Ah! Ce mot: argent. Celui que l’on appelle de tant de façons. Les pépettes, le flouze, le fric, les thunes, les talbins, les biffetons, les sous, et j’en passe. Depuis toujours, que vous en ayez ou pas, l’argent est un problème. « En ais-je trop? Ais-je peur de manquer? ». « J’en manque et je peux craindre de ne pas joindre les deux bouts ».
Dans tous les cas l’argent est objet de pouvoir. De reconnaissance. D’affirmation de soi. Et aussi de puissance. Enfin, de réussite dans une société à propos de laquelle un publicitaire connu disait il y a quelques temps: « Si à 50 ans, t’as pas une Rolex, t’as raté ta vie !« . Or, une Rolex, c’est minimum 4 à 5.000,00 €. Et tout le monde n’en n’a pas les moyens. Loin s’en faut. Il semble d’ailleurs que certains qui aient possédé beaucoup d’argent à cet âge aient été contraints de les revendre pour cause de disette.
D’autres qui ont cet argent craignent d’être forcés à s’en acheter une pour qu’il ne soit pas dit d’eux qu’ils ont raté leur vie. Cruel dilemme, cruelles angoisses. De l’argent? En avoir ou pas?
A ce propos, je vais en profiter pour vous expliquer l’importance de l’argent dans le cadre d’une thérapie.
En quoi l’argent est-il un facteur d’angoisse?
Que vous le vouliez ou pas, vous, nous vivons dans une société dite de consommation. Comme vous le savez, il existe un moyen d’échanges entre un service rendu ou un bien acquis. C’est l’argent.
L’argent est le nom donné à un métal et un papier précieux dont la valeur évolue suivant des critères qui échappent la plupart du temps aux néophytes dont je suis. Entre les flux d’argent, les échanges commerciaux, le cours des devises augmentés de tout un tas d’autres critères, vous pouvez « gagner » 1.500,00 € en France et être considéré comme un travailleur pauvre. Je pense aux enseignants.
Vous êtes la même personne qui gagne la même somme mais est le roi ou la reine dans un pays où le change lui est favorable. Ainsi, de plus en plus de retraités, pour vivre de façon digne, quittent la France pour vivre au Maroc, en Tunisie, au Portugal. L’argent, une source de maux.
Dans ces deux cas, au regard de vos frais fixes, vous pouvez craindre de manquer d’argent. Dès lors, de ne pouvoir honorer vos factures. Qu’il s’agisse de votre loyer, de vos mensualités diverses, si vous manquez à vos engagements, gare à vous ! La société vous rappelle à vos obligations avec une violence inouïe ! Vous devez de l’argent.
L’argent, comme l’immobilier ou l’automobile, les bijoux, le mobilier, les vêtements que vous portez, tous ces éléments sont autant de codes qui donnent de vous aux autres une certaine image. Identifié(e) comme en ayant ou pas vous êtes classé(e), rangé(e) dans une case sociale plutôt qu’une autre.
Contrôler produit la peur du manque
Ne vous leurrez pas. Vous n’émargez pas dans cette même case tout au long de votre vie. Du jour au lendemain, il se peut que vous n’apparteniez plus à la case initiale. Les éléments du système bougent continuellement. J’en veux pour preuve la crise de 1929 aux États-Unis, ou celle que vous et moi, comme des milliards d’êtres humains sur cette terre, subissons depuis le 15 septembre 2008. Depuis lors, les riches sont toujours plus riches. Et les pauvres encore plus pauvres.
A compter de ces deux dates, des milliers de gens, pour ne pas écrire des milliards de personnes, se sont trouvées plongées dans l’angoisse. Qui de n’avoir plus d’argent. Qui de craindre pour son travail. Pour sa famille. Ses frais de santé. Sa maison achetée à crédit.
L’argent est une source d’angoisses dans une société toujours plus chère. Si vous vous y trouvez sans argent, vous n’êtes rien. Vous n’êtes personne. Ignoré(e). Malmené(e). Critiqué(e). Voire exclu(e). Indigne d’être dans le système. Tel un paria, vous quêtez. Ou quémandez même, au sens de certains. Une ou des aides que vous avez toutes les raison de craindre que l’on vous refuse. Vous avez un vital besoin d’argent pour vivre. Et moi qui croyais qu’il fallait manger pour vivre et non vivre pour manger.
L’argent et la Loi de Pareto
Sans argent, vous n’êtes plus reconnu comme un être humain. Vous êtes dépossédé de toute valeur intrinsèque. Sans argent vous n’alimentez plus le système qui se nourrit de vous, de nous.
L’idée même de la perte, de la perte de soi, de la perte d’identité, de la perte de sens, fait de vous des victimes d’un système qui s’auto-détruit de ses propres excès (cf. Karl Marx). Système dans lequel la pauvreté semble être organisée en un moyen rentable d’enrichir les riches. Plus encore. N’est-ce pas Monsieur Macron?
Dans le respect de la Loi de Pareto, 80 % des personnes alimentent en richesses diverses 20 % d’une population la plus riche. Laquelle s’enrichit de ces 80 %. 20 % de la population gagne beaucoup d’argent grâce au 80 % restants.

Le dilemme est que ces 80 %, du moins sa grande majorité, s’activent à perdre leur vie à la gagner. Tout en espérant intégrer les 20 autres pour cent. Comme dans toute chose, comme à propos de l’argent, il y a beaucoup d’appelés, et peu d’élus. La bataille, pour ne pas écrire la guerre, est rude. Elle fait des ravages considérables.
Chacun, pour se protéger de sa peur du manque, donc de ses angoisses, use et abuse de subterfuges toujours plus inventifs pour contourner le problème. Celui de l’angoisse du manque d’argent. Celui de la frustration. En agissant de la sorte, sans que cela n’enlève rien à l’honnêteté de la plupart des gens, il naît un paradoxe qui veut qu’une société plus honnête veuille se créer sur un lit dont les draps, immanquablement, sont sales. Et l’ont toujours été.
L’argent nourrit un paradoxe effarant
Depuis plus de 20 ans que je pratique le coaching comportemental, j’ai rencontré autant de gens riches. Voire très riches. Comme ivres d’argent pour certains. Et aussi des gens pauvres. Voire, très pauvres.
Tous, de façon parfois très étonnante, sont sujets au même problème. La peur du manque. L’angoisse de ne pas avoir d’argent. A ce sujet, je me souviens d’un monsieur qui travaille dans la finance. Il occupe des fonctions de cadre. A un très haut niveau. Je pense qu’il gère des milliards. Il est arrivé à un niveau d’angoisses telles qu’elles se sont muées en anxiété généralisée.
Il gagne très très bien sa vie. Le handicap généré par son stress lui fait craindre de non seulement faire perdre de l’argent à ses clients, mais aussi que ses propres revenus en soient affectés.
Comme la plupart des gens en pareille situation, il essaye de contrôler son problème. Il avait de plus en plus de mal à se rendre au « Desk », son bureau, devant ses écrans et son téléphone multi ligne.
Une fois sur place, les écrans scintillent devant lui. Cela lui procure des symptômes de peurs de plus en plus forts. De plus en plus régulièrement. Il souffre tellement, qu’il finit par rentrer chez lui.
Il a honte de ne pas dépasser son problème. A peur du jugement des autres. Peur de perdre ses avantages financiers liés à sa fonction. Donc, peur de perdre SON argent. Il se sent coupable de mettre sa famille en danger.
L’angoisse de perdre de l’argent
Dans la même veine, une jeune enseignante vient me consulter. Dépressive et angoissée, elle est menacée de mort par une mère plus jeune qu’elle. Elle enseigne dans une zone dite défavorisée. Mise en arrêt de maladie, elle envisage de reprendre ses activités mais angoisse à cette idée. Elle souffre d’angoisse nocturne comme d’angoisse matinale. Sa famille, tous enseignants, font pression pour qu’elle reprenne.
Cette jeune femme est terrorisée à l’idée de reprendre. Elle est aussi terrorisée à l’idée de ses pertes de salaire liés à la succession de ses arrêts de maladie. Elle aussi a peur de perdre de l’argent. SON argent. L’Éducation Nationale la soutient autant que la Loi le permet. Au delà, c’est la Sécurité Sociale qui se fait tirer l’oreille.
Cette jeune femme prend contact avec l’inspecteur académique. Lequel lui raconte la messe. Il essaie de la circonvenir pour qu’elle reprenne normalement ses fonctions. Courageuse, elle se rend devant la grille e l’école où elle enseigne. Elle fond en larmes. Angoissée à l’idée de reprendre. Anxieuse à l’évocation de la perte financière liée à son arrêt maladie.
A la faveur d’une consultation, cette jeune femme et moi envisageons une autre activité professionnelle. Je lui demande si l’argent est pour elle un problème. Elle me répond qu’au regard de son diplôme, elle a toujours agi de sorte à enseigner. Pas autre chose. Elle n’envisage pas de changer. Par exemple, pour exercer un métier de journaliste. Oui, elle aurait perçu plus d’argent. Mais le contexte ne lui convient pas. Elle veux juste enseigner. Et ne pas perdre d’argent. Elle ne peut satisfaire ni l’un ni l’autre.
Argent et la double contrainte
Quant à notre ami financier, il a le même problème. Il perd le contrôle au point d’être hospitalisé. Puis il revient me consulter. Il change d’employeur. Occupe d’autres fonctions. Il résout ainsi son problème d’argent. Partant, il met de côté sa culpabilité liée autant à ses relations clients qu’à propos de sa famille.
L’un comme l’autre enrichissent leur problème. Ils évoluent dans une sorte de double contrainte. Avoir de l’argent, oui. Mais à des conditions épouvantables émotionnellement parlant. Ne pas avoir d’argent, oui. Mais avec des conséquences épouvantables.
Il a fallu beaucoup de réflexions, et de mesures stratégiques, pour résoudre un problème d’angoisse lié au manque d’argent. Lequel problème repose sur une peur de ne pas avoir suffisamment d’argent. Ce paradoxe infernal mène ces deux personnes à des états de souffrance paradoxaux et inattendus.
Cela leur fait comprendre que leur positionnement social et professionnel n’est pas le bon. Qu’ainsi, l’un comme l’autre se font du mal!
Traiter la peur du manque d’argent
Ré investir leur relation à l’argent leur a permis de se ré investir eux même. De se positionner de façon différente. Dans le respect d’eux mêmes. Seules, leurs peurs respectives leur font résister à ce changement. Lequel, pourtant, s’est avéré être le meilleur investissement en matière d’équilibre émotionnel. D’image de soi. De confiance en soi.
Pour être bref, de développement personnel. Ils ont mis un terme à un conflit intra psychique terrible. Cette fameuse double contrainte. Si je fais quelque chose çà ne va pas. Si je ne fais rien, çà ne va pas non plus. A votre tour maintenant.
A ce propos, l’argent a une place prépondérante dans une prise en charge thérapeutique. Beaucoup de gens en difficultés financières pensent que les consultations gratuites sont possibles.
Oui et non. Oui, selon la loi que Macron a faite voter laquelle est une gageure. Vous ne bénéficierez d’aucun travail thérapeutique de qualité si vous payez peu ou rien. Il en va de la valeur de l’argent ou, plutôt, de la valeur donnée à son travail thérapeutique.
Pas d’argent, pas d’investissement personnel, peu voire pas de résultats.
A l’inverse, s’investir et payer ses consultations thérapeutiques le prix qu’elles valent c’est marqué la valeur du travail que vous produisez comme la valeur du travail du thérapeute. Je vous explique tout cela dans les chapitres ci-après.
Argent et thérapie: Pourquoi payer les consultations est important?
Depuis toutes ces années que je pratique le coaching comportemental, je trouve que soulever la question de la place de l’argent en thérapie est délicat alors que ce ne devrait pas être le cas. Argent et thérapie ne font pas nécessairement bon ménage.
En effet, la place de l’argent en thérapie comportementale, et de l’argent en général, est particulièrement délicate en France. J’en parle librement. Je suis originaire de ce pays, c’est la langue dans laquelle j’écris dans ce blog.
En France, l’argent est un tabou. Beaucoup de gens veulent bien gagner de l’argent, mais n’aiment pas en parler. Beaucoup de gens rêvent d’être riches. Mais faut pas le dire. Nous sommes dans un pays où l’argent est tabou. Et, de façon paradoxale, nous sommes gouvernés – parait-il – par des gens qui ne nous parlent que d’argent.
Alors, effectivement, notre relation à l’argent et, partant, notre culture, nous fait nous prendre les pieds dans le tapis quant à la place de l’argent en thérapie comportementale. J’entends par là que les charges sociales sont tellement lourdes que beaucoup de gens focalisent leur attention sur un faible coût des soins voire une gratuité totale.
Du fait des cotisations de Sécurité Sociale, ces personnes ne comprennent pas que les consultations en thérapie comportementale ne soient pas remboursées. C’est une décision de l’état français. Ce n’est pas ma décision. Ça l’est d’autant moins que si si vous saviez comment l’état vous mange de la laine sur le dos en matière de couverture sociale et de déremboursement, vous seriez… malade?
Argent: Payer sa thérapie à hauteur de la valeur que vous lui donnez
Il me semble important de partager mon expérience avec vous. Bien sur, ce n’est que mon expérience quant à la place de l’argent en thérapie comportementale. Je tiens d’autant plus à vous apporter des précisons quant à la place de l’argent en thérapie que ce sujet ne concerne pas que la fonction de psychanalyste sur la foi des seuls concepts de la psychanalyse. Cela s’entend dans toute thérapie. Qu’il s’agisse de psychiatrie. Ou de psychothérapie (au sens générique de ce terme).
Au sujet de la place de l’argent en thérapie comportementale, je me suis récemment souvenu m’être copieusement fait injurier par un patient. Ce souvenir m’a donné envie de vous sensibiliser à ce sujet qu’est la place de l’argent en thérapie. Depuis le temps que je vous parle de thérapie, de stratégie, aujourd’hui, je conviens que c’est un sujet délicat. Mais il me semble important que nous parlions d’argent.
Comme vous le savez, je me suis occupé de thérapie comportementale au sein de mon cabinet à Paris pendant 25 ans. Et, bien évidemment, la place de l’argent en thérapie était importante. Le plus souvent, c’était le 1er des sujets évoqués. Avant même la prise en charge thérapeutique elle même! Est-il donc plus urgent de savoir « combien çà coute » que de savoir « comment çà marche »?
Restons pragmatiques! Comme toute entreprise, ou cabinet médical, j’avais des coûts fixes qu’il me fallait supporter. Et comme je ne vis pas QUE d’amour et d’eau fraîche, j’ai aussi besoin de supporter mes revenus. Je me devais donc de facturer mes consultations un certain prix (à plus forte raison quand on est installé en plein Paris).
Financer sa thérapie: Une volonté sociale
Ma patientèle venait de n’importe où. De Paris, de la région parisienne. Parfois de province. Et même de l’étranger. Parmi toutes ces personnes qui me contactaient, toutes avaient besoin d’aide. Mais, certaines, pas la possibilité de payer les consultations. Dès lors, elles se retrouvaient comme exclues d’un système, alors qu’elles souffraient, et que tout ou partie de leur vie était impactée par leur problème.
J’avais beau avoir mes charges, je ne pouvais m’empêcher de penser à ces gens qui « restaient sur le carreau ». Ainsi, je conservais aussi à l’esprit ce qui m’avait motivé à changer radicalement de vie en devenant comportementaliste. Je pensais souvent à ces personnes en difficultés, sans prise en charge thérapeutique adaptée à leur cas. Je culpabilisais.
Je me sentais encore plus empreint de culpabilité quand je n’arrivais pas à leur communiquer les coordonnées d’une consœur ou d’un confrère dans leur région. Un jour, j’ai pris une décision. Sur le coup, j’étais ravi. Comme soulagé. Mais j’ai rapidement déchanté d’avoir fait le choix d’oublier quelques principes quant à la place de l’argent en thérapie.
La place de l’argent en thérapie: Une erreur douloureuse
J’ai délibérément occulté la place de l’argent en thérapie comportementale. Du moins, pour certaines personnes. Ma décision a consisté à accepter de recevoir des patients gratuitement.
Travailler au sein de mon cabinet me procurait beaucoup de plaisir. Et j’en éprouvais encore plus en aidant des personnes à titre gracieux. Il y avait comme une espèce d’utopie à délibérément ignorer la place de l’argent en thérapie. Du coup, les patients et moi nous intéressions tout de suite à la question du « comment » et non du « combien ».
Entendons nous bien. Certains patients payaient leurs consultations, d’autres non. Les patients qui ne payaient pas leurs consultations et moi avions, dès le départ, instauré un climat de confiance. Je ne leur ai jamais demandé de preuves de leur situation financière précaire ou difficile. Je n’avais d’ailleurs pas à le faire dès lors que la place de l’argent en thérapie était… inoccupée!
J’ai reçu 1 puis 2, puis 10 personnes. Puis je ne sais plus combien de patients de cette façon. Je travaillais avec eux comme s’ils étaient des patients onéreux. C’est à dire qui payaient. Je leur devais ce respect, comme à tous les autres. Ils avaient aussi droit à des soins nonobstant la question de l’argent en thérapie. A tous, comme aux autres, je confiais des exercices thérapeutiques.
Assez rapidement, je me suis rendu compte que certains patients « gratuits » honoraient leurs consultations mais n’avaient pas toujours suivis les exercices que je leur confiais. D’autres n’honoraient pas leurs consultations (ni ne me prévenaient de leur absence). Il y en a même un qui m’a traité d’en…. quand il a appris le montant de mes consultations.
Payer sa thérapie: Utopie et réalités
Il y en avait beaucoup d’autres qui honoraient leurs consultations, suivaient – plus ou moins – mes prescriptions thérapeutiques puis disparaissaient sans que j’en sache la raison. Au bout d’un moment, je me suis senti assez désappointé. Je trouvais cela injuste. Je me rendais vulnérable et, trop souvent à mon sens, les personnes méprisaient leur responsabilité dans leur prise en charge thérapeutique.
D’aucuns sont même allés à se plaindre que ce n’était pas assez « ceci » ou trop « cela ». Lassé, j’ai pris la décision d’en revenir à facturer chaque patient comme d’habitude. J’ai donc cessé toute consultation gratuite.
Je me souviens très bien de la dernière personne que j’ai accepté de thérapeutiquement suivre gratuitement. C’était au bénéfice d’un musicien. Nous avions convenu qu’en échange de consultations, il m’apprendrait à jouer des percussions. Il a suivi 3 consultations, m’a pris pas mal de temps au téléphone. Des années plus tard, j’attends encore les cours de batterie.
Place de l’argent en thérapie: Freud m’avait prévenu
Je me rappelle qu’un soir, à la faveur d’un concert, je l’ai aperçu dans la fosse des musiciens. J’étais content pour lui. Il avait enfin décroché un contrat, et pas dans n’importe quel orchestre. Pour une raison que j’ignore – quoique… -, j’avais conservé son numéro de téléphone. Je lui ai adressé un petit salut par SMS. Il m’a répondu qu’il me recontactait après le concert. Depuis, devinez… La place de l’argent en thérapie comme la notion de respect des engagements se sont évanouis dans un roulement de tambour.
Que s’est-il donc passé pour que j’en arrive à prendre une telle décision? Il s’est passé une chose assez simple pour ne pas écrire logique.
Je me suis souvenu combien il est nécessaire, suivant un concept thérapeutique connu, que les personnes qui consultent participent d’une façon ou d’une autre à leur travail thérapeutique. En bref, la question de la place de l’argent en thérapie, et de l’implication que cela sous-tend, s’est rappelée à mon bon souvenir.
Quand j’ai créé le Programme ARtUS (méthode comportementale pour traiter les problèmes d’angoisse, d’anxiété, de phobie, de toc, et de dépression) , j’ai bien pensé à essayer d’offrir, si ce n’est la gratuité, au moins un aménagement. J’ai proposé un prix public plus bas à qui le souhaitait, des paiements échelonnés. Et j’en passe.
Le problème c’est que, je cite: « La folie, c’est de recommencer les mêmes erreurs en attendant des résultats différents« . Exactement comme vous quand vous essayez de contrôler quelque chose qui vous échappe et que, du coup, vous enrichissez votre problème (à ce sujet, je vous invite à lire, ou relire, les articles de ce blog).
Argent et thérapie: Une question de choix et de positionnement
Un jour, une jeune femme m’a téléphoné. Elle était en larmes. Elle souffrait beaucoup et n’avait pas d’argent. Gratuitement , je lui crée son espace personnel pour accéder à la méthode. Je n’ai plus jamais eu de ses nouvelles. Je sais qu’elle s’est connectée à diverses reprises. Sur plusieurs mois. Malgré son comportement, je n’ai pas souhaité suspendre ses accès au programme.
Depuis plusieurs années maintenant, je travaille avec un éditeur qui s’occupe de la diffusion des méthodes comportementales que je conçois, et dont j’assure le suivi thérapeutique personnalisé à chaque membre. Avec l’accord de cet éditeur, j’ai proposé un règlement en plusieurs mensualités. L’éditeur m’en veut encore! Il en a été de sa poche pour pas mal de gens qui n’ont réglé que la première mensualités et jamais les autres.
Régler ses consultations de thérapie: Un principe de réalité
Du coup, l’éditeur a simplifié le système. Il a fait fait le choix d’un seul mode de règlement. Par contre, lui et moi nous sommes bien pris la tête pour arrêter un prix public qui soit au plus près de ce qui vous est accessible.
Nous sommes partis du nombre de consultations auxquelles équivaut le programme (la méthode équivaut à 14H de consultations de thérapie comportementale. Beaucoup plus qu’il est nécessaire).
Toujours avec l’aide de l’éditeur du programme, nous avons déduit toutes les charges que nous pouvions supporter nous mêmes, comme tous les frais superflus. Et nous en sommes arrivés à définir un tarif public. D’ailleurs, j’en parle dans la vidéo de la Méthode ARtUS.

Malgré cela, je trouvais que ce tarif interdisait l’accès à certaines personnes. Avec l’accord de l’éditeur, nous nous sommes remis à l’ouvrage, et avons différemment réfléchi à cette question financière.
Très honnêtement, réfléchir au sujet de l’argent, ce n’est pas mon truc. J’ai suivi un cursus thérapeutique pas une école de commerce!
Après nous être bien pris la tête, et opposés, nous en sommes arrivés à un tarif public qui nous semblait correspondre à ce que je pense supportable. En fait, nous avons pensé en termes d’investissement et non de dépense.
Dès lors, il y avait d’un côté la forte valeur ajoutée et intrinsèque du programme, et de l’autre côté son prix bien en deçà de son coût réel (en comparaison de sa valeur, si j’en crois l’éditeur, lequel est convaincu qu’il devrait commercialiser ma méthode pour un prix plus élevé eu égard à cette valeur justement).
Argent et thérapie: Choisir, c’est renoncer
Devenir membre du Programme ARtUS est donc un investissement. Minime. C’est comme si vous investissez dans un bien immobilier et que, tranquillement, vous laisser votre argent fructifier. Et votre investissement va « faire des petits » comme l’on dit. Des grands petits! Lesquels vont générer des changements dans votre vie que vous n’osez même pas imaginer ( je vous invite à lire les témoignages).
Avec le programme, c’est exactement la même chose. Vous investissez, et vous en récoltez les fruits, à votre rythme. Le résultat de votre travail vous est garanti. Plus de 94% de profits. Imaginez…
Prenons votre cas. Vous avez souhaité recevoir la vidéo de présentation de la méthode. Je sais que vous l’avez regardé. Voire, vous l’avez regardé plusieurs fois. Peut-être hésitez-vous? « Si çà se trouve c’est une arnaque? ». Peut-être vous dites-vous que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Que ce prix là, bon… mais… Bref!
Je vais être clair. Je sais d’expérience que pour vraiment, et bien, profiter de quelque chose, il faut s’être investi. Mon expérience tant personnelle que professionnelle m’apporte chaque jour la preuve que ne pas faire un effort pour obtenir quelque chose nuit à la jouissance du bien ou du service dont vous souhaitez bénéficier.
Ne pas concéder à ce principe qui donne toute sa mesure à la place de l’argent en thérapie, c’est tomber dans un piège. Et, je n’ai aucune envie que vous tombiez dans ce piège.
Alors, oui, tant thérapeutiquement que financièrement, je vous demande de vous investir pour que votre travail thérapeutique avec le Programme ARtUS ait du sens. L’inverse ne serait que pure démagogie. C’est le sens même de la place de l’argent en thérapie. Payer est donc le 1er acte que vous fassiez pour vous même pour vous engager dans un processus constructif.
Argent: Financer sa thérapie, c’est assumer
Oui, je vous demande de l’argent pour bénéficier du Programme ARtUS. Oui, il n’y a pas de résultats sans effort. Mais conservez à l’esprit que devenir membre de cette méthode, bénéficier de ce programme comportemental, c’est un investissement de votre part. Un investissement à fort rendement. Un investissement que vous méritez!
Mais il est vrai que vous seul(e) pouvez prendre la décision d’agir de façon novatrice. Ou de rester campé(e) sur des positions qui ne tiendront plus dans quelques temps. J’allais oublié une petite précision… importante:
« Choisir, c’est renoncer ».
Alors? Vous agissez ou vous continuez à espérer?
4 replies to "Comment en finir avec la peur de ne pas arriver à boucler les fins de mois?"
Bonsoir Aline,
Merci de cet éclairage fort intéressant. Je vous rejoins quand vous écrivez combien nous sommes dans une ère difficile. Quant au professionnel de la finance, pour changer il faudrait qu’il en éprouve, et en exprime, le besoin.
Chez ce type de professionnel, le changement est rare. Ce que vous évoquez là, c’est comme si les forces de l’ordre ou les magistrats se posaient des questions métaphysiques quant à leur violence institutionnelle exprimée sans vergogne ni discernement à l’endroit des « Gilets Jaunes » (en l’espèce je pense à l’amalgame délibérément fait par le gouvernement entre les GJ et les blackblocks).
Et moi, je n’ai pas compris la démonstration. Enfin je ne crois pas. J’ai retenu par contre l’idée que rien ne vaut la peine de se maintenir dans de grandes souffrances. Ok, mais tout de même, subvenir à ses besoins de base, se loger se nourrir payer ses factures, c’est un petit peu incontournable.. La peur de manquer de beaucoup de gens se situe à ce niveau là, et c’est ce qui les fait trimer dans des boulots de m…., supporter un travail qui pour diverses raisons leur pèse. Combien comme ça, à en être malades d’y retourner dès le dimanche soir? Nous sommes dans un monde devenu si dur. J’ai bientôt 60 ans, j’ai connu des temps beaucoup plus doux où la peur de manquer était beaucoup moins palpable parce que les possibilités de « se retourner » étaient réelles, les exigences beaucoup moins pointues (pour se loger pour ne donner qu’un exemple).
Il y a pour moi 2 problèmes distincts, et, sauf si je n’ai rien compris, vous les illustrez: la jeune enseignante qui a sans doute de bonnes raisons financières de craindre de manquer, et puis le financier où là on est à un niveau pathologique de rapport malsain -et enfermant- à l’argent. Pour ce dernier seulement, d’après moi, un travail sur lui s’imposait, pour le sortir de là. Pour la première, il y avait à l’aider à cheminer vers l’idée de changer de moyen de subsistance, dans la mesure où c’était réaliste et réalisable..
Ce que je veux dire, c’est qu’il y a de l’anxiété bien légitime dans cette vie d’aujourd’hui. Hélas (3 fois)….
Bien cordialement!
Merci de votre témoignage Flore.
Merci pour cet article intéressant! Je monte des ateliers sur le rapport à l’argent auprès des particuliers, et beaucoup de choses résonnent avec ce que vous décrivez justement!