Ce jour là, un jour où, comme tous les jours, je consulte, je me sens fatigué. Toute la journée, j’ai eu des cas assez difficiles. Le monsieur qui m’est adressé par sa compagne est, sa femme me l’a dit, un cas difficile. Il n’a de cesse d’avoir peur d’avoir peur.
Ou, dit autrement, il souffre de phobophobie. Cas humain difficile par son histoire personnelle. Dur par ses implications familiales et affectives. Compliqué parce que Bruno est un homme qui a connu la gloire et, aujourd’hui, depuis quelques temps déjà, ne connaît que l’enfer en plus de le faire vivre aux autres.
Il est 18H. Bruno arrive. Se présente. Immédiatement, sa souffrance me saute au visage. J’ai comme mal pour lui. Je suis crevé mais je vais m’accrocher et m’impliquer comme il se doit. Bruno semble avoir peur d’avoir peur, effectivement, comme s’il se demandait comment et pourquoi il est là.
On dirait un type arrêté par la police pour un crime qu’il n’a pas commis et qui ne comprend pas ce que l’on lui veut mais entend bien ce dont on l’accuse. Je commence par m’assurer qu’il est bien présent au cabinet de son plein gré. Ce qu’il me confirme.
J’entreprends de lui expliquer ce qu’est le coaching comportemental. Je mets un point d’honneur à toujours tout expliquer aux patients dès la 1ère consultation. Les puristes, les didacticiens, diraient que je pose le cadre. Durée des consultations, méthodologie, montant des honoraires, secret professionnel, etc.
Bruno acquiesce. Il n’a aucune question à me poser. Je lui propose que nous commencions à voir, ensemble, quel est son problème.
Peur d’avoir peur: De la gloire à l’abandon
Bruno a beaucoup de problèmes. Sa compagne exprime un certain nombre de menaces en réponse aux comportements de son compagnon. Enceinte de 6 mois 1/2, elle essaye de l’aider comme elle peut mais n’envisage plus de supporter l’alcoolisme grandissant du père de son enfant.
A ce moment là, je comprends que cet homme n’est présent que parce que sa compagne lui a demandé de consulter. Bruno est donc, au contraire de ce qu’il me disait tout à l’heure, ce que les comportementalistes – dont j’ai le plaisir d’être – appellent un patient désigné.
Je demande à mon patient en quoi le fait qu’il boive de l’alcool est un problème. Bruno répond indirectement à ma question en me parlant de sa gloire déchue. Bruno est jeune. A peine 32 ans. Il a longtemps été un sportif de haut niveau.
Le sport qu’il pratiquait est très à la mode aujourd’hui.
Avec une équipe franco américaine, des années durant, il a fait partie de ceux qui ont donné ses lettres de noblesse à cette activité sportive. Pour des questions d’anonymat, vous comprendrez que je ne peux préciser de quel sport il s’agit.
Peur d’avoir peur: Du paradis à l’enfer
Très vite, Bruno a connu la réussite, les podiums, les voyages, les groupies, les fêtes d’après compétitions, les grands hôtels, les interviews presse. Bruno était reconnu, recherché. J’irais jusqu’à dire adulé. Il roulait sur l’or. Son égo était plus que gonflé. Les sponsors se l’arrachaient.
Il était demandé encore et encore. De façon très souterraine, Bruno a commencé à être moins performant. Il était souvent fatigué, se blessait, un peu au début, puis plus gravement ensuite.
Bruno n’a pas fait le rapprochement entre les beuveries qui suivaient les compétitions, moments d’excès souvent accompagnés d’usage de cannabis ou de cocaïne. Bruno reconnaît qu’il a fait sa star, jusqu’au moment où les sponsors ont, les uns après les autres, commencé à le lâcher comme il le dit lui même.

Contacté de moins en moins souvent pour des démonstrations ou des compétitions, un jour, le téléphone de Bruno a définitivement cessé de sonner. Bruno s’est senti trahi, abandonné. Après avoir tant donné, rapporté tant de trophées, il n’y avait plus personne pour lui répondre au téléphone.
Plus personne pour lui faire confiance. Bruno s’est retrouvé seul, ne sachant à qui se vouer. Ses propres potes, comme il les appelle, le contactaient de moins en moins.
Cultiver la nostalgie pour éviter la peur d’avoir peur
Bruno a bien essayé de renouer en organisant des fêtes comme au bon vieux temps mais ses invitations n’étaient pas suivies. De plus en plus isolé, Bruno a d’abord conçu du ressentiment puis de la colère et, enfin, de la honte et de la culpabilité.
Pour que ces douleurs soient moins difficiles à supporter, ce jeune homme a fait simple. Il s’est référé aux substances qu’il consommait – presque – sans limites du temps de sa gloire. Il s’est enfoncé doucement, mais surement, jusqu’au point qui le mène aujourd’hui à mon cabinet.
Bruno a essayé de s’adapter. A envisagé une formation en qualité de directeur marketing et de directeur de produits liés à son ancienne activité de sportif de haut niveau. Il n’a jamais terminé ces études et, quand il cherchait des stages, il était convaincu que son nom était entaché d’une aura très négative.
Il était devenu un loser (dixit). Le temps a passé, son capital confiance, déjà fort émoussé, a décru à une vitesse vertigineuse jusqu’à disparaître. Aujourd’hui, Bruno a peur tout le temps, de tout et e tout le monde. Bruno a peur de la vie. Il a peur d’avoir peur.
La vie de ce gaillard n’est empreinte que d’angoisses, que d’anxiété, que de comportements d’évitements, que de résistances au changement. A ce moment précis, la vie de Bruno se résume en deux mots: douleur indicible!
Peur d’avoir peur, ou comment faire pour se saboter
A ce stade, je demande à ce jeune homme (j’écris « jeune » parce que bien que je ne me pense pas comme un vieux machin, j’ai quand même 55 ans…), ce qu’il a agi pour essayer de trouver des solutions à son problème.
Il m’explique qu’il vit de puis plusieurs années avec cette jeune femme qui m’a téléphoné pour prendre rendez-vous en son nom. Sa compagne lui a demandé de changer, de faire quelque chose. Elle ne supporte plus son problème et encore moins ces conséquences socioaffectives.
Bruno se lève très tard, alcoolisé de la veille. Il ne gagne pas sa vie. Dépense de l’argent qu’il n’a pas. Se montre assez souvent agressif.
L’angoisse chronique d’une gloire déchue
Quand je demande à Bruno ce qu’il ressent en en parlant, il pleure. Doucement. Ses larmes coulent le long de son visage. Puis il me dit:
- « J’ai peur. Et j’ai peur d’avoir peur. J’ai peur tout le temps. J’ai l’impression que, quoique que je fasse, je n’arriverais à rien.
J’ai peur de ne pas y arriver et, en même temps, alors que je cherche les moyens de réussir, je ne vais que d’échec en échec.
Je ne me sens bien que lorsque j’ai bu et, dans ces moments là, tout me semble possible. Je n’ai plus peur ». - « OK, Bruno. Mais, de ces moments de désinhibition, que ressort-il? Arrivez vous à les capitaliser?
Est-ce que cela vous aide à commencer à construire des projets de façon durable, à ne plus avoir peur? » - « A chaque jour qui passe – me répond t’il entre deux sanglots -, j’ai l’impression de tomber plus bas que la veille.
Quand je suis dans la rue, j’ai l’impression d’être un clodo.
Je m’habille n’importe comment, et mon seul vœu quand je quitte la maison, c’est de filer me protéger de ma peur au… café.
Je n’arrive plus à affronter la réalité tellement elle me fait peur.
Quand je me réveille, je me sens tellement mal, tellement angoissé, si pétrifié par ma peur de cette journée qui s’annonce, que je n’ai qu’une seule obsession.
Retrouver ma gloire. »
Fuir la peur d’avoir peur, et en rajouter toujours plus
- Ma compagne essaie de me retenir d’aller boire. Elle essaye de me protéger. Me pousse à chercher des solutions au travers de formations ou de recherches d’un job. Je n’y arrive pas. Cela augmente ma culpabilité, mon mal être. Je la fuis, elle, comme je fuis la vie, cette vie qui me fait si peur ».
- « Et au café, j’imagine qu’à chaque verre bu, vous avez l’impression de renaître à la vie? »
- « Oui. Je sais que je meure à moi même mais j’ai si peur que seul l’alcool me protège. »
- « De quoi avez vous peur? »
- « De ne pas y arriver. »
- « De ne pas arriver à quoi? »
- « A reprendre pied avec la vie. A être à la hauteur. A renouer, si ce n’est avec la gloire, au moins avec la reconnaissance »
- « Mais votre passé, Bruno, vous avez conscience que vous l’avez dans le dos? »
Peur d’avoir peur: Le refus de la réalité
Bruno se raidit. Je sens sa colère poindre. Je n’ai pas peur pour moi mais j’attends une réaction par rapport à ce que je viens de délibérément provoquer. Lentement, Bruno pose son regard sur moi. Il fixe ses yeux dans les miens puis m’annonce qu’il a une envie irrésistible de boire. Ce que je comprends.
- « Est-ce que vous diriez qu’en ayant envie de boire, là maintenant, tout de suite, c’est parce que vous cherchez à fuir quelque chose qui vous dérange, cette peur qui vous pose problème. »
- « Bien sur »
- « Vous voulez fuir quoi? »
- « Ma peur et… ma peur d’avoir peur. J’ai tout le temps peur. Peur d’avoir peur. Peur de ma compagne. Peur d’échouer. Peur de ne pas me sortir de l’alcool. Peur de boire tout en ne faisant rien pour ne pas boire. Alors, je bois pour noyer ma peur, noyer mes angoisses. »
- « Mais, c’est terrible ce que vous vivez Bruno! »
Bruno pleure de nouveau. Je laisse passer un certain temps puis lui demande ce que serait le tout premier et aussi le plus petit signe d’un début d’amélioration pour lui.
Il ne sait pas me répondre.
Peur d’avoir peur: « Je veux, mais j’peux pas… »
- « Retrouver confiance? »
- « Confiance en qui? Confiance en quoi? »
- « D’accord Bruno, mais que faites vous pour enclencher ce que vous souhaitez? »
- « Je bois. Je pense à mon passé. Noie mes peurs et mes angoisses. Je reviens chez moi, n’y sers à rien, ne suis rien, me fait tacler par ma compagne enceinte.
Quand je me réveille, la peur, l’angoisse, me prennent au réveil et je ne pense qu’à une chose.
Je pense à ma gloire passée, et n’ai de cesse de me poser la question de savoir comment je pourrais me sortir de cet enfer, sortir de ma peur… »
Je l’interromps.
- « Bruno, en disant cela, avez vous pour autant l’impression que vous êtes arrivé au bout?
Acceptez-vous de vous dire, ne serait-ce que commencer à vous dire, que dans votre désir de contrôle, il y a bien longtemps que vous ne contrôlez plus rien! »
Un ange habillé en noir traverse la cabinet. Bruno s’excuse, se lève et me répète qu’il va aller boire.Je lui dit que je suis désolé mais que, bien sûr, il est exclu pour moi de l’empêcher de se faire du mal.
Bruno me demande combien il me doit puis sort des billets froissés du fin fond de ses poches. Il me les tend puis me dit qu’il en manque. Je ne dis rien. Lui souris. J’imagine la suite.
- « J’ai bu avant de venir. Ma femme m’a donné le montant de votre consultation, j’en ai profité. Je peux en garder un peu pour aller boire? »
Peur d’avoir peur et refus de lâcher prise
Nonobstant Bruno, le concept de lâcher prise est assez simple. Cependant, psychologiquement parlant, c’est très difficile à mettre en place surtout pour quelqu’un qui résiste, qui refuse d’accepter qu’il – ou elle – ne maitrise plus rien.
Lâcher prise, en ce qui concerne Bruno, c’est accepter que rien ne sert de vouloir contrôler l’incontrôlable. Sa peur est incontrôlable ! Sa vie lui a échappé et mieux vaut réfléchir à accompagner la chute pour la rendre moins violente, plutôt que de tenter de l’éviter puisqu’il est dedans, totalement prisonnier.
Le déni de Bruno quant à son incapacité à rétablir la situation est la façon qu’il a d’essayer de contrôler ses angoisses. Or, comme je le dis souvent, c’est peine perdue puisque plus Bruno réagit de la sorte, plus il augmente et nourrit son angoisse.
Peur d’avoir peur: Le refus d’accepter de perdre le contrôle
Boire de l’alcool est sa façon d’éviter sa peur et d’essayer de se convaincre qu’il contrôle. Or, quand la réalité revient, elle lui saute au visage avec une violence à l’identique de ce qu’il a dénié.
J’ai bien conscience que Bruno va s’enfoncer inexorablement. Il veut se prouver à lui même, comme aux autres, qu’il peut ne plus avoir peur.

Il refuse d’accepter qu’il ne peut plus au contraire et que, pour apaiser ses angoisses, le meilleur moyen qu’il puisse s’offrir c’est d’accepter qu’il a perdu la maitrise.
Encore faudrait-il qu’il fasse taire son orgueil ce qui l’aiderait sans doute à lâcher prise donc à être, progressivement, moins puis plus angoissé, à ne plus avoir peur de la réalité.
Peur d’avoir peur: Plutôt disparaitre qu’agir et changer
Je n’ai jamais revu Bruno. Il m’a téléphoné au printemps dernier, plus d’un an après notre premier et seul entretien. Il était en larmes. Son enfant était né. Sa femme lui avait demandé de partir puis, devant son refus et ses accès de violence, elle avait eu recours à la police.
Bruno dormait sur un banc, en bas de chez lui. Il lui a été interdit d’importuner sa compagne au risque de passer par la case tribunal voire la case prison. Encore une fois, Bruno me dit sa solitude, sa douleur, son sentiment d’abandon. Je lui propose de le faire hospitaliser. Il refuse.
J’insiste, doucement, lui explique les avantages d’une mise en sécurité, de la nécessité de se re construire dans un environnement préservé. Il refuse encore. Je ressens beaucoup de peine à son endroit. Je sais ce que humainement ce jeune homme vaut. Je me sens triste.
Avant qu’il ne raccroche, je dis à Bruno que je suis là. Je lui répète cependant que tant qu’il ne voudra pas, ne serait-ce que commencer, à lâcher prise, il sera victime d’angoisses, il sera l’esclave de sa peur, qu’il n’aura de cesse de noyer dans l’alcool.
Je lui demande d’en prendre acte, ce qu’il fait.
– « Je sais, mais… j’ai si mal » me dit-il
– « Je me sens si seul. J’ai si peur… »
Bruno réitère l’expression de son sentiment victimologique qui justifie son refus de lâcher prise.
Peur d’avoir peur: S’investir pour quel bénéfice?
Je pense souvent à lui, à la terreur que lui procurent ses angoisses.
J’ai peur pour lui mais, à son propos comme à toutes celles et ceux qui, comme lui, refusent de lâcher prise, refusent de cesser de contrôler leur peur d’avoir peur, refusent de cesser de tenir la dragée haute à leurs angoisses.
Je ne désespère pas qu’il me téléphone de nouveau pour m’annoncer qu’il renonce enfin et demande de l’aide. A une consœur, à un confrère ou à moi même. Ce sera le début d’une nouvelle vie. Je le lui souhaite.
Pour l’heure, je suis impuissant.
Causes de la peur d’avoir peur
Les causes de la peur d’avoir peur sont propres à chaque personne. Ainsi, les causes de la phobophobie peuvent se situer dans un mode relatif à la construction de la personnalité. Ou être liée à un évènement traumatique.
Les causes ou sources de la peur d’avoir peur peuvent donc se situer dans des expériences de vie, dans un mode éducatif, ou encore dans un environnement affectif et familial insécure. C’est-à-dire anxiogène.
Ce qui relève d’un évènement traumatique est le fruit d’une exposition à une situation source d’angoisses. Ce qui aura fini par générer de l’anxiété puisque la personne a toutes les raisons de craindre d’y être exposée de nouveau.
Comment vaincre la peur d’avoir peur
Il existe différentes façons de vaincre la peur d’avoir peur. Vous pouvez traiter la peur d’avoir peur par la psychiatrie. Mais, sachez-le. La plupart des médecins psychiatres vous prescrivent des médicaments: anxiolytiques et/ou antidépresseurs.
Si cela vous aide à contenir les symptômes de la phobophobie, cela ne résout pas votre problème. Seul un vrai travail thérapeutique peut vous aider. Par exemple, consulter un(e) psychologue. Ce(tte) professionnel(le) vous accompagne des années durant pour faire le lien entre votre peur d’avoir peur et votre histoire familiale.
C’est donc un travail analytique qui est mené. Chemin faisant, le ou la psychologue vous guide et vous aide à construire une pensée normative. En bref, à objectiver sur votre peur d’avoir peur.
Cela prend du temps, et les résultats positifs sont de l’ordre de 5 cas résolus sur 17 en 5 ans en moyenne. Autre action thérapeutique possible, la psychanalyse. Il s’agit alors de ce qu’il est convenu d’appeler: une cure psychanalytique.
Cela consiste, là aussi, des années durant, à faire de libres associations entre votre histoire de vie et votre peur d’avoir peur. J’ai suivi une cure psychanalytique. J’ai trouvé cela très déstructurant mais fort intéressant.
Pour autant, dans la problématique qui était la mienne, comprendre que je n’étais pas l’enfant de l’amour ne m’a pas permis d’aller mieux. C’est la thérapie comportementale qui a réellement su, et pu, impulser un changement positif, constructif et durable quant à mes peurs et phobies diverses.
Comment se nomme la peur d’avoir peur?
La peur d’avoir peur se nomme: la phobophobie. En clair, cela signifie ressentir une phobie de la phobie. La phobie est une peur. Une peur mal contrôlée au point que, devenue envahissante, vous essayez de la chasser. Le plus souvent sans succès.
En effet, vouloir contrôler une peur c’est l’enrichir. Dès lors, comment inverser la donne ?

Comment soigner la peur d’avoir peur?
Objectivement, il n’existe aucun moyen de soigner une peur puisque… vous n’êtes pas malade! On parle de soigner quand il s’agit d’une maladie médicale. La peur d’avoir peur, ou phobophobie n’est pas une maladie. C’est un trouble du comportement.
Alors, nous pouvons poser la question de façon différente. Comment ne plus avoir peur d’avoir peur ? En effet, la peur d’avoir peur est une réaction aggravée à une ou des peurs incontrôlées.
Qui a peur de tout?
Tout le monde a peur de tout. La peur est une émotion normale et nécessaire. Elle nous protège de tout un tas de dangers. Ce qui diffère pour chacun(e) d’entre nous, c’est la relation que nous entretenons avec la peur.
Ou, pour être plus exact, le sujet – ou objet – de notre peur.
La phobophobie, qu’est-ce que c’est?
Comme son nom l’indique, la phobophobie tient en la peur d’avoir peur. C’est donc une phobie de la phobie. A ce propos, je vous invite à lire l’article intitulé:
« Comment soigner n’importe quelle phobie«
La phobie est une peur, généralement morbide, d’une situation. Il s’agit alors de la perception angoissante d’une peur irraisonnée. D’une peur irrationnelle qui vous fait réagir par opposition. Par phénomène de rejet.
Ainsi, vous repoussez toute éventualité d’être confronté(e) à l’objet de votre peur. Vous agissez en amont de sorte à n’être jamais face à ce que vous vivez comme un problème.
Ce qui, vous l’avez sans doute remarqué, ne résout rien. En effet, la particularité d’une phobie, et ce faisant de la phobophobie, c’est de persister. De s’inscrire dans la durée.
A l’inverse, cette peur ne serait pas dénommée une phobie. Le propre de la phobie reposant sur un phénomène d’anticipation. Dès lors, la question se pose de savoir comment traiter la phobophobie.
Comment soigner la phobophobie
Comme toute phobie, il existe différentes façons de soigner la phobophobie. Cela dépend de vous. En effet, vous pouvez éprouver le besoin de comprendre pourquoi vous souffrez de phobophobie.
C’est-à-dire, prendre le temps de rechercher dans votre histoire de vie, ce qui justifie votre peur d’avoir peur. Vous allez identifier tout un tas de causes qui, peu ou prou, justifie votre problème de peur d’avoir peur.
Des causes affectives, éducatives, d’expérience de vie. Des causes religieuses peut-être? Ou des causes liées à un mode de vie? Les causes de la phobophobie sont multiples. In fine, elles sont spécifiques à chaque personne concernée.
Mais vous aurez beau chercher ce qui justifie la phobophobie, cela ne vous donne pas la solution. Oui, en tentant d’expliquer les causes de votre peur d’avoir peur, ou les sources de la phobophobie, vous trouverez des raisons.
Mais ce n’est pas ainsi que vous trouverez le moyen de traiter la phobophobie dont vous êtes victime. La meilleure solution pour soigner le phobophobie consiste à bénéficier des outils issus de la thérapie comportementale.
En moins de 2 à 3 mois, grâce à des stratégies comportementales spécifiques, vous mettez fin à votre problème de phobophobie. Pour en savoir plus sur la stratégie comportementale, et comment se déroule une thérapie comportementale, je vous invite à lire cet article :
« Approche systémique de Palo Alto: 1 facteur essentiel de réussite«
Comment traiter la peur d’avoir peur
Il existe plusieurs solutions possibles à la peur d’avoir peur. Ces solutions sont les suivantes:
- Psychiatrie (avec ou sans médicaments)
- Psychologie
- Psychanalyse
- Thérapie comportementale
Le choix de l’une ou de l’autre de ces solutions dépend de vos objectifs thérapeutiques. Partant, de la rapidité à laquelle vous souhaitez soigner la peur d’avoir peur. Votre choix dépend aussi de l’investissement personnel que vous vus sentez en mesure de fournir. Comme de l’investissement financier que vous êtes prêt(e) à faire.
A ce propos, une thérapie longue, et chère, n’est pas la garantie d’un résultat à la hauteur de vos espérances.
Hypersensibilité et peur d’avoir peur
J’ai mis des années à comprendre que je suis hypersensible. C’est à la faveur d’un travail thérapeutique poursuivi des années durant que j’ai découvert – et compris – ce qu’est une hypersensibilité.
En plus du fait que je suis concerné au premier chef et que cela explique beaucoup de mes comportements de personne hypersensible. Du genre, être ému par une mouche qui a un gaz… 🙂
Dès lors, j’ai longtemps eu peur d’avoir peur du fait de mon hypersensibilité. Pourquoi? Tout simplement, parce-que j’ai longtemps eu tous les motifs du monde de craindre d’avoir des pensées et, dès lors des actions, inadaptées du fait de mon hypersensibilité.
Que cela soit dans le domaine de relations affectives, de relations sentimentales, ou de relations professionnelles, j’ai été longtemps impacté par ce que les gens disent ou font. Et je le suis toujours. A ceci près, que ce n’est plus un problème pour moi.
Mon intelligence, ou devrais-je écrire mon intelligence émotionnelle, est organisée façon « arbre de noël ». Ça scintille dans tous les coins. Il suffit d’un mot, d’un geste, d’un comportement social ou affectif pour que mon cerveau mette en branle tout un système de pensée en arborescence.
Une idée ou une action induit tel ou tel comportement ou réaction. Laquelle mène à telle ou telle émotion. Laquelle m’amène à telle ou telle considération. Et ainsi de suite. Sans cesse. Ce qui, bien évidemment, pourrais m’amener à une angoisse de la peur d’avoir peur. Mais, depuis des années… je gère.
L’angoisse de la peur d’avoir peur
Comme je vous l’expliquais précédemment, j’ai très longtemps eu peur que ma sensibilité m’amène à avoir de comportements inappropriés. Du coup, pendant des années, j’ai fait le choix de taire mes émotions. Ainsi, je me protégeais de cette angoisse de la peur d’avoir peur.
Pour mémoire, je vous rappelle que l’angoisse s’inscrit dans un ressenti immédiat.

Il s’agit d’une peur soudaine, laquelle peut être d’une rare violence, mais qui ne dure jamais longtemps. L’angoisse résonne donc – parfois – comme une réponse à un choc émotionnel. Tout en étant vecteur de choc émotionnel.
En effet, une angoisse peut vous marquer longtemps. Voire à vie. La phobie en est la preuve. Dès lors, vous choquer au point que vous la redoutez longtemps. Du coup, la peur d’avoir peur est souvent enrichit par cette même angoisse que vous tentez de contrôler.
Dans mon cas, en fonction des situations auxquelles j’étais exposé, il m’arrivait souvent d’être angoissé par d’avoir la peur peur de ne pas avoir un comportement adapté. Ouf! Par exemple, réagir violemment au cours d’une réunion professionnelle parce-qu’un(e) participant dénigrait telle ou telle personne. Ou telle ou telle action.
Je ressentais donc une forte angoisse liée à mon hypersensibilité au cours de ces réunions. Je craignais d’avoir des pensées inappropriées et que cela me desserve. Ce qui a longtemps été le cas.
Jusqu’à ce que mon angoisse d’avoir de la peur d’avoir peur disparaisse au profit d’un niveau de confiance suffisant. Par suffisant, j’entends que je n’anticipe plus sur mes réactions. J’ai appris à objectiver. Depuis des années, j’ai construit un comportement objectif. Ce qui signifie actif et non réactif.
Peur d’avoir de mauvaises pensées
Honnêtement. Qui d’entre nous tous, n’a jamais, ou jamais eu, de mauvaises pensées? Ceci étant posé, il y a des personnes pour lesquelles la peur d’avoir peur d’avoir de mauvaises pensées est pire que tout.
Par exemple, je pense à la phobie d’impulsion. Cette peur de faire du mal aux autres, ou de se faire du mal à soi. Les personnes qui ont peur d’avoir de mauvaises pensées de l’ordre d’une phobie d’impulsion sont convaincues qu’une telle peur est le fruit d’un esprit « dérangé ».
Ces personne sont donc convaincues leurs pensées, leurs peurs, sont mauvaises. Moralement, cela se comprend. Mais, ces mêmes personnes ne le font pas exprès. Ces mauvaises pensées sont le fruit d’un trouble émotionnel. Rien donc de volontaires là-dedans.
Surtout quand, en plus, on prend acte que l’un des causes de cette peur d’avoir de mauvaises pensées reposent sur la peur d’être jugé(e).
Peur d’avoir de mauvais sentiments
Les sentiments reposent sur une impression, une intuition, qui nous font penser d’une façon ou d’une autre. Dès lors, vous pouvez avoir peur d’avoir peur de ressentir de mauvais sentiments. Tant à propos d’une situation que d’une personne.
Avoir peur d’avoir peur de sentiments au sujet d’une situation, signifie que vous anticipez. Vous imaginez un avenir dont vous ne savez rien. Un peu comme si vous aviez un pressentiment. Que vous ressentiez que quelque chose de désagréable peut survenir.
Vous avez donc toutes les raisons de craindre que ce que vous craignez n’arrive. D’où cette peur d’avoir peur de mauvais sentiments. Comme si vous avez peur que ce à quoi de mauvais vous pensez ne devienne réalité. Un peu comme lorsque l’on a peur d’avoir fait quelque chose de mal.
Peur d’avoir fait quelque chose de mal
La peur d’avoir peur d’avoir fait quelque chose de mal est aussi un écho à la peur d’être jugé. Dès lors, s’entremêlent des perceptions émotionnelles liées à la construction de la personnalité.
Perceptions issues du mode de vie, de l’éducation, de considérations religieuses, d’expériences de vie (bonne ou mauvaises), etc. La peur d’avoir fait quelque chose de mal inhibe donc tout comportement spontané puisque la personne concernée anticipe le moindre de ses actes.
Cette peur est donc liée à une cause affective. Dans tous les cas, la peur d’avoir peur, ou la peur de la peur, est une phobie qui porte un nom: La phobophobie.
La phobophobie: La peur d’avoir peur avec ou sans raison (pantophobie)
Les phobies sont des troubles psychiques qui s’immiscent dans le quotidien jusqu’à devenir très handicapants. Chez certains patients, la peur paralysante devient obsédante et il développe une phobie des phobies.
Ils ont constamment peur de se trouver dans une situation qui provoquerait une peur incontrôlable. On parle alors de phobophobie, un trouble difficile à prendre en charge.
Phobophobie: Qu’est-ce que c’est?
On retrouve différentes formes de phobophobie selon les patients atteints. Certains souffrent déjà d’une phobie bien identifiée (peur du vide, des chiens, du noir, des clowns, etc.) et la simple idée d’être confronté à leur phobie provoque des crises de panique.
Avant même que l’objet de la phobie initial soit présent, l’anticipation de son contact provoque la crise de phobie. Les patients ont donc littéralement peur d’avoir peur. Un autre type de patients atteint de phobophobie n’a aucune phobie initiale déclarée et identifiable.
Dans ce cas-là, les crises de phobie se déclenchent dès que le patient pense qu’il va avoir peur. Tous les symptômes physiques et psychiques de la phobie classique apparaissent. La phobophobie peut alors devenir très handicapante puisque toutes les situations stressantes peuvent la déclencher.
En ce cas on parle de pantophobie. C’est à dire d’une anxiété phobique sans raisons clairement identifiées. Certaines études scientifiques ont pu tirer un lien entre la phobophobie et le trouble de l’anxiété généralisé.
Chez certains patients, ce trouble les met dans un tel état d’angoisse permanente, qu’ils craignent et anticipent tous les stimuli extérieurs favorisant l’anxiété.

Ils sont obsédés par l’idée de maintenir une paix intérieure difficile à obtenir et paniquent très rapidement quand elle est menacée. Les phobophobes prennent vite très peur, même à l’âge adulte et face à des situations anodines.
Quelles sont les causes de la phobophobie?
Les causes d’une phobie sont parfois difficiles à analyser. Dans tous les cas, elles dépendent évidemment de chaque patient. Souvent, la phobie est liée à un événement traumatisant, par exemple la morsure d’un chien ou un accident de voiture.
Si la phobie initiale n’est pas correctement traitée ou considérée par l’entourage, elle peut produire une phobophobie avec le temps: par exemple, un enfant terrorisé par les chiens que l’on force à jouer avec l’un d’entre eux.
Les études faisant un lien entre la phobophobie et le trouble de l’anxiété généralisée ouvrent aussi de nouvelles pistes de réflexion sur les causes de la phobie. Comme le trouble anxieux, la phobie et la phobophobie peuvent apparaître dans un environnement anxieux.
Les enfants qui grandissent auprès de parents anxieux et qui subissent des mises en garde inquiètes quotidiennement développeront plus facilement de l’anxiété et des phobies. Enfin, un lien entre le capital génétique et les phobies est de plus en plus souvent fait par la science.
Les personnes phobiques et anxieuses, en plus d’un environnement stimulant l’apparition des troubles, auraient des prédispositions génétiques. Cela tiendrait au rôle des différents gènes dans le développement du système nerveux et de sa sensibilité.
Phobophobie: Comment traiter la peur d’avoir peur?
Les personnes phobiques et les personnes anxieuses bénéficient grandement d’un suivi psychothérapeutique. L’analyse par la discussion leur permet de comprendre les origines de leurs peurs, qu’elles soient traumatiques ou environnementales.
Progressivement, ils rationalisent leurs inquiétudes et apprennent à contrôler leurs réactions. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) sont également une excellente solution.
Souvent considérés comme la méthode la plus efficace contre l’anxiété et la phobie, les TCC permettent de se débarrasser des symptômes en quelques semaines seulement.
Les outils cognitifs analysent les pensées irrationnelles à l’origine des réactions et les outils comportementaux prévoient une exposition progressive aux situations angoissantes.
Ces différentes thérapies peuvent aussi être accompagnées par d’autres très bonnes solutions. L’hypnose, par exemple, est souvent utilisée en complément pour accélérer le travail. Chez les patients phobiques les plus réceptifs, elle peut même suffire à régler le problème.
Phobophobie: Des exercices pour vaincre la peur
Si vous êtes phobique ou atteint de phobophobie, il existe plusieurs exercices que vous pouvez pratiquer quotidiennement afin de réduire les risques de crise. Ces exercices ne suffisent pas à se débarrasser de la phobie. Seule une thérapie suivie avec assiduité atteindra cet objectif.
De tels exercices peuvent néanmoins vous permettre de mieux gérer vos crises et d’avancer plus rapidement vers la guérison. L’un des exercices les plus faciles à pratiquer est un exercice de respiration.
Vous pouvez le faire n’importe où et n’importe quand, chaque fois que vous avez besoin de calmer votre anxiété. Il vous suffit de vous asseoir au calme, de fermer les yeux et de vous concentrer sur votre respiration.
Suivez simplement le souffle de l’air en vous attachant à son parcours.

Essayez de rester concentré(e) aussi longtemps que nécessaire pour vous calmer. Dans le même genre, la pratique régulière de la méditation de pleine conscience est très efficace. Elle se base aussi sur l’observation de la respiration. Il est essentiel, pour que cela fonctionne bien, que vous ne vous mettiez aucune pression.
Il est normal de vous déconcentrer et de ne pas réussir à vous calmer en quelques minutes. L’entraînement et la pratique quotidienne améliorent les résultats, mais il faut savoir se montrer indulgent avec soi-même.
Comment prévenir la phobophobie?
Si vous êtes phobophobe, vous pouvez prévenir les crises en veillant à éviter les situations qui le provoquent. Malheureusement, ce n’est pas toujours évident, notamment quand la phobophobie est alimentée par l’anxiété et qu’une simple pensée suffit à provoquer les crises.
La pratique régulière de la méditation et d’exercices de respiration a prouvé son efficacité pour limiter l’anxiété et les crises de phobie. Après votre première crise, il est salutaire de prendre rapidement conscience de la situation.
Ne vous enfermez surtout pas dans vos peurs et parlez-en autour de vous. Si vos proches ne sont pas aussi compréhensifs que vous le souhaiterez, je vous suggère de vous adresser à des thérapeutes et des comportementalistes professionnels.
Enfin, il est possible de prévenir la phobophobie en limitant les risques de son apparition. Si vous avez une phobie, traitez-la rapidement avec l’aide d’un comportementaliste et ne laissez pas les choses dégénérer.
Si un de vos proches, notamment un enfant, souffre d’une phobie, vous devez impérativement lui venir en aide. Il est inutile d’essayer de régler le problème soi-même et il serait contre-productif de l’exposer à sa phobie en minimisant sa peur.
Consulter un professionnel rapidement est toujours la meilleure solution pour prévenir la phobophobie.
4 replies to "Comment ne plus être phobophobe?"
Bonjour Brian,
Je comprends votre situation et je serais ravi de pouvoir vous aider.
Je vous envoie un mail afin de voir cela ensemble.
Belle journée,
Frédéric
Comment faire pour arrete d’avoir peur de refaire une crises d’angoisse ? car oui en effet j’ai peur de la crise d’angoisse donc comment faire pour arreter de la craindre ? que dois-je mettre en place pour ne plus craindre les bouffées de chaleurs que je ressent et qui se relance a répétition sans s’arreter ?
Bonjour Odile,
Je comprends votre propos comme votre positionnement lié à vos recherches. Effectivement, comme beaucoup de gens, tous les jours, vous cherchez une solution à votre problème. Quelle qu’elle soit.
Cela fait combien de temps que vous cherchez Odile? Combien de temps que vous cherchez sans relâche des solutions? J’écrirais plutôt des propos qui vous rassurent. Est-ce que cela vous aide? Est-ce que depuis le temps que vous cherchez, vous avez trouvé une solution à votre problème?
Si vous rassurer vous aidait, vous le sauriez. Dès lors, vous ne seriez pas allée jusqu’à écrire un commentaire dans ce blog. Car, pour que vous le fassiez, c’est donc bien que le ton employé, et la façon de présenter les choses, ne vous auront pas laissé indifférente.
Mon métier consiste à vous apporter des solutions. Pas à vous faire prendre des vessies pour des lanternes.
L’objectif c’est d’agir. Pas de se perdre dans des circonvolutions toutes faites qui noient le poisson. Des prétendues solutions qui noircissent du papier ou des écrans, parlent pour ne rien dire, et ne font qu’alimenter des tentatives de solutions vouées à l’échec. Pour la plupart.
Je ne fais pas mon métier pour écrire ce que les gens ont envie d’entendre. Je communique pour vous offrir des solutions pérennes. De vraies solutions.
Prenez bien soin de vous.
Merci d’avoir posté ce témoignage, qui aura pour seul mérite d’aggraver l’angoisse des personnes angoissées !
Sachez que les personnes viennent sur des sites comme le vôtres pour retrouver espoir, et non pour entendre des cas désespérés comme ça !