La peur des piqûres, la bélénophobie, ou encore la phobie des aiguilles, est handicapante parce qu’elle empêche de recevoir de nombreux soins importants. Ce qui n’est pas sans poser des problèmes de santé.
En cette période de pandémie, cette phobie des piqûres est encore plus handicapante puisqu’elle empêche de recevoir un vaccin en passe de devenir obligatoire pour vivre normalement.
Heureusement, des solutions existent pour soigner les phobies rapidement ce qui nous invite à nous poser la question de comment vaincre la phobie des piqûres.
Thérapie comportementale et bélénophobie
Pour vaincre la bélénophobie et pouvoir enfin recevoir les vaccins nécessaires sans crainte et sans peur panique, la meilleure solution reste l’approche systémique de Palo Alto.
Le travail d’un comportementaliste consiste à aider le patient à explorer, observer et analyser ses angoisses et ses phobies. Comme ces peurs paniques sont le résultat de pensées irrationnelles incontrôlables, le patient est aidé à objectiver ses peurs.
L’analyse précise de leurs origines et des situations dans lesquelles elles se manifestent est une étape essentielle mais pas la plus urgente. Le plus urgent consiste à comprendre le mécanisme de la peur des piqûres pour la neutraliser rapidement.
Le patient et le thérapeute ou coach comportemental travaillent donc, en priorité, sur la neutralisation des symptômes de la bélénophobie. C’est ensuite que le patient est amené à travailler sur l’histoire de sa peur des piqûres ce qui est facile et rapide.
En effet, le travail de contextualisation mené au début du travail thérapeutique permet de naturellement identifier les raisons de cette peur. Vous n’avez donc pas besoin de « vous prendre la tête » à chercher les raisons initiales de votre problème.
Du fait de la construction même du travail thérapeutique mené grâce à l’approche stratégique et brève, ces raisons émergent toutes seules. Vous gagnez donc du temps, de l’énergie, et une efficacité considérable.
C’est la raison pour laquelle quand on parle de thérapie comportementale on parle aussi de thérapie brève.
Et si la solution à votre problème était là où vous ne l’auriez jamais imaginé…
Généralement, on conseille aux patients de se confronter mentalement progressivement aux situations qui l’inquiètent en commençant par la plus difficile. Il s’agit de bénéficier de l’effet systémique de cette approche thérapeutique, sachant qu’il est exclu que le patient se confronte physiquement à son problème.
En effet, ce travail de désensibilisation se pratique toujours de façon mentale et progressive jusqu’à totale disparition des symptômes. De lui même, le patient ira se faire faire des vaccins, une prise de sang, ou un autre type d’injections, sans appréhension ni peur panique.
Si le fonctionnement de l’approche comportementale semble très simple en apparence, elle ne fonctionne que si un professionnel vous accompagne, ou à la faveur de consultations en cabinet, ou à l’aide d’un programme thérapeutique en ligne (lire ci-après).
Non pas que le patient soit incapable de comprendre tout seul ses problèmes, mais comprendre « pourquoi » est trés insuffisant. Seul le soutien d’un comportementaliste ou d’un protocole personnalisé vous permet de vaincre votre peur des piqûres en toute sérénité et en quelques semaines seulement.
Les symptômes de la bélénophobie (peur des piqûres)
Comme toujours, pour vaincre une phobie, nous devons commencer par la définir correctement pour bien la comprendre. Pour commencer, il est important de bien comprendre que la bélénophobie n’est pas seulement la peur des piqûres.
En fait, c’est une phobie de tout ce qui est très pointu et parfois même des objets tranchants et très effilés. Le patient craint surtout la brûlure caractéristique d’un objet métallique traversant la surface délicate de la peau.
On différencie le malaise naturel que provoque une aiguille de la phobie. En effet, une injection est toujours douloureuse et désagréable. Les patients qui souffrent de bélénophobie peuvent avoir une crise de panique devant une photo de seringue ou à la simple pensée d’une prise de sang.
Certains s’évanouiront même devant un couteau de cuisine parfaitement effilé. Quand la crise de phobie se manifeste, on la reconnaît à ses symptômes plutôt classiques :
- Vertiges,
- Nausées,
- Douleurs intestinales,
- Peur panique,
- Évanouissement
- Crise d’angoisse,
- Etc.
Les causes de la phobie des piqûres
La bélénophobie a de nombreuses causes différentes. Les personnes souffrant d’anxiété généralisée sont susceptibles de développer des phobies qui s’attachent à différents objets en fonction de leurs expériences personnelles.
Cependant, tout comme la phobie du vide, la peur des piqûres étant une phobie très répandue, on suppose qu’elle a surtout des origines traumatiques. Pendant l’enfance, nous recevons tous de nombreuses piqûres, notamment pour faire nos vaccins obligatoires.
Si le pédiatre n’est pas assez délicat, alors l’enfant peut rapidement développer une peur panique de la piqûre. Je me souviens de séances de piqûres au sein de l’Institut Pasteur à Paris quand j’étais enfant.
Mon père ayant contracté la poliomyélite à l’âge de 23 ans, ma mère était obsédée par la peur que mes frères et sœurs, comme moi même, contractions cette maladie. Nous passions donc des après-midi entiers dans cet institut pour des vaccins, des prises de sang, et j’en oublie.
J’étais d’autant plus terrifié que les seringues, en verre, étaient énormes et que le médecin ou les infirmières nous coinçaient entre leurs jambes pour faire les injections. J’en conserve un souvenir douloureux, tant psychiquement que physiquement, à tel point que, aujourd’hui, me faire faire une prise de sang ou un vaccin est un problème.
Dans tous les cas, je me rends au laboratoire mais les piqûres me sont plus douloureuses que la normale. Je réagis trés fortement à la pénétration de cette aiguille dans ma peau.
Je le vis comme une blessure trés vive, comme une violence qui m’est imposée, une agression de mon intégrité en somme. Dès lors, je préviens toujours le personnel du laboratoire qu’au moment de la pénétration de l’aiguille dans ma peau je vais être… ordurier.
Je profère alors un mot à la hauteur de ma souffrance.
Du coup, la peur est renforcée à chaque piqûre indélicate et finit par devenir une phobie. Je ne suis pas phobique de la piqûre. Je vis cette dernière de façon trés douloureuse comme un écho à mon traumatisme d’enfant.
Ce n’est pas pour rien que beaucoup de médecins félicitent leurs jeunes patients avec une confiserie. Cela permet d’associer la piqûre à un simple mauvais moment passager. Enfin, le traumatisme peut aussi venir d’une piqûre d’insecte ou de la morsure d’un animal.
Malheureusement, on ne peut pas faire grand-chose pour empêcher la phobie d’apparaître à ce moment-là. On doit donc garder en tête sa potentielle apparition pour la traiter rapidement.
Une phobie des aiguilles dangereuse pour la santé
Parmi toutes les phobies, la bélénophobie peut être l’une des plus dangereuses. Elle ne met pas directement notre vie en danger, mais elle peut nous empêcher de recevoir certains soins médicaux absolument nécessaires.
Par exemple, nous devons tous faire un rappel vaccinal contre la diphtérie et le tétanos entre nos 25 et nos 30 ans. Un patient souffrant de bélénophobie s’arrange généralement pour ne jamais recevoir le vaccin.
Comme c’est un adulte, personne ne peut vraiment l’y forcer. Les maladies précitées, tout comme la poliomyélite, sont particulièrement dangereuses et encore bien présentes de nos jours.
Enfin, la bélénophobie empêche également de faire des prises de sang. Or, à partir d’un certain âge, des prises de sang régulières sont indispensables pour surveiller sa santé, découvrir certains problèmes et réagir à temps.
Bélénophobie et prise de médicaments
Dans les cas extrêmes de bélénophobie, certains patients développent aussi une peur panique de la prise de médicament. Ils trouvent toujours les comprimés trop gros et peinent à contrôler leur déglutition quand ils tentent d’avaler un comprimé.
Résultat, ils ont sans cesse l’impression qu’ils risquent de s’étouffer, ce qui participe à alimenter la phobie. Les femmes semblent plus touchées par ce problème que les hommes, sans que la science sache exactement pourquoi.
Certaines études suggèrent que la phobie des piqûres et la phobie de la prise de médicaments sont à considérer indépendamment.
Les deux phobies pourraient être liées, chacune participant à l’apparition de l’autre, mais la phobie de la prise de médicaments serait une phobie à part entière et encore mal connue.
Quoiqu’il en soit, les intéressés en conçoivent des pensées obsessionnelles de la même façon que les personnes qui ont la phobie du dentiste.
En effet, plus que le dentiste lui-même, c’est la proximité entre la bouche et le cerveau, ainsi que les bruits de la fraise ou encore l’idée de la pénétration des aiguilles dans les gencives qui posent problèmes à la faveur d’une anesthésie.
La vaccination sans aiguille sera-t-elle bientôt possible ?
Des chercheurs travaillent au développement d’une vaccination sans aiguille.
L’objectif n’est pas de venir en aide aux bélénophobes, mais plutôt de réduire les risques d’infection et de faciliter la vaccination dans des régions où le transport et le stockage des seringues ne sont pas simples.
Actuellement, un pistolet de vaccination est la solution envisagée : il envoie un micro-jet de liquide qui transperce la peau à une échelle 6 fois plus petite qu’une seringue. C’est une solution inespérée pour les bélénophobes.
Néanmoins, rappelons que la bélénophobie ne s’arrête que rarement à la question des aiguilles. Se faire soigner reste donc la meilleure solution..
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