La dysmorphophobie, également connue sous le nom de trouble dysmorphique corporel (TDC) ou encore BDD (Body Dysmorphic Disorder) est un trouble psychologique correspondant à une obsession de défauts corporels perçus, souvent minimes ou inexistants aux yeux de la plupart des gens, mais revêtant un caractère obsessionnel pour la personne concernée.

Ainsi, je me souviens d’une personne célèbre venu me consulter pour un défaut dentaire – à son sens -. C’était une véritable obsession qu la a valu bien des souffrances psychiques et physiques du fait de multiples opérations des maxillaires sans que jamais il ne soit satisfait du résultat puisqu’elle n’arrivera pas à cacher ses défauts.

Cette obsession entraîne une détresse émotionnelle intense ce qui pose la question de savoir quelles sont les les causes et les facteurs qui contribuent à l’apparition et au développement de ce trouble typique lié à une obsession vis à vis d’un ou plusieurs défauts physiques.

1. Influence des normes socioculturelles et des médias

L’une des causes principales de la dysmorphophobie réside dans les normes socioculturelles et l’influence des médias.

Dans une société où l’apparence physique est valorisée de manière souvent excessive, il est facile de développer des complexes. Les médias, y compris les réseaux sociaux, véhiculent des images idéalisées de la beauté qui ne sont souvent pas réalistes ou accessibles à la majorité d’entre nous.

Il n’y a qu’à voir le nombre de filtres employés par les influenceurs pour se présenter physiquement sous leur meilleur jour.

Ces représentations génèrent une pression intense pour se conformer à ces standards irréalistes, surtout chez les jeunes, mais aussi chez les adultes.

Les filtres de beauté sur les applications, les retouches photo, et les célébrités aux apparences parfaites créent une norme que beaucoup cherchent désespérément à atteindre.

Cette quête de perfection est susceptible de déclencher ou d’exacerber une dysmorphie corporelle chez les personnes vulnérables ce qui est souvent un facteur d’anxiété.


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2. L’impact des expériences traumatiques

Les expériences traumatiques, en particulier celles liées à l’apparence physique, jouent un rôle conséquent dans le développement de la dysmorphophobie.

Les moqueries, l’intimidation ou le rejet en raison de l’apparence physique, surtout durant l’enfance ou l’adolescence, laissent des cicatrices émotionnelles profondes. Ces expériences négatives conduisent parfois à une fixation sur certains aspects du corps, perçus comme défectueux ou anormaux.

Par exemple, une personne qui a été ridiculisée pour un nez jugé trop grand ou pour une peau acnéique est susceptible de développer une obsession à ces sujets.

Avec le temps, cette obsession peut se transformer en dysmorphophobie, la personne cherchant à corriger ou à cacher ce qu’elle vit comme des défauts qu’elle seule perçoit et vit comme tels, tout comme l’intéressée peut en arriver à s’isoler au nom de l’anxiété sociale par peur d’être encore jugée ou ridiculisée.

dysmorphophobie : cacher ses défauts et traumatismes

3. Prédispositions génétiques et biologiques

Les prédispositions génétiques et biologiques jouent également un rôle dans l’apparition du trouble dysmorphique.

Des études ont montré que les troubles anxieux, y compris la dysmorphie corporelle, ont une composante héréditaire. Les personnes ayant des antécédents familiaux de troubles anxieux, de dépression ou d’autres troubles psychologiques sont plus susceptibles de développer une phobie liée à leur apparence physique.

Sur le plan biologique, des anomalies dans les circuits neuronaux responsables de la perception de soi et du traitement des émotions peuvent contribuer à la dysmorphophobie.

Par exemple, des déséquilibres dans les neurotransmetteurs, comme la sérotonine, affectent la manière dont une personne perçoit son corps, rendant difficile la distinction entre une perception réaliste et une perception déformée.

4. Personnalité et traits psychologiques

Certaines caractéristiques de la personnalité et des traits psychologiques peuvent prédisposer une personne à la dysmorphophobie.

Les perfectionnistes, qui ont des attentes élevées envers eux-mêmes et sont très critiques à leur propre égard, sont plus susceptibles de développer ce trouble.

Leur besoin de contrôle et leur insatisfaction chronique les invitent à se focaliser sur des défauts perçus, et à chercher constamment des moyens de les corriger.

De même, les personnes souffrant d’un trouble obsessionnel-compulsif (TOC) ou ayant des comportements obsessionnels sont à risques.

Leur propension à s’engager dans des pensées répétitives et à se concentrer sur des détails spécifiques peut facilement se traduire par une obsession liée à l’apparence physique.

5. L’isolement social et ses conséquences

L’isolement social, qu’il soit causé par un manque de soutien social ou par une mauvaise estime de soi, peut aggraver les symptômes dysmorphophobiques. Les personnes isolées socialement ont souvent moins d’occasions de recevoir des retours positifs sur leur apparence, ce qui renforce leur obsession pour les défauts physiques perçus.

En outre, l’isolement peut limiter l’exposition à des perspectives variées, ce qui rend l’individu plus vulnérable à des pensées irrationnelles et à des perceptions déformées de soi.

L’absence de relations sociales significatives exacerbe le sentiment de solitude et d’inadéquation.

6. Le rôle de l’estime de soi

Une faible estime de soi est un facteur majeur dans le développement de la dysmorphophobie.

Les personnes qui manquent de confiance en elles et qui ont une vision négative de leur propre valeur sont plus susceptibles de développer une obsession pour leur apparence. Cette obsession est souvent une tentative de compenser ou de masquer un sentiment d’inadéquation plus profond.

L’estime de soi peut être influencée par de nombreux facteurs, y compris l’éducation, les expériences passées, et les relations interpersonnelles.

Une personne qui a grandi dans un environnement où l’apparence physique a été fortement valorisée, ou qui a subi des critiques constantes sur son apparence, peut développer une estime de soi fragile et devenir obsédée par son apparence dans une tentative de valider sa valeur.

7. L’influence des relations interpersonnelles

Les relations interpersonnelles, en particulier les relations intimes et familiales, jouent un rôle crucial dans le développement de l’obsession des défauts corporels.

Les commentaires négatifs ou les critiques, même s’ils ne sont pas intentionnels, ont un impact conséquent sur la façon dont une personne perçoit son corps. Des remarques sur le poids, la taille, ou d’autres aspects physiques s’enracinent dans l’esprit et alimentent les fixations.

Dans des relations toxiques ou abusives, le partenaire ou un membre de la famille peut utiliser l’apparence physique comme un outil de contrôle ou de dévalorisation. À l’inverse, des relations positives et bienveillantes participent à renforcer l’estime de soi et à réduire l’obsession pour les défauts perçus.

8. L’anxiété et le stress comme facteurs déclenchants

L’anxiété et le stress sont souvent des facteurs déclenchants ou aggravants de la dysmorphophobie. Les périodes de stress intense, qu’elles soient liées au travail, aux relations, ou à d’autres aspects de la vie, peuvent exacerber les pensées obsessionnelles liées à l’apparence.

L’anxiété rend chacun(e) d’entre nous plus vulnérable à des pensées négatives comme à focaliser de façon excessive sur des aspects de notre corps perçus comme problématiques.

Enfin, les personnes dysmorphophobiques pénètrent souvent dans un cercle vicieux où l’anxiété alimente l’obsession pour les défauts corporels, et cette obsession, à son tour, augmente l’anxiété.

Il est donc crucial de traiter l’anxiété pour atténuer les symptômes de la dysmorphophobie.

dysmorphophobie : stress et anxiété

9. Les troubles alimentaires et la dysmorphophobie

Les troubles alimentaires, tels que l’anorexie ou la boulimie, sont souvent étroitement liés à la dysmorphophobie. Ces troubles sont caractérisés par une perception déformée de son corps et un désir compulsif de contrôler son apparence, souvent par des comportements alimentaires extrêmes.

Les personnes souffrant de dysmorphophobie sont plus à risques de développer des troubles alimentaires, car leur obsession pour leur apparence peut les pousser à adopter des régimes stricts, à se surentraîner, ou à se livrer à des comportements compensatoires.

10. La pression familiale et culturelle

La pression familiale et culturelle pour se conformer à des normes spécifiques d’apparence contribuent à la dysmorphophobie.

Dans certaines familles ou cultures, l’apparence physique est fortement valorisée, et certains de ses membres peuvent se sentir obligés de répondre à certaines attentes. Cette pression peut créer un stress immense et conduire à une obsession laquelle aboutit à une anxiété liée à l’apparence.

Dans des cultures où la minceur, la jeunesse, ou d’autres traits physiques spécifiques sont idéalisés, les personnes peuvent ressentir une pression constante pour atteindre ces idéaux, au risque de développer une forme d’obsession corporelle. Il est essentiel de reconnaître l’influence de ces facteurs pour comprendre et traiter efficacement ce trouble.

11. Le perfectionnisme et l’autocritique

Le perfectionnisme est une caractéristique commune chez les personnes souffrant de dysmorphophobie.

Ce trait de personnalité se manifeste par une quête incessante de perfection dans tous les aspects de la vie, y compris l’apparence physique. Les perfectionnistes sont fréquemment et particulièrement critiques envers eux-mêmes, ce qui les amène à se focaliser sur des imperfections mineures ou imaginaires.

Cette autocritique constante et sévère renforce non seulement l’obsession pour les défauts perçus, et rend difficile la reconnaissance de la beauté et des qualités positives de son propre corps.

Les perfectionnistes ont toutes les peines du monde à accepter leurs imperfections naturelles et se lancent souvent dans des tentatives répétées et parfois extrêmes pour les corriger.

1 solution à la dysmorphophobie : l’approche comportementale

Face à la complexité de la dysmorphophobie et aux multiples facteurs qui en sont à l’origine, il est essentiel de trouver une approche thérapeutique adaptée.

Le modèle Palo Alto, une thérapie comportementale systémique, brève et orientée solutions, se distingue par son efficacité à traiter ce type de troubles.

Cette approche se concentre sur les interactions actuelles de la personne et sur les comportements problématiques, plutôt que de se pencher sur les causes profondes ou l’histoire personnelle.

En identifiant et en modifiant les comportements et les schémas de pensée dysfonctionnels qui alimentent la dysmorphophobie, le modèle Palo Alto permet aux personnes dysmorphophobes de sortir de leurs cycles obsessionnels et de retrouver une perception plus saine de leur corps.

En mettant l’accent sur des solutions pratiques et rapides, cette approche aide les personnes à obtenir rapidement des améliorations concrètes en peu de temps, renforçant ainsi leur motivation à poursuivre ce traitement naturel.

Le modèle Palo Alto est particulièrement bien adapté aux personnes souffrant de dysmorphophobie, car il leur permet de retrouver progressivement un sentiment de contrôle et de satisfaction par rapport à leur apparence.


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Ressources externes


Frédéric Arminot
Frédéric Arminot

Ancien grand anxio-dépressif, et victime d’angoisses aux multiples conséquences des années durant, je suis spécialisé dans le traitement des problèmes d'angoisse, d'anxiété, de dépression, de phobie, et de toc, et exerce depuis plus de 25 ans en qualité de comportementaliste (thérapeute/coach comportemental). Mes compétences dans les domaines de l'approche systémique de Palo Alto (approche stratégique et brève orientée solution) me permettent de résoudre 16 cas sur 17 en moins de 2 mois (95 % de résultats).