité d’interne. Notre stratégie avait été la bonne, elle avait réussi son concours et était bien classée.
Ensuite, elle a mis à profit les mois d’été pour se reposer, et réviser les matières à propos desquelles elle se sentait un peu juste. De façon positive, elle avait su, et pu, contrôler sa procrastination.
Plusieurs éléments avaient participé à fragiliser cette future médecin :
- L’épuisement lié à ses conditions de travail en qualité d’étudiante en médecine (à ce propos, si vous saviez la façon dont l’état maltraite les étudiants en médecine, vous seriez choqués).
- Le stress issu des partiels et autres révisions.
- L’image fragile qu’elle avait conçu d’elle au fil du temps.
- La fragilité émotionnelle lié aux conditions de tout concours.
Quelle solution à la procrastination ?
Cette jeune femme et moi avons aussi pu identifier un autre élément important.
Au cours de ses études elle était très seule, fortement livrée à elle même. Ses parents finançaient ses études mais ils ne la soutenaient pas moralement, et il en avait toujours été ainsi.
Quand elle m’a téléphoné il y a quelques jours, je lui ai suggéré de consulter pour essayer de travailler sur sa confiance en elle. Je ne sais pas si elle l’a fait.
La stratégie que j’ai développé avec cette jeune femme est une stratégie parmi d’autres.
Quoiqu’il en soit, n’oubliez pas : il ne sert à rien de vous forcer. Essayez plutôt d’accepter la situation pour ce qu’elle est. Dans le cas contraire, contrôler votre procrastination, c’est comme vous contraindre à embrasser quelqu’un qui vous dégoûte.
Je vous laisse le soin de sérier vos priorités et de progressivement maitriser votre procrastination.
Astuces pour arrêter de procrastiner
Vaincre la procrastination est un travail quotidien qui demande d’affronter le problème avec les bonnes armes.
L’idéal est de consulter un comportementaliste, mais vous pouvez toujours commencer par appliquer quelques astuces pour découvrir si vous avez besoin d’aide ou non.
Astuces psychologiques
Toutes les astuces psychologiques pour vaincre la procrastination pourraient se résumer par la prise de conscience de votre problème, son analyse et le partage de vos émotions avec votre entourage.
Mais prendre conscience de son trouble anxieux dont la procrastination est un symptôme est un pas important mais insuffisant.
Alors que la paresse peut apporter beaucoup de plaisir, la procrastination est issue de la souffrance psychique (même raisonnable) et en provoque tout autant.
Contre la procrastination, vous pouvez donc :
- En parler autour de vous pour que votre entourage entende et comprenne que vos retards chroniques sont liés à une inquiétude générant de la souffrance.
- Prendre soin de vous. Pour cela, utilisez l’énergie qui vous détourne de votre tâche à bon escient :
faire du sport, pratiquer des exercices de relaxation et toutes les choses qui vous aident à considérer que vous avez passé une bonne journée constructive malgré tout. - Prenez soin de votre hygiène de vie. Pour bien travailler, vous devez bien manger et bien dormir.
Dépensez-vous quotidiennement pour que votre esprit soit reposé et satisfait quand vous vous mettez au travail.
Astuces pour une meilleure organisation
Pour moins procrastiner, il est aussi important de bien s’organiser. L’un des moteurs les plus puissants qui vous poussent à procrastiner, c’est le manque de satisfaction et de récompense immédiates.
Découpez chaque tâche en petits morceaux afin d’avoir le sentiment d’accomplir quelque chose chaque jour. Pour ne plus procrastiner, voici quelques astuces :
- Fixez-vous des objectifs quotidiens raisonnables et atteignables. Il n’y a rien de pire pour nourrir la procrastination que de se fixer des objectifs inatteignables. En réagissant de la sorte, vous abîmez votre confiance en vos capacités. Au début, fixez-vous des objectifs atteignables en à peine trois heures de travail par jour.
- Travaillez tôt le matin. Quand la journée vient d’à peine commencer, les procrastinateurs sont plus détendus, car ils ont l’impression d’avoir tout le temps nécessaire pour faire ce qu’ils doivent faire. Profitez de ce sentiment pour travailler quelques heures dès le réveil.
- Coupez votre connexion à internet. Le Web est le pire ennemi des procrastinateurs. Si vous avez besoin de votre connexion, installez des extensions de navigateur pour bloquer des sites pendant certaines plages horaires.
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