Dès le début de ma carrière de coach comportemental, j’ai été particulièrement étonné par le nombre important de personnes qui me contactent au sujet d’un problème particulier. La peur d’une homosexualité « cachée », la peur d’être homosexuel(le). En d’autres termes, la peur d’être gay ou la peur d’être lesbienne.

Jeune (le temps passe), je me souviens fort bien m’être posé la question de ma nature sexuelle, de mon identité sexuelle. A l’époque, il m’est arrivé d’être troublé par certains jeunes hommes de mon âge dont il émane une certaine féminité.

Non pas que j’associe l’homosexualité masculine à une féminité exacerbée ou l’homosexualité féminine a un comportement masculin. Juste une sensibilité particulière que je n’ai que fort rarement retrouvé chez les hétéros dont je suis.

Quoiqu’il en soit, il est parfois de ces bizarreries que l’être humain est capable de s’infliger. Ainsi, la peur de l’homosexualité est vécue par certaines personnes comme une tare suprême, comme une remise en cause anormale du sens de sa propre vie.

Comme si l’éventualité d’être gay était la peur la plus ultime, celle qui fait d’un homme ou d’une femme, non plus une personne à part entière, mais un truc qui fait que vous n’êtes pas comme tout le monde. Comme si l’homosexualité était la preuve de ne pas être une personne normal(e).

Qu’il s’agisse de la peur d’être homo, autant chez les hommes que chez les femmes, les causes et les conséquences sont à peu près les mêmes. Les solutions sont également identiques puisque les psychés masculines et féminines sont identiques en la matière.

Alors, bien sûr, notre société n’éduque pas les garçons de la même manière que les filles. Certaines différences essentielles peuvent donc émerger au cours de l’analyse des troubles à l’origine de cette peur obsessionnelle de l’homosexualité.

C’est le cas pour chaque personne concernée puisque chaque histoire personnelle est unique et doit être prise en compte pour comprendre ce qui peut être vécu comme un problème.

Pour autant, la peur d’être gay est le symptôme d’un autre problème et c’est de ce vrai problème dont je souhaite vous parler.

Le toc homo, c’est quoi ?

Quand il s’agit d’homosexualité, tout comme avec l’hétérosexualité, il s’agit d’une nature. Quand on s’interroge de façon obsessionnelle sur sa vraie nature sexuelle, on peut alors parler de toc homo, de toc d’homosexualité.

Qu’est-ce que cela signifie que de souffrir d’un toc homo ?

Il s’agit là d’une pensée obsessionnelle autour de l’homosexualité. Qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, la personne intéressée a trés peur de pensées qui tournent autour de son éventuel – et inattendu – désir pour une personne du même sexe qu’elle.

Ces pensées relève d’une obsession à la faveur de laquelle la personne qui doute de sa sexualité s’interroge sur sa vraie nature et, ce faisant, essaie de se rassurer.

Elle interroge alors son désir en imaginant ce que serait sa vie si elle était un(e) homo confirmé(e) ce qui, bien sûr, est facteur de crise d’angoisse.

Bien évidemment, la question de son orientation sexuelle génère un trouble qui, lui même, génère de l’anxiété et partant, des crises d’angoisses parfois si violentes qu’elles ont du consulter les urgences hospitalières.

Peur d'être gay : Les hommes comme les femmes ont parfois peur d'être homosexuels

Le problème de l’attirance éventuelle pour une personne du même sexe que soi fait considérablement souffrir puisque bouleversante.

La personne est fortement angoissée à ce sujet, même si, la plupart du temps, elle explique n’avoir aucun problème avec l’homosexualité. Mais, in fine, il s’avère que ce qui est bon pour les autres, ne l’est pas pour elle !

Cet homme ou cette femme a donc trés peur d’être ce qu’elle n’est pas. Elle n’a de cesse de s’interroger, de s’angoisser, et tente vainement de trouver des éléments de réponses tangibles au sujet de sa peur d’aimer ou de désirer une personne du même sexe qu’elle.

La question du toc homo provient donc d’un trouble obsessionnel compulsif.

En effet, la personne qui dit souffrir de doutes quant à sa propre sexualité ne peut pas s’empêcher de remettre en cause sa vraie nature. Partant, elle se pose mille et une question, essaie d’y répondre pour se sécuriser, ce qui enrichit le doute.

Dans la même veine, elle est victime de pensées intrusives et, partant, de pensées obsessionnelles autour de ce sujet qui conditionne sa vie, qui remette son futur en cause.

Pour un homme, cela peut aller jusqu’à s’apporter la preuve de son homosexualité à la faveur d’une érection en présence d’un autre homme. Pour une femme, ce sont les ressentis d’une excitation qui corrobore l’anxiété liée à une éventuelle homosexualité.

Autant de comportements qui alimente le trouble lié au problème d’une éventuelle homosexualité.


Comportementaliste depuis 30 ans, je partage avec vous ma vision des choses.

Dans ma newsletter hebdomadaire, j’interroge les interactions sociales, affectives et professionnelles, leurs dysfonctionnements et leurs conséquences.

Bien sûr, je proposerais des solutions adaptées et personnalisées issues de l’approche stratégique et systémique, suivant le Modèle Palo Alto, une approche brève orientée solutions, dédiée à la résolution de problèmes d’angoisse, d’anxiété, de dépression et de phobies.

Des pistes de réflexions et des solutions pour changer !

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Homosexualité et peur du jugement

Celles et ceux qui refusent, parfois violemment, éventualité l’éventualité d’une homosexualité, en sont quitte pour une dépression importante.

Ils sont confrontés à des conflits intra psychiques. Pourquoi ?

Simplement parce qu’ils ne s’envisagent et ne se positionnent que dans la peur du jugement des autres à leur endroit, et plus difficilement par rapport à eux mêmes.

C’est en refusant catégoriquement l’éventualité de leur homosexualité qu’ils se retrouvent face à des gros problèmes émotionnels. Un peu comme quand un homme ou une femme refuse l’idée que sa compagne ou son compagnon puisse ne plus l’aimer et le ou la quitter un jour.

Pour en finir, provisoirement, ce n’est pas parce que vous êtes bouleversé(e) par une émotion de désir, que votre ressenti s’apparente à de l’homosexualité, ni que vous ressentez du désir à propos du personne de même sexe que vous que vous êtes dégénéré(e), et encore moins pervers(e), homo, anormal(e), ou encore malade, et bon(ne) à soigner.

Personnellement, j’ai souvenir d’avoir été bouleversé devant les images de Johnny Depp dans le film « Charlie et la chocolaterie ». Il était d’une beauté que je trouvais époustouflante et celle-ci ne m’a pas laissé indifférent. Pour autant, je ne me sens pas homosexuel. Je sais quelle est ma nature sexuelle, et je ne vis pas mon émotion au sujet de cet acteur comme un problème.

Réalités émotionnelles

Pour être clair et franc, voire confrontant, vous ne faites de l’homosexualité un problème que si vous le voulez bien.

Je sais que lorsque j’écris cela certains d’entre vous vont me détester. En tout homme, il y a une part de féminité, et en toute femme une part de masculinité. Le plus simple n’est-il pas de l’accepter ? Pourquoi refuser l’idée de votre sensibilité ?

C’est comme si, homme, genre mâle dominant, vous êtes en colère parce-que vous pleurez devant une scène de film. Pourquoi refuser la preuve de votre sensibilité face au monde qui vous entoure ? Je comprends que cela puisse générer chez vous angoisses, ou crises d’angoisses, voire crise de panique. Mais, soyons clair : c’est ce qu’il vous arrive tant que vous refusez votre réalité.

Cette réalité peut être ponctuelle ou permanente un peu comme dans une relation avec un(e) employeur. On peut éprouver le désir de suivre un employeur, un directeur ou une directrice de département au bout du monde tellement on est subjugué(e) par l’intéressé(e).

On peut être du même sexe que celle-ci, ne jurer que par elle, se sentir ému(e) de sa présence, cela fait-il de vous un être humain coupable d’homosexualité ?

Vous ne faites ni ne ressentez rien de répréhensible. Ce qui s’exprime en vous en termes de conflit intérieur, c’est le jugement de la société, c’est votre culture et votre éducation qui vous mettent à mal.

Comment dépasser la peur d’être homosexuel-le ?

Dans le parcours de vie d’un homme ou d’une femme, et à plus forte raison quand vient le moment de s’affirmer dans son identité sexuelle (cf. coming-out), il est normal de se poser des questions à propos de sa propre sexualité.

De la même façon, il est compréhensible d’être bouleversé(e) voire très angoissé(e) à l’idée de ne pas être comme tout le monde.

Dans le même registre, il est bien compréhensible d’être perturbé(e) par le désir que l’on ressentirai pour une personne du même sexe que soi alors que l’on éprouve du plaisir dans une ou des relations sentimentales hétérosexuelles.

A 20 ans, je me souviens m’être confusément posé ce type de questions alors que, plusieurs jours durant, un ami et moi avons dormi dans le même lit.

Je me suis alors interrogé quant à mon éventuel désir pour cet ami.

Toute normale et légitime qu’ait été ma question, ma réponse est demeurée exclusivement hétéro et, pour la petite histoire, alors que j’avais compris que mon ami ressentait le même état de confusion, nous nous sommes bien gardés d’en parler par peur de nos réactions respectives.

Si j’ai su rapidement ce qu’il en était de ma nature sexuelle, pour celles et ceux qui n’auraient pas cette chance de pouvoir affirmer leur nature sexuelle, voire qui la mettraient en doute, sachez qu’il existe une solution pour dépasser sa peur de l’homosexualité.

Ou, pour être plus exact, une solution à la peur d’être soi même homosexuel(le) alors que toute votre vie s’est organisée « autour » de l’hétérosexualité.

Une solution inattendue

C’est en acceptant l’éventualité d’être gay, et/ou d’éprouver un désir homosexuel et, partant, la possibilité d’assumer son homosexualité, que l’on dépasse ce que nous vivons comme un problème.

Bien sur, si cette homosexualité s’affirme, vous pouvez vous sentir perturbé(e). Mais vous ne vous posez pas la question de savoir si c’est bien ou mal. C’est, et c’est tout. Alors, pourquoi en faire un problème ?

Là est la vraie question !

Quand je me suis interrogé sur ma nature sexuelle, je n’ai pas eu peur de perdre l’amour des miens et encore moins d’être exclu.

Simplement, j’ai compris que mon orientation sexuelle était une et pas une autre, et sans doute, l’ais-je accepté par amour pour moi bien que, je le reconnais, à l’époque, les choses n’étaient pas si simples.

M’accepter tel que je suis a sans doute été ma réponse à la peur d’être jugé(e) pour ce que je suis, et non pour l’image que je me devais de donner de moi aux autres.

D’ailleurs, à bien y réfléchir, n’est-ce pas là que se situe le problème, dans l’amour inconditionnel ?

Ne pas être pas comme tout le monde fonde la peur d’être mis(e) à l’écart, d’être jugé(e), de se sentir anormal(e), voire malade. A preuve, le nombre de patients qui me consultent et  m’informent consommer force médicaments car ils sont dépressifs à l’idée d’être homosexuel ou homosexuelle.

C’est donc en travaillant sur la confiance en eux, l’image que l’on a de soi, puis sur l’affirmation et l’acceptation de soi, que l’on dépasse le problème de l’angoisse de l’homosexualité. Et c’est bien plus simple et rapide que la plupart des gens le croient.

Et si la peur d’être gay cachait autre chose ?

Le problème ne réside t’il pas plus dans les limites que vous mettez dans vos relations à l’autre pour pour, éventuellement, vous protéger de votre crainte qu’il ou elle profite de son charme à votre détriment.

La peur de ne pas arriver à assumer vous angoisse et c’est normal. Alors, parlez en autour de vous ou consultez un thérapeute si vous en éprouvez le besoin. Ainsi, vous serez fixé(e) quant à votre réelle ou supposée homosexualité.

A ce sujet, j’ai une dernière précision à exprimer : quand une personne sait qu’elle est hétérosexuelle mais qu’elle est bouleversée par la peur d’être gay c’est, le plus souvent, et même à chaque fois, l’expression d’un autre problème, le symptôme d’autre problème, le vrai problème.

Je me rappelle un patient qui avait trés trés peur d’être gay. J’écrirais même qu’à cette idée il était particulièrement bouleversé. Cela remettait en cause toute sa vie, passée et à venir, en tant que futur ex hétéro. Du moins c’est comme ça qu’il se représentait les choses.

En consultation, il a partagé le fait qu’il était amoureux de son meilleur ami ce qui le perturbait énormément.

En nous appuyant sur l’approche systémique de Palo Alto et plus précisément sur l’approche stratégique et brève orientée solutions, nous avons travaillé sur son problème et nous sommes rendus compte qu’en fait il n’était pas plus homosexuel que je suis archevêque de Canterbury.

Sa réalité était que la réussite de son ami lui faisait envie.

Son meilleur ami vivait avec une jolie femme, intelligente et cultivée. Ils avaient une belle maison, chacun une voiture de luxe, etc. Bref, tout semblait réussir à ce couple au sens de mon patient ce qui n’était pas le cas de ce dernier. Pour lui, c’était plus difficile.

Ce patient a donc eu tôt fait, inconsciemment, de faire une sorte de transfert sentimental et sexuel sur son ami alors qu’en réalité il éprouvait juste du désir pour tout ce que son ami avait réussi.

Nous avons résolu son problème. Depuis, ce patient s’est repositionné dans sa vie comme dans sa relation avec cet homme, et les choses sont beaucoup plus claires. Il ne s’interroge plus sur sa nature sexuelle.

Les prémisses de la confusion

Jean-François est un jeune homme qui ferait un gendre parfait pour bien des mères en mal de compagnon pour leurs filles. Mais ce jeune homme est très perturbé. Sa mère me l’adresse en me suppliant de le recevoir au plus vite.

C’est un jeune homme de presque 30 ans et comme émotionnellement sidéré que je reçois.

Depuis des semaines, il n’a de cesse de penser à une éventuelle homosexualité. Il a une « petite amie« , une vie sexuelle épanouie, et l’idée d’une homosexualité éventuelle génère chez lui une peur terrible et des crise de panique qui le rendent dingue (dixit).

Elle est mignonne comme un cœur Marie. Très féminine au sens ou un homme tel que moi peut interpréter la féminité. La grâce, la légèreté, habillée de façon sexy – au sens où elle inspire le désir -. On ne peut pas être indifférent, ou indifférente, à son charme.

Marie est jeune, 24 ans. Elle a des relations sentimentales qu’elle qualifie de normales avec des hommes. Elle répète ne pas avoir de problèmes avec sa sexualité, et pourtant, elle sent bien que le charme de certaines femmes opère sur elle, que les personnes du même sexe qu’elle ne la laisse pas indifférente.

Elle n’a rien contre l’homosexualité mais, confusément, elle sent que quelque chose est entrain de modifier les paramètres de ses perceptions affectives voire sentimentales et sexuelles. Elle n’aime pas l’idée d’une homosexualité latente, cachée.

Pourquoi avoir peur d’être homo ?

Ali est un homme qui dit pratiquer le sport d’une façon particulièrement active. Il se dégage de lui une image très douce malgré ses airs bourrus. Son truc à lui, c’est de réussir tout ce qu’il entreprend ce qui chez lui est un facteur de stress chronique puisqu’il a tout le temps peur de ne pas satisfaire ses objectifs.

Lui, seules les femmes l’intéressent. Mais, il y a quelques mois, Ali est tombé amoureux d’un homme. Il n’en parle à personne, et rien ne se passe entre lui et cet homme qu’il aime tant.

Il ne comprend pas et, en réaction, se protège des hommes comme il peut. Il va jusqu’à répugner leur serrer la main comme à être trop à proximité physique des gens du même sexe que lui.

Il est très en colère. Je le trouve même à la limite d’une violence mal contenue. L’idée de son éventuelle homosexualité lui est impossible, insupportable. Il me consulte pour sortir de ce qu’il qualifie lui même d’enfer.

Le point commun entre ces trois personnes ? Le même. Tous les trois vivent dans la peur d’une supposée homosexualité, voire pire au sens de l’un d’entre eux : être bisexuel(le).

Tout comme Jean-François et Marie, Ali non seulement perturbé par la peur d’être homosexuel mais surtout par les conséquences que cela pourrait avoir dans tous les domaines de sa vie.

Si tous les 2 disent n’avoir aucun problème avec l’homosexualité, ils reconnaissent qu’être homo va bouleverser leur vie au point qu’ils ont peur de perdre ce qu’ils ont commencé à construire.

Ils ont peur de perdre leurs amis, d’être rejetés par leur famille, de rencontrer des problèmes professionnels.

Bref, ils ont la crainte terrible que leur vie et leur avenir soit perturbé à jamais puisque tous les projets de vie qu’ils avaient envisagé seraient basés sur de faux éléments d’appréciations en plus du fait qu’il faut bien le dire, dans notre société, il est plus facile d’être hétéro que d’être homo.

Être homosexuel(le) consiste donc à avoir une relation sentimentale et/ou sexuelle avec une personne de même sexe que soi, ou à éprouver de l’intérêt ou du désir pour une personne du même sexe que soi.

Qui dit ressentir cela, à compter d’un âge que je ne saurais déterminer, dit éprouver de l’intérêt et du plaisir à partager des moments sociaux, culturels, intellectuels, professionnels avec une personne du même sexe que soi.

Et qui dit éprouver ce plaisir laisse entendre que – parfois – cela évolue en désir affectif puis sexuel, si affinités.

Être homosexuel(le) c’est accepter d’être différent. Différent du plus grand nombre, différent au sens où l’on se sent épanoui(e) dans une relation avec une personne comme soi, que l’on est prêt(e) à assumer, voire à revendiquer sa différence. En bref, à vivre.

Il s’agit donc d’accepter de ne pas être « comme tout le monde », c’est à dire hétérosexuel. Encore faut-il assumer cette putative homosexualité, laquelle, dans le conscient ou l’inconscient collectif a toujours été jugée comme une maladie mentale, une perversion, une déviance même si l’on s’en défend aujourd’hui.

Homosexualité : de l’antiquité aux temps modernes

Encore en 2024, dans certains pays, l’homosexualité est un crime passible de la peine de mort.

Dans notre belle Europe, en France, il y a à peine 30 ans, l’homosexualité est soignée au même titre qu’une maladie mentale.

Trés récemment d’ailleurs, un médecin s’est illustré en proposant de soigner l’homosexualité avec de l’homéopathie. Si ce médecin voulait faire parler de lui, c’est gagné.

Force est de constater que l’homosexualité suscite des débats et des comportements passionnés depuis toujours. La différence est un problème même pour le Pape François, chef de l’église catholique.

Il suggère que les enfants qui présentent des comportements susceptibles d’être assimilés à une homosexualité latente, consultent des psychiatres. C’est le cas de le dire, mon dieu…

Chez les Grecs, au temps de l’antiquité, l’homosexualité est normale. C’est même la vraie et la seule sexualité. Les relations sexuelles entre hommes et femmes ne se conçoivent que dans une optique de reproduction.

La femme n’est qu’un élément porteur de l’enfant et n’est pas considérée comme un élément probant de désir sexué. L’homosexualité est donc normale dans une société à laquelle, aujourd’hui encore, nous n’avons de cesse de nous référer en termes intellectuels et culturels.

Notre société évolue au sens où elle se modernise (il paraît). Cela signifie qu’elle se dote de divers moyens pour être plus productive, pour se rendre le quotidien plus facile (il paraît bis). Il y a par exemple l’amélioration des conditions de travail, l’ouverture sur le monde (tu parles…), l’informatique, la médecine, et j’en passe.

Pour autant, cette société qui se modernise et qui prétend avancer avec son temps fait preuve de comportements pour le moins rétrograde quant à la différence avec tout ce qui n’est pas conforme à son histoire, à sa culture.

N’est-ce pas en ces termes, sur cette question de différences culturelles et sociales, qu’il nous faut appréhender et gérer l’angoisse de l’homosexualité, la peur d’être gay ?

Des bouleversements psychosociaux et affectifs

Vivre son homosexualité signifie vivre des relations privilégiées avec une ou des personnes de même sexe que soi, relations que la plupart des gens ne considère pas comme naturelles.

Encore aujourd’hui, en 2024, il est fréquent d’entendre des jugements réducteurs de la part de gens qui ne savent pas ou n’acceptent pas cette différence dont on taxe l’homosexualité.

J’en veux pour mémoire les débats passionnés violents qu’a suscité le mariage pour tous, et l’homoparentalité. Les risques sont légion que d’être exposé(e) à des quolibets et autres moqueries imbéciles, comme à celui de mises à l’index et d’exclusions pour cause d’homosexualité.

L’homosexualité signifie non seulement s’accepter dans son désir de l’autre, mais aussi s’assumer comme source et expression de désir. Partant, un homme est susceptible de se sentir désorienté par un désir qui le fait s’interroger sur sa propre sexualité alors qu’il a toujours été hétérosexuel.

Dès lors, il y a de quoi être pris d’angoisse, voire de crise d’angoisse. Pour certaines personnes, cela les bouleverse au sens où un tel désir remet en cause leur équilibre psychique et physique, tout comme l’image que l’on a de soi, et la confiance en soi.

A ce sujet, je me réfère aux patientes et patients qui me consultent à propos de leur peur quant à une homosexualité supposée.

Toutes leurs valeurs sont remises en cause : le positionnement des intéressés dans leur propre vie, comme leur relation aux autres, à leur propre famille, à leurs amis, aux collègues de travail, etc.

Pourquoi certaines femmes ont-elles peur d’être lesbienne ?

Assumer son homosexualité, que l’on soit un homme ou une femme, est malheureusement, aujourd’hui encore, parfois très compliqué.

Quand on évolue dans un milieu homophobe, on comprend bien pourquoi on peut avoir peur d’assumer son attirance pour les personnes du même sexe que soi.

Pourtant, dans certains cas, des femmes expriment la peur d’être lesbienne alors que leur environnement est ouvert à l’homosexualité.

Que veut dire cette peur irrationnelle ? La peur d’être lesbienne est presque aussi présente chez les femmes que la peur d’être homosexuel chez les hommes.

Le sexe de la personne intéressée ne semble donc pas vraiment avoir d’impact majeur, mais la découverte d’une putative homosexualité est parfois difficile à affronter.

Les raisons sont nombreuses, et la plus évidente est sans doute l’impact d’une telle découverte sur sa propre vie et sa situation sociale.

La société a beau être beaucoup plus tolérante qu’avant, être lesbienne n’est pas pour autant la norme.

Cela implique donc une position à part et les homosexuels (hommes et femmes) évoquent notamment la nécessité de faire leur coming-out à répétition, c’est-à-dire à chaque fois qu’ils rencontrent de nouvelles personnes.

Peur d'être gay, homosexualité: Comment accepter l'éventualité d'être homosexuelle ?

Malgré tout, de nombreuses personnes, homosexuelles ou non, ne développent jamais de peur à ce sujet. Elles développent encore moins des pensées obsédantes quant à leur sexualité naturelle. Alors qu’est-ce qui explique cette peur d’être lesbienne ou homosexuelle ?

Un environnement peu favorable

Comme je l’ai précédemment évoqué, un environnement social ou affectif peu favorable peut légitimement vous rendre très anxieuse à l’idée d’être homosexuel(le). Chaque année, des centaines d’adolescents ou de jeunes adultes se retrouvent à la rue et sans ressources à cause de leur homosexualité.

Si vous développez cette inquiétude, commencez donc par analyser votre entourage. Un milieu soclal ou affectif homophobe peut rendre la question de l’homosexualité obsédante. Même si vous n’êtes pas gay, vous pouvez commencer à avoir peur de l’être.

Résultat, vous pensez beaucoup à ce sujet qui vous préoccupe tant, et vous commencez à vous demander si cette inquiétude ne serait pas la preuve de votre homosexualité.

Les environnements faussement favorables

Analyser votre environnement est essentiel pour vous aider à comprendre d’où vient votre inquiétude. Cela vous permet également de ne pas vous placer au centre de la question et ainsi d’être moins seule avec vos peurs.

A cette fin, essayez de faire preuve de lucidité car certains environnements sont faussement favorables à votre épanouissement personnel. Certains parents affichent des convictions fortement opposées à l’homophobie, mais ont un rapport beaucoup plus conflictuel avec l’homosexualité.

Sans le vouloir, vous avez été influencé(e), ce qui peut avoir déclenché cette peur. Une peur qui correspond davantage à la crainte d’être rejeté(e) si vous ne rentrez pas dans les cases.

En soi, être lesbienne, à moins que vous ne préfériez le vocable homosexuelle, c’est ne pas être comme tout le monde puisque l’hétérosexualité est la norme convenue. En fait, on retrouve la peur d’être homosexuelle chez les enfants dont les parents n’ont pas été assez attentionnés ou présents.

Si l’enfant grandit au côté d’un parent qui ignore ses centres d’intérêt et les caractéristiques uniques de sa personnalité, il apprend à se comporter d’une façon qui lui semble correspondre à ce qu’il ou elle pense que l’on attend de lui ou d’elle.

Dès lors, à l’âge adulte, il peut avoir peur de trop se démarquer ce qui met en cause son autonomie.

Les impacts sur notre vie

La peur d’être lesbienne a évidemment de nombreux impacts sur la vie de ceux qui la supportent. Comme tous les toc et les phobies, une peur de ce genre peut devenir très handicapante.

Les pensées obsédantes empêchent de mener une vie normale en affectent les capacités de concentration. Plus généralement, cela a un impact négatif sur les relations sociales et intimes, puisque les personnes qui souffrent de cette peur ont souvent des difficultés à s’ouvrir aux autres ou, à tout le moins, aux gens différents d’elles.

D’un point de vue physique et physiologique, vivre en permanence avec une angoisse liée au genre a des conséquences très néfastes, notamment sur le sommeil. Les insomnies et les réveils nocturnes sont des symptômes fréquents.

La solitude qu’impose parfois une telle peur pèse lourdement sur le moral.

Enfin, dans le cas où cette peur empêche la personne concernée de faire face à la véritable nature de sa sexualité, un tel conflit a des conséquences psychiques et physiques graves. Ainsi, cela vous empêche de vivre une sexualité normale et épanouie (qu’elle soit homosexuelle ou hétérosexuelle).

L’impact sur l’estime de soi peut aussi mener à des extrêmes dramatiques, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes.

Quand le soupçon du désir fait se sentir coupable

Les personnes bouleversées par des désirs relevant de l’homosexualité et issues d’une culture maghrébine ou orientale sont encore plus fragilisées.

Elles ressentent une honte et une culpabilité particulièrement douloureuse. Ces hommes et ces femmes repoussent alors l’éventualité de leur homosexualité avec force.

Je me souviens d’un patient d’une beauté inouïe qui assumait très bien son homosexualité à ceci près qu’il la cachait à ses parents, et vivait dans la peur d’être découvert. Il passait son temps à mentir à tous les membres de sa famille.

En agissant de la sorte, il était affecté de troubles anxieux qui lui rendaient ses relations avec les autres assez difficiles. Il passait son temps à jouer un rôle, et ce d’autant plus qu’il se sentait femme et ne pouvait vivre sa transsexualité ou sa nature transgenre dont il se prévalait comme il en éprouvait le besoin.

Peur d'être gay, homosexuelle: Les causes de la peur d'aimer les femmes

Nous avons essayé de travailler sur son positionnement quant à son homosexualité. Jamais nous ne sommes arrivés au résultat escompté.

J’ai d’ailleurs « soupçonné » ce jeune homme d’agir de sorte à mettre en échec les professionnels qu’il consultait. Se présenter à sa famille dans sa réalité et son identité propre lui était insupportable.

Malgré ses résistances au changement – s’accepter devant les autres, tous les autres – Il avait le sentiment d’être un traître.

Il était très angoissé à l’idée de faire du mal à ses parents. Seul son frère cadet était informé de cette identité sexuelle, lequel frère était lui aussi en difficulté quant à sa propre homosexualité.


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Frédéric Arminot
Frédéric Arminot

Ancien grand anxio-dépressif, et victime d’angoisses aux multiples conséquences des années durant, je suis spécialisé dans le traitement des problèmes d'angoisse, d'anxiété, de dépression, de phobie, et de toc, et exerce depuis plus de 25 ans en qualité de comportementaliste (coach comportemental). Mes compétences dans les domaines de l'approche systémique de Palo Alto (approche stratégique et brève orientée solution) me permettent de résoudre 16 cas sur 17 en moins de 2 mois (95 % de résultats). A ce propos, je vous invite à prendre connaissance du programme thérapeutique en ligne que j'ai conçu : Le Programme ARtUS