Avez-vous déjà été terrassé par une peur intense, celle qui s’empare de vous sans crier gare, avec ses signes telluriques ?
Ces signes sont les suivants :
- Palpitations,
- Sueurs frémissantes,
- Tremblements aliénants,
- Sentiment asphyxiant d’étouffement ?
Si oui, c’est que vous avez sans doute affronté l’hydre impitoyable d’une crise d’angoisse, connue aussi sous l’effrayant nom d’attaque de panique.
Touchant environ 10% de la population mondiale, ce fléau peut grandement altérer notre existence.
Mais que se trame-t-il dans l’antre de ce spectre qu’on nomme angoisse ? Quels mystères se nichent derrière ces assauts souvent lancés par surprise ? Prévenir, traiter, et si possible, comprendre.
Nous allons donc nous aventurer doucement, mais avec détermination, dans les méandres des origines de la crise d’angoisse, épluchant un à un les facteurs scélérats, qu’ils soient psychologiques ou physiologiques.
Nos lanternes éclaireront aussi ces situations perfides et ces environnements sournois qui tendent à attiser la braise de ces crises.
Victime de cette affliction ou témoin d’un proche en détresse, vous trouverez ici les clés pour mieux appréhender cette nébuleuse et débusquer les remèdes appropriés pour une sérénité retrouvée.
Définition de la crise d’angoisse
Une crise d’angoisse se manifeste comme une explosion aiguë d’anxiété, avec un défilé de symptômes physiques et psychologiques.
Elle surgit avec une peur intense et subite, parfois sans une cause apparente, et peut terrifier jusqu’à engendrer une sensation de perte de contrôle total ou, pire, l’idée effrayante de la mort imminente. Les symptômes les plus communs sont les suivants.
Et si la solution à votre problème était là où vous ne l’auriez jamais imaginé…
Exploration des symptômes
- Des palpitations, une accélération du rythme cardiaque ou une sensation d’oppression thoracique.
- Une difficulté à respirer, impression de suffocation ou sensation de boule dans la gorge.
- Des sueurs, des frissons ou des bouffées de chaleur.
- Tremblements, fourmillements ou des engourdissements.
- Vertiges, malaise ou une perte d’équilibre.
- Nausées, vomissements ou des douleurs abdominales.
- Une déréalisation, ou ce sentiment troublant de détachement de la réalité ou de soi-même.
- Une dépersonnalisation, soit le sentiment de devenir un étranger à son propre corps ou à ses pensées.
- Une peur de perdre la raison, de subir un malaise sévère ou de mourir.
Les symptômes d’une crise d’angoisse jaillissent en général brutalement et culminent en quelques minutes. Ils peuvent persister de quelques minutes à plusieurs heures et, bien que leur intensité soit bouleversante, ils ne constituent pas un danger intrinsèque.
Crise d’angoisse versus attaque de panique
L’emploi des termes crise d’angoisse et attaque de panique est répandu et souvent permuté, mais leur signification n’est pas strictement similaire.
Une crise d’angoisse est un terme plus global qui inclut tous les épisodes aigus d’anxiété, reliés ou non à un stimulus spécifique.
Une attaque de panique peut être isolée ou récurrente, et, dans le cas de répétitions accompagnées de la crainte perpétuelle d’autres épisodes et d’un comportement d’évitement, peut mener à un trouble panique.
Les facteurs déclencheurs de la crise d’angoisse
Il semblerait que les crises d’angoisse tombent du ciel sans crier gare, et pourtant, il existe des éléments déclencheurs qui, bien souvent, vont se cacher derrière ce phénomène.
Ces détonateurs varient d’un individu à l’autre et peuvent prendre divers aspects. La clé, si l’on peut dire, consiste à identifier ces facteurs pour apprendre à mieux anticiper et gérer la tempête émotionnelle qui s’ensuit.
Examinons donc quelques-uns de ces fameux facteurs.
Évènements stressants de la vie
Que ce soit un divorce, un licenciement ou le deuil d’un être cher, ces évènements majeurs, par essence stressants, peuvent être le terrain propice à l’éclosion d’une crise d’angoisse.
Confronté à ces situations, le sentiment d’insécurité, de perte de repères ou de menace imminente peut rapidement se transformer en une vague de peur submergeante.
ll n’est d’ailleurs pas rare que ces chamboulements réveillent de vieilles blessures, tels que de sombres traumatismes antérieurs, et alimentent ainsi le spectre du stress post-traumatique.
Le rôle de l’angoisse chronique et du trouble panique
Ceux qui sont habitués à vivre sous le joug de l’angoisse chronique ou qui sont confrontés au trouble panique sont des cibles de choix pour les crises d’angoisse.
Cet état de tension constante installe une vulnérabilité qui rend la personne sensible aux stimuli anxiogènes. Quant au trouble panique, connu pour ses attaques imprévisibles, il est la signature d’un trouble anxieux où les crises d’angoisse surgissent sans aucun lien avec la situation en cours.
La crainte de revivre une telle crise devient alors un terreau fertile pour en provoquer une nouvelle, entrainant la personne concernée dans un cercle vicieux de la peur.
La contribution de l’agoraphobie et d’autres phobies
Quand on parle d’agoraphobie, on imagine cette frayeur prononcée des espaces publics, de ces endroits où il semble impossible de fuir ou de trouver du secours en cas de besoin.
Les victimes d’agoraphobie sont souvent prises au piège d’une crise d’angoisse dès qu’elles se retrouvent face à de telles situations, ou même par la seule anticipation de ces dernières.
L’agoraphobie et le trouble panique sont ainsi des compagnons de mésaventure qui se côtoient, sans toutefois que cette association ne soit systématique.
Puis, il y a ces autres phobies, moins parlantes mais tout aussi oppressantes, qu’elles expriment une peur viscérale des animaux, des hauteurs ou même du sang, pouvant elles aussi être les artifices qui déclenchent un orage émotionnel chez l’individu.
Les causes psychologiques sous-jacentes à la crise d’angoisse
On pourrait croire que les crises d’angoisse surgissent de nulle part.
Mais la vérité est que derrière ces moments d’intense anxiété se cachent des causes psychologiques profondes. Elles peuvent être ancrées dans des troubles anxieux, refléter des états psychologiques spécifiques ou être le miroir d’un certain état d’esprit.
Voyons donc quelques-unes des causes psychologiques les plus courantes qui mènent à la crise d’angoisse :
Troubles anxieux
Les troubles anxieux, ces tourments psychiatriques se caractérisent par leur nature envahissante et excessive qui perturbe la vie quotidienne.
Ils se déclinent en différentes formes : trouble panique, trouble d’anxiété généralisée, trouble obsessionnel-compulsif, trouble de stress post-traumatique ou encore les phobies spécifiques.
Ces troubles sont souvent les principaux instigateurs de crises d’angoisse, déclenchées spontanément ou face à des situations particulières qui réveillent la peur.
États psychologiques déclencheurs
De même, des états psychologiques tels que le sentiment de culpabilité, le déficit de confiance en soi, l’insécurité, le perfectionnisme, la dépendance affective, le besoin impérieux de contrôle, ou l’inhibition émotionnelle peuvent semer les graines d’une crise.
Ces sentiments déclencheurs engendrent conflit interne, frustration, colère ou tristesse, alimentant ainsi une anxiété aiguë.
Impact de l’état d’esprit sur la fréquence et l’occurrence des crises
Quant à l’état d’esprit, il se pose en véritable influenceur sur le rythme et la récurrence des crises d’angoisse.
La perception de la réalité, les pensées, les croyances, les attentes personnels ou encore les jugements forment la toile de fond de l’anxiété ressentie.
Prenons une personne qui voit le verre à moitié vide, qui anticipe toujours le pire, se dévalue constamment ou se sent sans cesse sous le poids du jugement : les chances de subir une crise d’angoisse sont là, amplifiées.
Inversement, aborder une perspective de vie positive, réaliste, souple et optimiste constitue un vrai bouclier contre l’anxiété et favorise une meilleure gestion des crises.
La contribution des facteurs physiques et physiologiques
Il s’agit d’une vérité trop souvent occultée : une crise d’angoisse n’éclot pas uniquement dans le terreau des tourments psychologiques. Que nenni !
Elle peut trouver ses racines dans des facteurs physiques et physiologiques, ces acteurs invisibles qui, telle une marée montante, peuvent accroître l’intensité ou encourager l’éclosion des symptômes.
Ces facteurs, marqués par des troubles de santé, des phénomènes comme l’hyperventilation, l’hypoglycémie, voire la consommation de substances particulières, méritent d’être connus.
Voici quelques-uns des facteurs physiques et physiologiques les plus connus qui alimentent la crise d’angoisse :
Troubles de la santé liés à l’anxiété
C’est un fait : certains troubles de la santé peuvent se trouver liés à l’anxiété et aux crises d’angoisse, tantôt comme cause initiale, tantôt comme une conséquence fâcheuse.
Les troubles thyroïdiens, cardiaques, respiratoires, hormonaux, neurologiques ou encore digestifs, peuvent non seulement provoquer mais aussi aggraver les symptômes d’angoisse.
Inversement, l’anxiété chronique et les crises d’angoisse répétitives sont loin d’être anodines pour la santé, pouvant mener à l’hypertension artérielle, aux ulcères gastriques, aux troubles du sommeil ou aux dysfonctionnements immunitaires.
Il est alors impératif de consulter un médecin afin d’écarter toute cause médicale sous-jacente aux crises d’angoisse, ou pour traiter les conséquences que l’anxiété inflige à la santé.
Influence de l’hyperventilation et l’hypoglycémie
Maintenant, sue dire de l’hyperventilation et de l’hypoglycémie ?
Ces deux phénomènes physiologiques s’avèrent être des déclencheurs, voire des amplificateurs de la crise d’angoisse.
L’hyperventilation, soit une respiration trop rapide et superficielle, peut conduire à une chute du taux de dioxyde de carbone dans le sang, se manifestant par des vertiges, étourdissements, fourmillements, palpitations ou sensations de suffocation, qui sont souvent mal interprétés comme des signes de danger imminent, accentuant ainsi l’angoisse.
L’hypoglycémie, caractérisée par une chute du taux de glucose dans le sang, peut survenir après jeûne prolongé, un effort physique conséquent ou à la suite d’une consommation excessive de sucre, provoquant tremblements, sueurs, nausées, palpitations, ou une impression de faiblesse générale pouvant également être confondus avec des signaux de panique.
Il est donc préconisé de pratiquer une respiration posée et profonde, et de s’adonner à des repas réguliers et équilibrés, pour tenir à distance ces perturbateurs.
Impact des substances : médicaments, alcool et drogues illicites
Ne sous-estimons pas l’impact que peuvent avoir certaines substances sur les crises d’angoisse.
La caféine, par exemple, se présente comme un stimulant pouvant faire grimper le rythme cardiaque, la tension artérielle, accroître la transpiration ou l’agitation, et ainsi mettre en branle l’apparition de symptômes anxiogènes chez les personnes y étant sensibles.
Certains médicaments, à l’instar des corticoïdes, des bronchodilatateurs, des décongestionnants ou des antidépresseurs, peuvent aussi se targuer d’effets indésirables sur le système nerveux et devenir la source d’épisodes d’anxiété ou de crises d’angoisse.
L’alcool et les drogues illicites, tels que le cannabis, la cocaïne, l’ecstasy ou les amphétamines, n’échappent pas à la règle, en ayant le potentiel de précipiter ou d’intensifier ces crises, que ce soit lors de leur consommation ou durant la période de sevrage.
Il est donc sage, voire recommandé, de limiter, voire de fuir ces substances, ou de solliciter l’avis d’un professionnel de santé si la dépendance s’en mêle.
Les situations et les conditions qui exacerbent la crise d’angoisse
Il semble évident pour la majorité que certains éléments de notre quotidien ont le pouvoir de troubler le fragile équilibre de notre sérénité.
Cependant, dans le dédale des circonstances de la vie, somme-nous réellement conscients de ce qui peut intensifier une crise d’angoisse ? Des facteurs multiples et parfois insoupçonnés peuvent faire basculer un moment d’inconfort en une véritable tempête émotionnelle.
Prenons le temps de démystifier ces situations et conditions qui amplifient nos peurs les plus profondes.
L’importance du contexte environnemental
Vous l’avez peut-être déjà constaté, mais le contexte environnemental détient une influence capitale sur notre état intérieur.
Un espace bruyant, surchargé, un corridor étroit ou une pièce mal éclairée sont autant de scénarios qui peuvent stimuler l’angoisse.
Ce n’est pas seulement une question de confort, il s’agit de ce sentiment d’être piégé, cet air pesant qui vous coupe le souffle. Et que dire des lieux inconnus ou isolés ?
Ils ont cette tendance à nous rendre vulnérables, à nourrir ce sentiment d’insécurité qui fouette notre anxiété.
Pour calmer le jeu, il est judicieux de privilégier des environnements paisibles, ouverts, bien éclairés; des endroits où l’on se sent chez soi.
Parfois, le simple fait d’avoir un objet rassurant, tel qu’un téléphone, un bon livre ou même un bijoux précieux, peut devenir un bouclier psychologique contre l’oppression ambiante.
Les situations stressantes aiguës et chroniques
Que ce soit une épreuve soudaine ou un stress qui s’étire dans le temps, ces deux visages du stress ont un point commun : leur capacité à précipiter l’anxiété vers des sommets vertigineux.
Conflits, affrontements, situations d’urgence ou de danger immédiat, à ces instants cruciaux, l’instinct de survie peut se métamorphoser en crise d’angoisse.
Et que dire des aléas de la vie, des rythmes effrénés, de la fatigue accumulée, ou des changements imprévus – ils contribuent tous à cette charge émotionnelle qui nous rend si vulnérable aux attaques de l’anxiété.
Comment, alors, garder le cap face à ces tourbillons de stress ?
Il nous faut cultiver notre jardin intérieur, adopter des styles de vie harmonieux, nous adonner à des pratiques apaisantes, partager nos ressentis et n’hésiter à solliciter de l’aide lorsque le courant devient trop fort.
C’est en mariant ces différentes stratégies que nous pouvons envisager de désamorcer les bombes de l’angoisse avant qu’elles n’explosent.
Conclusion
Parler d’une crise d’angoisse, c’est évoquer cette tempête intérieure aussi soudaine que violente, marquée par une suite de symptômes aussi divers qu’accablants.
Cette manifestation de l’anxiété ne choisit ni son moment ni sa cible, et peut être alimentée par une kyrielle de déclencheurs, des plus patentes aux plus subtiles.
Oui, que ce soit le fruit d’un évènement d’une intensité troublante, d’un trouble anxieux tenace, d’un déséquilibre physiologique insidieux ou même d’une substance que l’on croyait anodine, la crise d’angoisse ne fait pas dans la demi-mesure.
Pourtant, il serait illusoire de croire que vous êtes à la merci de ces crises.
Comprenez bien : il existe des chemins, des approches, des issues pour les prévenir, pour les apprivoiser, pour s’en détacher. La priorité ? Se tourner vers un professionnel – médecin ou psychologue – pour poser un diagnostic éclairé, écarter tout doute somatique et élaborer un plan de bataille sur-mesure.
Considérer la santé globale, autant physique que psychique, devient alors un impératif : une hygiène de vie équilibrée, des pratiques relaxantes, un partage émotionnel et un appel à l’aide lorsque le poids devient trop lourd à porter.
N’attendez pas que l’ombre de l’angoisse s’étende et obscurcisse vos jours, prenez les devants. La sérénité mérite qu’on se batte pour elle.
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Ressources
- Une histoire critique du concept d’angoisse – Jean-Pierre Peter
- « La crise d’angoisse aigüe » – AMELI (Assurance Maladie)