Dès le début de ma carrière de coach comportemental, je suis particulièrement étonné par le nombre – important – de personnes qui me contactent au sujet d’un problème particulier. La peur d’une homosexualité « cachée ». Celle d’être homosexuel(le). La peur d’être gay, la peur d’être lesbienne.
Jeune (le temps passe), je me souviens fort bien m’être posé la question de ma nature sexuelle. De mon identité sexuelle. Je suis troublé par certains jeunes hommes de mon âge dont il émane une certaine féminité. Non pas que j’associe l’homosexualité masculine à une féminité exacerbée. Ou l’homosexualité féminine a un comportement masculin. Juste une sensibilité particulière que je n’ai que fort rarement retrouvé chez les hétéros. Dont je suis.
Quoiqu’il en soit, il est parfois de ces bizarreries que l’être humain est capable de s’infliger. Ainsi, la peur de l’homosexualité est vécue par certaines personnes comme une tare suprême. Comme si l’éventualité d’être gay est la peur la plus ultime. Celle qui fait d’un homme ou d’une femme, non plus une personne à part entière, mais un truc pas normal. Ne pas être comme tout le monde. Comme si l’homosexualité, ou supposée telle, est la garantie de ne pas être une personne normal(e).
Qu’il s’agisse de la peur d’être homo, homme ou femme, les causes et les conséquences sont à peu près les mêmes. Les solutions sont également identiques puisque les psychés masculines et féminines sont identiques en la matière.
Alors, bien sûr, notre société n’éduque pas les garçons de la même manière que les filles. Certaines différences essentielles peuvent donc émerger au cours de l’analyse des troubles à l’origine de cette peur obsessionnelle de l’homosexualité.
C’est le cas pour chaque personne concernée puisque chaque histoire personnelle est unique et doit être prise en compte pour comprendre ce genre de phénomènes.
Pour autant, cette peur d’être gay est le symptôme d’un autre problème. Et c’est ce vrai problème dont je souhaite vous parler.
Peur de l’homosexualité: Tous(tes) les mêmes! [😊]
Jean-François est un jeune homme qui fait un gendre parfait pour bien des mères en mal de compagnon pour leurs filles. Mais ce jeune homme est très perturbé. Sa mère me l’adresse en me suppliant de le recevoir au plus vite. C’est un jeune homme de presque 30 ans que je reçois à mon cabinet de thérapie. Il est comme émotionnellement sidéré.
Depuis des semaines, il n’a de cesse de penser à une éventuelle homosexualité. Il a une « petite amie« . Une vie sexuelle épanouie. L’idée d’une homosexualité éventuelle génère chez lui une peur terrible, des crise de panique qui le rendent dingue (dixit).
Elle est mignonne comme un cœur Marie. Très féminine au sens ou un homme tel que moi peut interpréter la féminité. La grâce, la légèreté, habillée de façon sexy – au sens où elle inspire le désir -. On ne peut pas être indifférent, ou indifférente, à son charme.
Marie est jeune, 24 ans. Elle a des relations sentimentales qu’elle qualifie de normales avec des hommes. Elle répète ne pas avoir de problèmes avec sa sexualité. Et pourtant, elle sent bien que le charme de certaines femmes opère sur elle. Que son propre sexe ne la laisse pas indifférente. Elle n’a rien contre l’homosexualité. Mais elle sent, confusément, que quelque chose est entrain de modifier les paramètres de ses perceptions affectives. Voire sentimentales et sexuelles. Elle n’aime pas l’idée d’une homosexualité.
Toc homo: Pourquoi être si perturbé(e) par cette éventualité?
Ali est un homme qui dit pratiquer le sport d’une façon particulièrement active. Il se dégage de lui une image très douce malgré ses airs bourrus. Lui, seules les femmes l’intéressent. Mais, il y a quelques mois, Ali tombe amoureux d’un homme. Il n’en parle à personne. Et rien ne se passe entre lui et cet homme qu’il aime tant.
Il ne comprend pas. Se protège des hommes comme il peut. Il va jusqu’à répugner leur serrer la main. Comme à être trop à proximité physique des gens du même sexe que lui. Il est très en colère. Je le trouve même à la limite d’une violence mal contenue. L’idée de son éventuelle homosexualité lui est impossible. Insupportable. Il me consulte pour sortir de ce qu’il qualifie lui même d’enfer.
Le point commun entre ces trois personnes? Le même. Tous les trois vivent dans la peur d’une supposée homosexualité. Voire pire. Au sens de l’un d’entre eux. Être bisexuel(le).
Le toc homo c’est quoi?
Quand il s’agit d’homosexualité, tout comme avec l’hétérosexualité, il s’agit d’une nature. Quand on s’interroge de façon obsessionnelle s’interroge de façon obsessionnelle sur sa vraie nature sexuelle, on peut alors parler de toc homo, de toc d’homosexualité. Qu’est-ce que cela signifie que de souffrir d’un toc homo?
Il s’agit là d’une pensée obsessionnelle autour de l’homosexualité. Qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, la personne intéressée a trés peur de pensées qui tournent autour de son éventuel – et inattendu – désir pour une personne du même sexe.
Ces pensées relève d’une obsession à la faveur de laquelle la personne qui doute de sa sexualité s’interroge sur sa vraie nature et, ce faisant, essaie de se rassurer.
Elle interroge alors son désir, et se fait peur en imaginant ce que serait sa vie si elle était un(e) homo confirmé(e). Bien évidemment, la question de son orientation sexuelle génère un trouble qui, lui même, génère de l’anxiété.

Le problème de l’attirance éventuel pour une personne du même sexe que soi fait considérablement souffrir. La personne est fortement angoissée à ce sujet, même si, la plupart du temps, elle explique n’avoir aucun problème avec l’homosexualité. Mais ce qui est bon pour les autres, ne l’est pas pour elle!
Cet homme ou cette femme a donc trés peur d’être ce qu’elle n’est pas. Elle n’a de cesse de s’interroger, de s’angoisser, et tente, vainement, de trouver des éléments de réponses tangibles au sujet de sa peur d’aimer une personne de même sexe.
La question du toc homo provient donc d’un trouble obsessionnel compulsif . En effet, la personne qui dit souffrir de doute quant à sa propre homosexualité ne peut pas s’empêcher de remettre en cause sa vraie nature. Partant, elle se pose mille et une question, essaie d’y répondre pour se sécuriser, ce qui enrichit le doute. Dans la même veine, elle est victime de pensées intrusives et, partant, de pensées obsessionnelles autour de ce sujet qui conditionne sa vie.
Pour un homme, cela peut aller jusqu’à s’apporter la preuve de son homosexualité à la faveur d’une érection en présence d’un autre homme. Pour une femme, ce sont les ressentis de d’une excitation qui corrobore l’anxiété liée à une éventuelle homosexualité.
Autant de comportements qui alimente le trouble lié au problème d’une éventuelle homosexualité.
Homosexualité: C’est quoi le problème?
Être homosexuel(le) consiste donc à avoir une relation sentimentale avec une personne de même sexe que soi. Ou à éprouver de l’intérêt ou du désir pour une personne du même sexe que soi. Qui dit ressentir cela, à compter d’un âge que je ne sais déterminer, éprouver de l’intérêt, du plaisir à partager des moments sociaux, culturels, intellectuels, professionnels pour une autre personne de même sexe que soi. Qui dit éprouver ce plaisir laisse entendre que – parfois – cela évolue en désir affectif puis sexuel. Si affinités.
Être homosexuel(le) c’est accepter d’être différent. Différent du plus grand nombre. Différent au sens où l’on se sent épanoui(e) dans une relation avec une personne comme soi. Que l’on est prêt à assumer. Voire à revendiquer sa différence. En bref, à vivre.
Il s’agit donc d’accepter de ne pas être « comme tout le monde ». C’est à dire hétérosexuel. Encore faut-il assumer quelque chose. Cette homosexualité, qui, dans le conscient ou l’inconscient collectif, est, des siècles durant, jugée comme une maladie mentale, une perversion, une déviance.
Homosexualité: Une question de culture et d’éducation
Je vous rappelle que dans certains pays, l’homosexualité est un crime passible de la peine de mort. Dans notre belle Europe, en France, il y a à peine 30 ans, l’homosexualité est soignée au même titre qu’une maladie mentale. Trés récemment d’ailleurs, un médecin s’est illustré en proposant de soigner l’homosexualité avec de l’homéopathie. Si ce médecin voulait faire parler de lui, c’est gagné.
Force est de constater que l’homosexualité suscite des débats et des comportements passionnés depuis toujours. La différence est un problème même pour le Pape François, chef de l’église catholique. Il suggère que les enfants qui présentent des comportements susceptibles d’être assimilés à une homosexualité latente, consultent des psychiatres. C’est le cas de le dire. Mon dieu.
Homosexualité: L’histoire de la nature
Chez les Grecs, au temps de l’antiquité, l’homosexualité est normale. C’est même la vraie et la seule sexualité. Les relations sexuelles entre hommes et femmes ne se conçoivent que dans une optique de reproduction.
La femme n’est qu’un élément porteur de l’enfant. Elle n’est pas considérée comme un élément probant de désir sexué. L’homosexualité est donc normale dans une société à laquelle, aujourd’hui encore, nous n’avons de cesse de nous référer en termes intellectuels et culturels.
Notre société évolue au sens où elle se modernise (il paraît). Cela signifie qu’elle se dote de divers moyens pour être plus productive. Pour se rendre le quotidien plus facile (il paraît bis). Il y a par exemple l’amélioration des conditions de travail. L’ouverture sur le monde (tu parles…). L’informatique. La médecine.
Pour autant, cette société qui se modernise et qui prétend avancer avec son temps fait preuve de comportements pour le moins rétrograde quant à la différence avec tout ce qui n’est pas conforme à son histoire, à sa culture. N’est-ce pas en ces termes, sur cette question de différences culturelles et sociales, qu’il nous faut appréhender et gérer l’angoisse de l’homosexualité, la peur d’être gay?
La peur d’être gay (homosexuel-le ou lesbienne)
Vivre son homosexualité signifie vivre des relations privilégiées avec une ou des personnes de même sexe que soi. Relations que la plupart des gens ne considère pas comme naturelles. Normalité, quand tu nous tiens.
Que de jugements de la part de gens qui ne savent pas ou n’acceptent cette différence dont on taxe l’homosexualité. J’en veux pour mémoire les débats passionnés, mais violents, que suscite le mariage pour tous, et l’homoparentalité. Les risques sont légion que de quolibets et autres moqueries imbéciles, au risque de mises à l’index et d’exclusions pour cause d’homosexualité.
L’homosexualité signifie non seulement s’accepter dans son désir de l’autre, mais aussi s’assumer comme source et expression de désir. Partant, un homme est susceptible d’être dépourvu par un désir qui le fait s’interroger sur sa propre sexualité.
Dès lors, il y a de quoi être pris d’angoisse, voire de crise d’angoisse. Pour certaines personnes, cela les bouleverse au sens où un tel désir remet en cause leur équilibre psychique et physique. Tout comme l’image que l’on a de soi, et la confiance en soi.
A ce sujet, je me réfère aux patientes et patients qui me consultent à propos d’une peur d’homosexualité supposée. Ou crainte. Je me remémore le désarroi dans lequel cela les plonge. Je garde en mémoire cette peur particulièrement importante qui est la leur. Toutes leurs valeurs sont remises en cause. Celles-ci, durement acquises et comprises, sont mises à mal. Le positionnement des intéressés dans leur propre vie. Comme leur relation aux autres. A leur propre famille. A leurs amis. Aux collègues de travail.
Homosexualité: Pourquoi certaines femmes ont-elles peur d’être lesbienne?
Assumer son homosexualité, que l’on soit un homme ou une femme, est malheureusement, aujourd’hui encore, parfois très compliqué. Quand on évolue dans un milieu homophobe, on comprend bien pourquoi on peut avoir peur d’assumer son attirance pour les personnes du même sexe que soi.
Pourtant, dans certains cas, des femmes expriment la peur d’être lesbienne alors que leur environnement est ouvert à l’homosexualité.
Que veut dire cette peur irrationnelle? La peur d’être lesbienne est presque aussi présente chez les femmes que la peur d’être homosexuel chez les hommes.
Le sexe de la personne ne semble donc pas vraiment avoir d’impact majeur. Mais la découverte d’une putative homosexualité est parfois difficile à affronter. Les raisons sont nombreuses, mais la plus évidente, c’est sans doute l’impact d’une telle découverte sur sa vie et sa situation sociale.
La société a beau être beaucoup plus tolérante qu’avant, être lesbienne n’est pas pour autant la norme.
Cela implique donc une position à part et les homosexuels (hommes et femmes) évoquent notamment la nécessité de faire leur coming-out à répétition, c’est-à-dire à chaque fois qu’ils rencontrent de nouvelles personnes.

Malgré tout, de nombreuses personnes, homosexuelles ou non, ne développent jamais de peur à ce sujet. Elles développent alors encore moins des pensées obsédantes à leur sujet. Alors qu’est-ce qui explique cette peur d’être lesbienne ou homosexuelle?
Un environnement peu favorable
Comme je l’ai précédemment évoqué, un environnement social ou affectif peu favorable peut légitimement vous rendre très anxieux à l’idée d’être homosexuelle. Chaque année, des centaines d’adolescents ou de jeunes adultes se retrouvent à la rue et sans ressources à cause de leur homosexualité.
Si vous développez cette inquiétude, commencez donc d’abord par analyser votre entourage. Un milieu très homophobe peut rendre la question de l’homosexualité obsédante. Même si vous n’êtes pas lesbienne, vous pouvez commencer à avoir peur de l’être.
Résultat, vous pensez beaucoup au sujet et vous commencez à vous demander si cette inquiétude ne serait pas la preuve de votre homosexualité.
Les environnements faussement favorables
Analyser votre environnement est essentiel pour vous aider à comprendre d’où vient votre inquiétude. Cela vous permet également de ne pas vous placer au centre de la question et ainsi d’être moins seule avec vos peurs.
A cette fin, essayez de faire preuve de lucidité car certains environnements sont faussement favorables à votre épanouissement personnel. Certains parents affichent des convictions fortement opposées à l’homophobie, mais ont un rapport beaucoup plus conflictuel avec l’homosexualité.
Sans le vouloir, vous avez été influencée, ce qui peut avoir déclenché cette peur. Une peur qui correspond davantage à la crainte d’être rejetée si vous ne convenez pas.
En soi, être lesbienne, à moins que vous ne préfériez le vocable homosexuelle, c’est ne pas être comme tout le monde puisque l’hétérosexualité est la norme convenue. En fait, on retrouve la peur d’être homosexuelle chez les enfants dont les parents n’ont pas été assez attentionnés ou présents.
Si l’enfant grandit au côté d’un parent qui ignore ses centres d’intérêt et les caractéristiques uniques de sa personnalité, il apprend à avoir peur de trop se démarquer.
Les impacts sur votre vie
La peur d’être lesbienne a évidemment de nombreux impacts sur la vie de ceux qui la supportent. Comme tous les TOC et les phobies, une peur de ce genre peut devenir très handicapante.
Les pensées obsédantes empêchent de mener une vie normale en affectent les capacités de concentration. Cela a aussi généralement un impact négatif sur les relations sociales et intimes, les personnes qui souffrent de cette peur ayant souvent des difficultés à s’ouvrir aux autres.
D’un point de vue physique et physiologique, vivre en permanence avec une angoisse du genre a des conséquences très néfastes, notamment sur le sommeil. Les insomnies et les réveils nocturnes sont des symptômes fréquents.
La solitude qu’impose parfois une telle peur pèse lourdement sur le moral.
Enfin, dans le cas où cette peur empêche la personne concernée de faire face à la véritable nature de sa sexualité, un tel conflit a des conséquences psychiques et physiques graves. D’abord, cela vous empêche de vivre une sexualité normale et épanouie (qu’elle soit homosexuelle ou hétérosexuelle).
L’impact sur l’estime de soi peut aussi mener à des extrêmes dramatiques, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes.
Les troubles de l’anxiété
Quand la peur d’être lesbienne prend trop de place, elle tourne rapidement à l’obsession. On parle alors de véritables troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Ce sont des troubles anxieux que l’on doit prendre au sérieux parce qu’ils peuvent devenir très handicapants au quotidien.
Les troubles anxieux peuvent apparaître après un traumatisme et ils continuent à évoluer tant qu’on ne les traite pas. Grandir avec des parents anxieux ou subir des violences (physiques et psychologiques) pendant l’enfance est aussi une des origines fréquentes de troubles anxieux et de TOC.
Homosexualité: Comment vaincre peur et anxiété?
Pour vaincre la peur d’être lesbienne, je vous suggère fortement de demander de l’aide à un professionnel, que ce soit un psychiatre, un psychologue ou un comportementaliste. Une thérapie sur le long terme (psychologie clinique, psychanalyse) vous aide à comprendre les origines de votre peur et de votre mal-être.
Cependant, pour vaincre l’anxiété rapidement, tout comme vaincre l’angoisse d’être lesbienne, une thérapie comportementale reste la meilleure solution au sens où celle-ci est réputée être la plus rapide et la plus efficace.
Des difficultés à accepter sa personnalité
Enfin, la peur d’être lesbienne peut aussi, et souvent, être liée à un manque d’estime de soi et à des difficultés à accepter sa personnalité. C’est plus fréquent chez les jeunes adultes, mais cela peut se manifester à n’importe quel âge.
Souvent, les personnes anxieuses ont plus de risque de se retrouver dans ces situations. Heureusement, tous ces traits de caractère se traitent sans difficulté majeure chez l’immense majorité des personnes concernées.
Quand le soupçon du désir rend coupable
Les personnes bouleversées par des désirs relevant de l’homosexualité et issues d’une culture maghrébine ou orientale sont encore plus fragilisées. Elles ressentent une honte et une culpabilité particulièrement douloureuses. Ces hommes et ces femmes repoussent l’éventualité de leur homosexualité avec force.
Je me souviens d’un patient d’une beauté inouïe qui assume très bien son homosexualité. A ceci près qu’il la cache à ses parents. Et vit dans la peur d’être découvert. Il passe son temps à mentir à tous les membres de sa famille.
En agissant de la sorte, il est affecté de troubles anxieux qui lui rendent ses relations avec les autres assez difficiles. Il passe son temps à jouer un rôle. Et ce d’autant plus qu’il se sent femme et ne peut vivre sa transsexualité ou le transgenre dont il se prévaut comme il en éprouve le besoin.

Nous essayons de travailler sur son positionnement quant à son homosexualité. Jamais nous ne sommes arrivés au résultat escompté. Mais je soupçonne ce jeune homme d’agir de sorte à mettre en échec les professionnels qu’il consulte. Se présenter à sa famille dans sa réalité et son identité propre lui est insupportable.
Malgré ses résistances au changement – s’accepter devant les autres, tous les autres – Il a le sentiment d’être un traître. Il est très angoissé à l’idée de faire du mal à ses parents. Seul son frère cadet est informé de cette identité sexuelle. Lequel frère est lui aussi dans une difficulté quant à sa propre homosexualité.
Comment dépasser la peur de l’homosexualité?
Dans le parcours de vie d’un homme ou d’une femme, et à plus forte raison quand vient le moment de s’affirmer dans son identité sexuelle (cf. coming-out), il est normal de se poser des questions à propos de sa propre sexualité. Tout comme il est compréhensible d’être bouleversé. Voire très angoissé, à l’idée de ne pas être comme tout le monde.
Dans le même registre, il est bien compréhensible d’être perturbé par le désir que l’on ressent pour une personne du même sexe que soi. Et ceci, alors que l’on éprouve du plaisir dans une ou des relations sentimentales hétérosexuelles.
A 20 ans, je me souviens m’être posé ce type de questions alors que, plusieurs jours durant, un ami et moi avons dormi dans le même lit. Nos discussions à propos de notre sexualité, comme à celui de certains de nos comportements assez troubles. A deux dans ce lit, confusément, je me suis posé la question de ma propre homosexualité.
Je me suis posé la question de mon éventuel désir pour cet ami. Toute normale et légitime que soit ma question, ma réponse demeure exclusivement hétéro. Je pense qu’il en est de même pour lui. Nous nous sommes bien gardés d’en parler l’un avec l’autre nous par peur de nos réactions respectives.
Quand la solution est là où on s’y attend le moins
C’est en acceptant l’éventualité d’être gay, et/ou d’éprouver un désir homosexuel et, partant, la possibilité d’assumer mon homosexualité, que je dépasse ce que je ne vis pas nécessairement comme un problème.
Bien sur, si cette homosexualité s’affirme, je peux me sentir perturbé. Mais je ne me pose pas la question de savoir si c’est bien ou mal. C’est, et c’est tout. Pourquoi en faire un problème? Là est la vraie question.
Je n’ai pas eu peur de perdre l’amour des miens. Et encore moins d’être exclu. Simplement, je comprends que mon orientation sexuelle est celle là. Sans doute, je l’accepte par amour pour moi. Bien que, je le reconnais, à l’époque, les choses ne sont pas si simples pour moi. Dans tous les cas, m’accepter est ma réponse à la peur d’être jugé pour ce que je suis. Et non pour l’image que je me dois de donner de moi aux autres.
D’ailleurs, à bien y réfléchir, n’est-ce pas là que se situe le problème? Dans l’amour inconditionnel? Ne pas être pas comme tout le monde fonde la peur d’être mis à l’écart. D’être jugé. De se sentir anormal. Voire malade. A preuve, le nombre de patients qui me consultent et m’informent consommer force médicaments car ils sont dépressifs à l’idée d’être homosexuel ou homosexuelle.
C’est en travaillant sur la confiance en eux, l’image qu’ils ont d’eux mêmes, puis sur l’acceptation de soi, qu’ils dépassent – parfois – le problème de l’angoisse de l’homosexualité.
Ne pas dénier – ni renier – cette éventualité
Celles et ceux qui refusent, parfois violemment, cette éventualité, en sont quitte pour une dépression importante. Ils sont confrontés à des conflits intra psychiques (phobie). Pourquoi? Simplement parce qu’ils ne s’envisagent, et ne se positionnent, que dans la peur du jugement des autres à leur endroit. Plus difficilement par rapport à eux mêmes.
C’est en refusant catégoriquement l’éventualité de leur homosexualité qu’ils se retrouvent face à des gros problèmes émotionnels. Un peu comme quand un homme ou une femme refuse l’idée que sa compagne ou son compagnon puisse ne plus l’aimer. Ou le quitte un jour.
Pour en finir, provisoirement, ce n’est pas parce que vous êtes bouleversé(e) par une émotion de désir, que votre ressenti s’apparente à de l’homosexualité. Ni que vous ressentez du désir à propos du personne de même sexe que vous que vous êtes dégénéré. Et encore moins pervers, homo, anormal. Ou encore malade. Et bon à soigner.
Personnellement, je suis parfois bouleversé devant les images de Johnny Depp. Il est d’une beauté que je trouve époustouflante. Cette beauté ne me laisse pas indifférent. Et après? Je ne me sens pas homosexuel pour autant. Je sais quelle est ma nature sexuelle, et ne vit pas mon émotion au sujet de cet acteur comme un problème.
Homosexualité: Des réalités émotionnelles
Au delà , vous faites de l’homosexualité un problème que si vous le voulez bien. Je sais que lorsque j’écris cela certains d’entre vous me déteste. En toute homme, il y a une part de féminité. En toute femme une part de masculinité. Le plus simple n’est-il pas de l’accepter? Pourquoi refuser l’idée de votre sensibilité?
C’est comme si, homme, genre mâle dominant, vous êtes en colère parce-que vous pleurez devant une scène de film. Pourquoi refuser la preuve de votre sensibilité face au monde qui vous entoure? Je comprends que cela puisse générer chez vous angoisses, ou crises d’angoisses. Voire crise de panique. Mais, soyons clair. C’est ce qu’il vous arrive tant que vous refusez votre réalité.
Cette réalité peut être ponctuelle. Ou permanente. Un peu comme avec un(e) employeur. On peut éprouver le désir de suivre un employeur, un directeur ou une directrice de département au bout du monde. On peut être du même sexe que l’intéressé(e). Ne jurer que par cette personne. Se sentir ému(e) de sa présence. Cela fait-il de vous un être humain coupable d’homosexualité? Vous ne faites ni ne ressentez rien de répréhensible. Ce qui s’exprime en vous en termes de conflit intérieur, c’est le jugement de la société. C’est votre culture. Votre éducation.
Homosexualité: Se poser les bonnes questions et agir
Le problème ne réside t’il pas plus dans les limites que vous mettez dans vos relations à l’autre? Ceci pour, éventuellement, vous protéger de l’éventualité qu’il ou elle profite de son charme à votre détriment. La peur de ne pas y arriver vous angoisse. C’est normal. Alors, parlez en autour de vous. Ou consultez un thérapeute si vous en éprouvez le besoin. Ainsi, vous serez fixé quant à votre réelle ou supposée homosexualité.
14 replies to "Comment ne plus avoir peur d’être homosexuel(le)?"
Benjamin,
Il y a 2 cas de figure à votre problème:
– Ou vous lâchez prise sur cet évènement et vous décidez d’arrêter d’en faire un problème et une obsession (vous ne saviez pas, cela vous est arrivé et puis voilà)
– Ou vous estimez avoir besoin d’aide pour ne pas faire de ce que vous vivez comme un problème un problème et vous consultez un(e) thérapeute
Pour résumer, je regardais beaucoup de porno en vidéo jusqu’as tombé par hasard sur une vidéo ou je croyais que c’était une femme mais c’était une transsexuels. Pour vous dire que la pornographie m’a influencé et un jour en vrai j’ai vu une femme transsexuels je n’ai eu aucun rapport avec elle mais j’ai toucher son penis sauf qu’après j’ai réalisé en me disant je n’aurai pas du faire sa cela l’avais pas plus (mauvaise expérience) et depuis je me dit pourquoi j’ai touché son penis alors que c’était un homme est. Ce que sa doit homosexuel sachant que je suis attiré que par ma femme mais sa plastique de rêve poitevine et fessier refait ma attiré car j’ai vu une femme mais depuis je me suis avoir touché son penis sa fait homo, et sa ma dégoûté qu’en pensez vous
Benjamin,
Je ne vous cache pas avoir un peu de mal à comprendre.
Vous écrivez avoir regardé une vidéo dans laquelle se trouvait une personne trans se livrant à un acte sexuel.
Dans le même temps, vous écrivez avoir touché le sexe de cette personne.
D’où cette question: « comment avez-vous fait pour toucher le sexe de cette personne alors que c’était une vidéo? »
A votre avis Benjamin?
Au faite au fond de moi je sais que je ne suis pas homosexuel, mais j’ai regarder beaucoup de pornographie et c’est arrivé par hasard je suis tombé sur une vidéo où je pensait qu’il avait un acte sexuée avec une femme et c’était une femme trans donc en vrai j’ai vu c’était pas la même chose j’ai juste toucher son penis et après je me suis rendu compte mais qu’est ce que j’ai fait et que cela fait homo d’avoir fait sa. Pensez vous que c’est juste une expérience ou c’était quelque chose de refoulé et depuis je me pose beaucoup de question je cherche des forums qui explique que avoir des rapports avec une femme trans cest hetero comme cest une femme, mais dans ma tete cest un homme, mais je la voyait vraiment comme une femme, jai toujours manqué de confiance en moi et les hommes ne mattire pas du tout vraiment les femmes mais je me dit ce que j’ai fait cest homo, quand pensez vous?
Je n’ai rien fait pendant 7 mois mais pensez vous que le fait d’avoir toucher le penis d’une femme trans se rend homo?
Bonjour Benjamin,
Qu’avez-vous fait depuis 7 mois pour traiter cette obsession?
Bonjour
.j’ai touché le penis d’une femme transexuelle depuis je suis traumatisé je me dit mère mon j’ai des pensées homosexuel depuis j’ai toucher le penis d’une femme trans. J’ai un peu bronzer et arrêtée après j’ai réalisé en disant mais mince c’était un homme avec un penis enfin femme transsexuels depuis sa m’obsède je regrette je me dit pourquoi j’ai fait sa jetait attirer par le physique féminin de cette femme sein refait et fesse mais il c’est rien passer sa fait déjà 7 mois
Bonjour Eckart,
Merci pour votre partage, votre honnêteté vis à vis de vous même et, partant, votre courage.
Comme le dit un adage:
« Donnez moi la force d’accepter ce que je ne peux changer, le courage de changer celles que je peux, et la sagesse d’en connaitre la différence.« .
Prenez bien soin de vous.
Bonjour,
Je tenais à vous remercier, votre article m’a donné précisément la réponse que je recherchais. Il y a peu, j’ai été troublé en regardant des photos d’un homme sur Facebook, comme je ne savais pas exactement de quoi il en retournait j’ai cru qu’il s’agissait d’attirance et j’ai commencé à m’interroger sur une potentielle homosexualité refoulée. Or, j’ai toujours été attiré par les femmes, que ce soit sentimentalement ou physiquement, au fond de moi je sens et je sais que je suis hétéro. Votre article m’a aidé à comprendre la racine du problème et que ce n’avait rien à voir avec de l’homosexualité, notamment avec votre exemple sur Johnny Depp et votre ami. J’ai simplement du mal a accepter la part féminine qui me compose, la part plus sensible ce à cause des conditionnements liés à la société, je crois que cette expérience me rapproche de l’acceptation de toutes les parts qui me constituent. Merci encore pour cet éclairage.
Bonjour Jean-Marc,
Je fais suite à votre commentaire à propos duquel je crains qu’il y ait un quiproquo.
Dans le cadre de mes activités de comportementaliste, et plus spécifiquement de l’accompagnement d’hommes ou de femmes victimes de la peur d’être gay, il ne s’agit pas d’homosexualité refoulée. Et ce d’autant moins que c’est l’explication la plus basique – au sens de la rationalité – et la plus habituelle en matière de psychologie. Laquelle est assénée aux personnes intéressées. Ce qui, bien évidemment, ne les aide en rien.
Dans la situation qui m’occupe, il s’agit d’aider des personnes chez lesquelles la peur d’être homosexuel(le) est le symptôme d’un autre problème. En clair, ces personnes ne sont pas plus homosexuelles que je ne suis archevêque de Canterbury.
En conséquence, elles ne « relèvent » pas d’une problématique de désir refoulé et encore moins d’attirances qu’il s’agirait de contrôler. Ce type de symptôme, dont mes patients sont victimes est, le plus souvent, le fait de personnes hétérosexuelles confrontées à un problème d’estime, de confiance, de performances, etc.
En bref, des personnes angoissées ou anxieuses chez lesquelles la peur d’être homo relève du même « tonneau » que la phobie d’impulsion.
Votre travail met en évidence les conflits internes d’une personne dont la situation l’oblige à refouler ses désirs homosexuels pour être dans du socialement acceptable. Il me semble qu’aujourd’hui la nouvelle génération accepte assez bien de vivre des expériences sexuelles non pas en fonction du genre mais au regard de l’attrait envers une personne, sans trop se poser la question sociale, puisque aujourd’hui, il est plutôt bienvenu de s’autoriser à vivre toutes expériences avec le même sexe ou tout autre genre .
La vraie question est dans doute dans ce que la personne désire vivre , en adéquation avec ses attirances, tout en étant « connectée » à son environnement qui n’est surement pas étranger à ses choix relationnels.
Pour ma part, je crois que la personne peut aussi prendre le temps d’éprouver dans son corps ses besoins essentiels, qui ne sont pas que pulsionnels . Les relations amicales , de confiances devraient pouvoir permettre de clarifier les besoins personnels . Votre travail est sans doute en premier lieu de laisser exprimer ce que la personne désire vivre dans ses relations , avant de s’identifier à une étiquette sexuelle.
Concerné par la question de l’homosexualité et ayant trouvé mon équilibre (relation amicales avec les hommes, sans investissement sexuels), J’ai tenté de mettre en place un espace d’écoute pour hommes (par site), afin de pouvoir aider les personnes homosexuelles qui n’acceptent pas leur attirance et voir dans quelle mesure un changement personnel est désiré
Bonjour Anonyme,
Je ne vous cache pas être quelque peu effaré par ce que vous écrivez en commentaire. Du coup, il y a 2 possibilités.
1 – J’ai mal rédigé cet article lequel vous fait penser le contraire de ce que j’ai souhaité exprimer
2 – J’ai écrit cet article d’une telle façon qu’il crée de la confusion
Dans tous les cas, dès que possible, je vais le relire, et le faire lire à d’autres personnes pour changer ce qui, éventuellement, aurait besoin de l’être.
Ceci étant écrit, « j’entends » bien ce que vous écrivez au sujet de votre envie de mourir. Seriez-vous à côté de moi que je ne pourrais vous en empêcher. Par ailleurs, il est certain qu’une fois mort vous n’auriez plus de problème.
Ce qui pose la question de savoir si, in fine, le suicide est une solution…
C’est genial d’avoir fait un article pour vendre déjà que ça n’allait pas je cherche du réconfort et je tombe sur votre article, après vous avoir lu j’ai encore plus envie de mourir qu’avant merci